(Re-Opening of Borders Strategy) Quarantaine: des tarifs plus élevés que pour des vacances dans certains hôtels

Entre Rs 35 000 et Rs 50 000 pour se faire cloîtrer dans sa chambre pendant 14 jours + 1

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Le Top des Tops annoncé est de Rs 433 500 pour une villa à l’hôtel Maradiva à Wolmar

La quarantaine payante alimente toujours la polémique et de nombreux Mauriciens disent leur indignation par rapport aux prix pratiqués. Si pour les Mauriciens, la somme varie entre Rs 35 000 et Rs 50 000, pour les étrangers, il faut compter au-delà de Rs 400 000. Même s’il est vrai que ces prix incluent également le transfert de l’aéroport et le service de santé, ils s’avèrent exorbitants comparés aux offres pour des vacances actuellement disponibles sur les plateformes de réservations.

Rs 35 000 par nuit dans un établissement classé 3 étoiles, soit Rs 2 500 par nuit, incluant trois repas et le transfert de l’aéroport. Ce sera le cas si un passager mauricien séjourne à l’hôtel Manisa, à Flic-en-Flac, ou au Palms Hotel, à Quatre-Bornes, à partir du mois prochain. Le service de santé est gratuit pour les citoyens.
Pour passer sa quarantaine dans un 4 étoiles, comme l’Holiday Inn de Plaine-Magnien ou le Solana Beach de Belle Mare, il faudra compter Rs 49 994 et Rs 50 000 respectivement. Quand on sait que l’Holiday Inn se trouve à côté de l’aéroport, on est en droit de se demander à combien est évalué le prix du transport…
Les Mauriciens qui optent pour un 5 étoiles doivent débourser jusqu’à Rs 133 000, au Sugar Beach Resort, par exemple, pour une Premium Seaview Room, ou encore Rs 194 000 pour une Premium Beachfront Room. Si les prix affichés correspondent plus ou moins à ce qui est pratiqué en temps normal pour des vacances, le hic, dans le cas présent, c’est que les passagers paieront ces prix pour… rester enfermés dans leur chambre. Car c’est le principe même de la quatorzaine en quarantaine.
Généralement, le prix d’une chambre d’hôtel inclut les autres services de l’établissement, tels que les activités nautiques et terrestres, et l’accès à la piscine et à la plage. Dans le cas présent, le prix ne concerne que les chambres et les repas. Le service supplémentaire étant les deux tests de dépistage de la COVID-19, à leur arrivée et pendant leur séjour.
Si l’on compare ces offres – imposées par les autorités, puisque les passagers ne peuvent choisir que parmi la liste proposée – avec celles actuellement disponibles pour les vacances dans certains cas, la quarantaine coûte plus cher. Sur la plateforme de réservations Marideal.mu, par exemple, réservée aux Mauriciens, une nuit à l’hôtel Veranda Tamarin coûte Rs 3 600 en demi-pension. Le client a alors droit à un buffet et à des activités nautiques et terrestres, entre autres. La quarantaine dans un hôtel du même groupe, le Veranda Pointe-aux-Biches, est à Rs 49 994, soit Rs 3 575 par jour. En pension complète, mais sans les autres services précités.
Sur Marideal.mu toujours, le Maritim Crystals Beach, un 4 étoiles, propose une nuit à Rs 5 000 en “all inclusive”, pour un couple et deux enfants de moins de 12 ans. Plus les activités de l’hôtel. Ce qui pousse de nombreux passagers à se demander si les établissements hôteliers n’auraient pas pu proposer un tarif de quarantaine au lieu d’appliquer un tarif vacances. « Payer ce prix-là pour rester enfermé dans sa chambre pendant 14 jours, c’est quand même abuser. D’autant que nous n’avons pas le choix. Cela nous est imposé pour pouvoir rentrer chez nous », peste un couple de Mauriciens bloqué en France depuis le début de l’année.
De plus, affirment-ils, il a fallu payer le double du prix normal pour le billet d’avion. « Nous avions déjà nos billets avec une compagnie aérienne, mais nous sommes contraints d’acheter deux autres billets avec Air Mauritius pour pouvoir rentrer. Sans compter le coût de la quarantaine. On dit qu’on aura des facilités d’emprunt auprès de la SBM, mais cela fait quand même une dette qu’il faudra rembourser, alors que nous sommes des retraités. »
En ce qui concerne les étrangers, les tarifs proposés sont d’autant plus élevés. Ainsi, le Holiday Inn, qui est à Rs 49 994 pour les Mauriciens, passe à Rs 63 504 pour les étrangers. Soit une différence de Rs 13 506. Quand on sait que l’hôtel se situe à côté de l’aéroport, on en déduit que la différence est pour le service de santé. La différence entre les deux catégories de passagers est plus ou moins la même pour l’hôtel Manisa, ainsi que pour le Sugar Beach.
En revanche, l’offre la plus élevée de la liste proposée par la Mauritius Tourism Promotion Authority est celle de Maradiva Villas Resort & Spa. L’hôtel des proches du Premier ministre, Pravind Jugnauth, propose ainsi une « exclusive suite pool villa, de 220 m2 » aux étrangers, à… Rs 433 500. La capacité d’accueil est de quatre personnes. Une “luxury suite pool villa”, de 163 m2, avec une capacité d’accueil de trois personnes, est, elle, à Rs 293 500. Une offre qui surpasse de loin celle de Trou-aux-Biches Beachcomber, par exemple. Cet établissement propose une “3 bedroom pool villa” de 290 m2, avec une capacité d’accueil de quatre adultes et deux enfants à Rs 313 500…
En tout cas, le tourisme mauriciene st vraiment à la croisée des chemins…

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Plus de Rs 100 M à une vingtaine d’hôtels
Depuis le début de la quarantaine imposée aux passagers en mars dernier, le gouvernement a payé plus de Rs 100 M à une vingtaine d’hôtels. C’est dire que certains n’ont pas été si frappés par la crise… D’autant que nous étions en pleine basse saison et que, généralement, les hôtels ne sont pas remplis à cette période.
Dans une réponse parlementaire de l’ancien ministre du Tourisme, Joe Lesjongard, en juin dernier, il était indiqué que Rs 94 M avait été payées à 19 hôtels pour 2 647 personnes, pour la période de mars à juin 2020. De plus, certains se sont retrouvés avec le service minimum : pas de télé, pas de Wi-Fi, pas de climatiseur, l’hôtel où ils résidaient ayant supprimé ces services. De même, les repas étaient offerts par le ministère de la Santé. À cette période, soit sur trois mois, le montant payé à chaque établissement allait de Rs 2 M à Rs 10 M.

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