Chagos : situation de « Make or Break »

  • Le PM : « Avec l’Advisory Opinion sur le démantèlement du territoire mauricien sollicitée auprès de La Haye, nous sommes arrivés à un point critique »

Au vu du sommet du Commonwealth (CHOGM 2018) se déroulant à Londres, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a consacré sa journée d’hier au dossier des Chagos. En effet, il a participé à une séance de travail avec des membres de l’All Party Parliamentary Group sur les Chagos de la Chambre des Communes en explicitant la position de Maurice dans le différend politico-diplomatique avec Londres au sujet de l’archipel. Il a également des consultations avec des membres du Legal panel de Maurice, mené par Me Philippe Sands, QC, en vue de l’étape du 15 mai avec les Countersubmissions à la Cour Internationale de Justice de La Haye dans le cadre de l’Advisory Opinion sur le démantèlement du territoire mauricien suite à une décision unilatérale des Anglais en 1965, soit à la veille de l’accession du pays à l’indépendance du 12 mars 1968.

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Que ce soit lors de son exposé devant des parlementaires britanniques chevronnés ou lors des échanges avec les conseils légaux, réunis dans les locaux de Matrix Chambers à Londres, le Premier ministre a mis l’accent en substance sur la situation de Make or Break. « Nous avons atteint un point crucial avec la demande d’avis consultatif de la Cour Internationale de Justice », a-t-il déclaré à la station de radio et de télévision nationales (MBC) en fin de journée d’hier. Pour la première fois, un Premier ministre mauricien s’est adressé à des membres de l’All-Party Parliamentary Group britannique sur les Chagos au regard de l’excision des Chagos du territoire mauricien.

Compte tenu du programme de travail de la Chambre des Communes d’hier, tous les membres de l’All Party Parliamentary Group, dont le président qu’est le leader de l’opposition britannique, Jeremy Corbyn, ne purent participer aux discussions. En effet, cette réunion de travail s’est déroulée presque au même moment que la Première ministre britannique, Theresa May, faisait sa déclaration à la Chambre des Communes sur la dernière contre-offensive de la coalition occidentale contre la Syrie. Jeremy Corbyn donnait la réplique à Theresa May.

Mais plusieurs membres de l’APPG, au nombre d’une douzaine, comprenant des Lords et des parlementaires, sont venus discuter du dossier Chagos. On laissait entendre depuis hier soir que l’APPG, qui comporte des membres parlementaires et non parlementaires de l’opposition britannique, serait prêt à accorder son soutien à Maurice dans sa revendication sur les Chagos. Les Tories seraient aussi partants pour soutenir Maurice en maintenant la pression sur le gouvernement de Theresa May.

Dans son intervention devant l’APPG, Pravind Jugnauth a mis l’accent sur « les aspirations légitimes des exilés des Chagos pour s’installer dans leur archipel natal ». Il a ajouté que « cette évacuation forcée constitue une étape triste et sombre de notre histoire » tout en réaffirmant la détermination de Maurice de voir que justice soit faite à ce niveau. Il a voulu également se montrer rassurant en réitérant le fait que le retour des Chagos sous la souveraineté mauricienne ne devrait en aucune manière remettre en cause la présence de la base militaire des Américans sur Diego-Garcia. Il a tenu à remercier les membres de l’APPG pour leur soutien dans ce combat.

Auparavant, le Premier ministre avait participé à un Updated Legal Briefing sur les Chagos. Il a rencontré les membres du Legal Panel de Matrix Chambers, en l’occurrence le Pr Phillipe Sands QC et Alison Macdonald, en compagnie du secrétaire au Cabinet, Nayen Koomar Ballah, le Solicitor General, Dhiren Dabee et aussi le haut-commissaire de Maurice à Londres, Girish Nunkoo en vue de peaufiner la stratégie mauricienne pour les prochaines échéances, soit le 15 mai pour les Countersubmissions et à compter du 3 septembre pour les auditions.

« Nous sommes toujours très optimistes et bénéficions de conseils d’excellents juristes », a fait comprendre Pravind Jugnauth, qui s’appesantit sur le fait que « le timing et les circonstances de cette décision à l’époque d’exciser l’archipel des Chagos du territoire mauricien font que cette démarche ne peut être considérée comme légitime ou légale ».

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