PUBLICATON—MÉMOIRES: « Le Retour », ou des souvenirs contés de Gérard Cateaux

La semaine dernière, la Lord-maire, Dorine Chuckowry, a procédé au lancement du livre de Gérard Cateaux, « Le Retour ». Un livre qui a priori pourrait sembler être une autobiographie de l’auteur mais qui selon ses propos ne l’est guère. « Ce n’est ni une autobiographie, encore moins un roman et certainement pas le fruit d’un « journal intime », précise-t-il dans son introduction. Pourtant, « Le Retour » fait voyager le lecteur dans les souvenirs de Gérard Cateaux, que ce soit à Vacoas, chez ses parents, dans la capitale, chez la tante Bijoute, ses années au collège Royal de Port-Louis ou encore son séjour à Madagascar jusqu’à ce qu’il se joigne au journal Week-end (Le Mauricien Ltée), où il sera initié aux rudiments du métier de journaliste par Jacques Rivet, le directeur avant d’être propulsé au poste de rédacteur en chef, qu’il occupera pendant 31 ans.
« Le Retour » se veut plutôt de l’« espionnage », comme le laisse entendre Gérard Cateaux qui, le temps de ce travail d’écriture, a mis de côté sa plume de journaliste pour se plonger dans une narration littéraire qui prend le lecteur par la main dès la première phrase et qui l’entraîne dans ses souvenirs sans aucune pudeur. Sans doute comme chez les Labourés avec qui nous ferons connaissance lorsque nous arriverons à hauteur de ses souvenirs à Madagascar. « C’est pour vous dire que chez les Labourés, il n’y avait aucune entrave, aucun tabou. Une famille déjantée ? Non ! Mais sans complexe ! », écrit-il à propos d’eux. C’est aussi en ce temps-là que le jeune Gérard, même si enfant, il était malicieux, devait se défaire de certains conditionnements sociaux. « […] nous nagions, tous, à poil. Sans aucune formalité ! Pour moi qui étais issu d’une famille catholique bourgeoise, c’était difficile au début de me soumettre à ce régime… mais très vite, sous le coup de la contagion, on y retrouve ses marques… C’est comme dans les camps de nudistes… On s’habitue, c’est tout ! »
Les souvenirs de Gérard Cateaux remontent à 1952. Intitulé « Chez tante Bijoute comme lieu de pénitence ! », il raconte ses frasques d’enfance et y annonce son départ chez sa tante Bijoute à Port-Louis, chez qui il devait apprendre les bonnes manières, le temps des vacances scolaires. Mais le petit ne reviendra plus vivre à Vacoas, ville qu’il aimait pourtant et qui était empreinte, en cette période, de la présence des Kings african rifles (KAR), car il aimait sa vie à Port-Louis. « Des souvenirs de gens avec, en première loge, ma mère adoptive, tante Bijoute, connue aussi comme Miss Thérèse, ou encore, Madame Noyau… Une sainte femme ! Qui m’a tout appris ! Même à me faire monter sur une chaise où, du haut de mes huit ans, je « prononçai un discours » lors d’un mariage de la fille d’une de ses amis. Le Retour, c’est un ensemble de cliché où émergent individus et situations, quand la mémoire n’est pas en panne ». Le lecteur y découvre la capitale d’antan avec les grandes maisons « aux allures de labyrinthe », la manière de vivre des citadins, les modes de transport, en train ou en calèche, les grands classiques du cinéma, la littérature… mais aussi ses amitiés dont certaines, selon l’auteur, sont demeurées quasi intactes, pour ne pas dire qu’elles ont évolué et se sont consolidées au fil du temps.
Dorine Chuckowry devait se réjouir que « Port-Louis tient une place spéciale dans le coeur des auteurs mauriciens ». Lors du lancement du livre, les invités qui ne l’avaient pas encore lu en ont eu un aperçu à travers la présentation faite par l’auteur et par son amie la gynécologue Zeennat Aumeerally en présence, entre autres de sa mère Laurence Cateaux.
Gérard Cateaux devait souligner que c’est sa fille Sheila qui l’a motivé à écrire ses souvenirs pour pouvoir mieux les transmettre à ses descendants. L’auteur, âgé aujourd’hui de 69 ans, concède : « J’ai mis beaucoup de temps pour écrire ce livre, je l’ai porté en moi ».
De la même manière, ces écrits, émaillés d’anecdotes, donneraient certainement l’occasion aux plus âgés de se remémorer leurs souvenirs ou à leurs enfants où petits-enfants de continuer à se forger l’image de cette île qui a été témoins de leur vie.
« Le Retour » est disponible en librairie et en supermarché à Rs 200 l’exemplaire.

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