Plaine-Corail : des Rodriguais remplacés par des Bangladais

Un retour au travail des plus difficiles en ce début d’année pour un groupe d’ouvriers rodriguais affectés au chantier des travaux d’extension à l’aéroport de Plaine-Corail. En effet, une trentaine de Rodriguais exerçant sur ce chantier ont été interdits d’accès à leur site de travail.

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Ils ont été remplacés par de la main-d’œuvre étrangère, notamment des ouvriers venus du Bangladesh. Un préposé du contracteur exécutant ces travaux, Tayelemay, leur a fait comprendre qu’ils ne seront réembauchés que si la compagnie a besoin d’eux.

Ce limogeage sans préavis a provoqué de vives tensions en début de semaine aux abords de l’aéroport Plaine-Corail, nécessitant la présence sur place du commissaire Baptiste, chargé du dossier du Travail et des Relations industrielles à l’Assemblée Régionale de Rodrigues, de même que deux représentants de l’opposition. Les négociations entre la délégation dirigée par le commissaire Baptiste et les représentants des contracteurs ont duré environ une heure lundi.

Le commissaire de l’OPR s’est ensuite adressé aux ouvriers affectés par la décision du contracteur. Il leur a été conseillé d’aller porter plainte au bureau du Travail à Port-Mathurin, en vue d’une enquête aux termes des dispositions de la loi. Le Private Parliamentary Secretary Francisco François est également intervenu.

Les ouvriers ont été avisés que leur contrat de travail est arrivé à terme le 22 décembre. Cette confirmation s’est greffée à leur colère. Le représentant du contacteur a, lui, refusé de faire des commentaires à la presse sur le renvoi des ouvriers rodriguais et leur remplacement par ceux venus du Bangladesh.

De son côté, le commissaire Baptiste, qui a animé un point de presse en début de semaine, a fait état d’« un boom économique à Rodrigues » avec des développements dans le secteur de la construction. Il a fait comprendre que de 2013 à ce jour, 39 chantiers de construction ont été réalisés au coût de Rs 1,6 milliard. Pour lui, « Rodrigues fait face à une pénurie de “skilled workers’’ ».

Le commissaire de l’OPR a déclaré que des contracteurs ont soumis des requêtes pour acheminer des travailleurs étrangers vers Rodrigues. « Juste après la demande, la commission a fait un recensement auprès du bureau de l’Emploi et dressé une liste des compétences locales dans le domaine de la construction. Après ce constat, l’autorisation a été donnée aux contacteurs pour avoir recours à la main-d’œuvre étrangère sous certaines conditions. La condition principale est que les contacteurs complémentent la liste en ajoutant la compétence disponible à Rodrigues », a-t-il fait ressortir.

Le commissaire Baptiste a fait comprendre que les autorités rodriguaises sont en discussions avec le directeur de la compagnie Tayelemay en vue d’arrêter une solution à ce problème. « Je veillerai à ce que les travailleurs rodriguais récupèrent leur emploi au sein de la compagnie et sur d’autres chantiers du même contracteur », s’est-il engagé. Rappelons que ce même contracteur opère sur un chantier à Mont-Lubin et un prochain à Baladirou. Il a également donné l’assurance que les droits des travailleurs rodriguais et étrangers devront être respectés avec les mêmes conditions de travail.

Hier, les travailleurs licenciés sont retournés sur le chantier à l’aéroport pour exiger une lettre de licenciement du Site Manager. Une rencontre a eu lieu à nouveau avec ce dernier et, selon les informations disponibles, des travailleurs reprendront leur travail lundi sous un autre contrat. Les employés ont pris contact avec des dirigeants de la Rodrigues Government Employees Association pour décider de la marche à suivre.

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