Cinéma — Sortie : Le règne animal

Un mystérieux virus s’est propagé et les humains qui l’attrapent se changent progressivement en animaux, oubliant tout de leur vie d’avant. François fait tout pour sauver sa femme, touchée par ce phénomène mystérieux. Elle se retrouve internée dans un hôpital spécialisé. Alors que la région se peuple de créatures d’un nouveau genre, François embarque Émile, leur fils de 16 ans, dans une quête qui bouleversera à jamais leur existence.

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Lors d’un accident de transfert, l’épouse de François parvient à s’échapper. Son fils et son mari vont alors tout mettre en œuvre pour la retrouver, quitte à chambouler la vie qu’ils avaient construite…

Des griffes qui poussent sous les ongles, une fourrure ou des écailles colonisent la peau. Des tentacules, des mandibules, des membranes. La fonction du langage se dérobe lentement, au profit de râles bruts de la nature, cris, grognements, stridulations… Les symptômes varient, mais le phénomène est identique, inexorable, étrange épidémie dont on ne connaît ni l’origine ni le remède.

Partout, dans notre monde familier, avec ses agglomérations ordinaires, ses embouteillages et ses supermarchés, des êtres humains se transforment peu à peu, possédés par la bête qui s’éveille en eux, remodèle leur chair et leur esprit. Tel est le spectacle qu’offre Le règne animal, un film probablement sous-estimé, mais qui fait fracas dans les salles !

De retour neuf ans après son premier long-métrage, Thomas Cailley enchante avec un blockbuster d’auteur au budget ambitieux. Une fable fantastique où les genres s’hybrident, qui nous place aux premières loges des mutations de l’espèce humaine.

Dans Le règne animal, au travail dès son titre, il s’agira donc de mutation, d’hybridation et d’interrègne. De ce règne, l’espèce humaine ne fait-elle pas partie ? Et jusqu’où est-elle prête à se le rappeler ? Dans son récit, un phénomène de grande ampleur fait que certains humains se transforment en hybrides d’autres animaux. Si le monde qu’il explore est donc parallèle au nôtre, la société qu’il décrit, pas de doute, est perpendiculaire à la France d’aujourd’hui, celle dont on reconnaît les réponses à toute crise. On enferme donc les « bestioles », on les craint, on les cache, on les traque. C’est un premier niveau très clair, qui relève de la fonction de la fiction, de la valeur précieuse du conditionnel.

Présenté en ouverture d’Un certain regard, ce deuxième long-métrage de Thomas Cailley permet au réalisateur de revenir à Cannes neuf ans après le succès de son premier film, Les Combattants, en compétition pour la Caméra d’or, et qui avait par la suite obtenu trois Césars. Quelle proposition de cinéma que ce film inclassable, Le règne animal, aux confins des différents genres ! Dans son film, Thomas Cailley fait coexister le drame familial, la comédie, l’action et la contemplation, sans jamais rendre ce mélange indigeste. Le film se construit avant tout autour de ses personnages, alternant les moments de pure horreur lors des scènes de transformation – avec quelques plans d’une grande violence graphique –, de teen drama auprès du jeune Émile, et d’humour, souvent insufflé par le personnage de Julia (Adèle Exarchopoulos), gendarmette pleine d’aplomb et toujours en quête d’action.

Bien qu’il s’inspire du contexte d’urgence écologique actuel, le réalisateur ne choisit pas le prisme du récit post-apocalyptique pessimiste, et encore moins l’histoire de mutants traditionnelle : ici, les transformations sont lentes et les créatures ne perdent que progressivement leur humanité. Véritable parabole de la différence et du regard que portent sur elle les individus et la société, le film questionne l’animalité de l’homme, la monstruosité et la peur de l’autre, et s’interroge sur la possibilité de cohabiter, la tolérance et la solidarité.

Durée : 2h08. Avec Romain Duris, Paul Kircher, Adèle Exarchopoulos. Réalisé par Thomas Cailley (France, 2023)
Aux Star (Port-Louis, Moka & Grand-Baie)

 

EGALEMENT — La nonne : la malédiction de Sainte Lucie

Le mal n’a jamais été aussi proche : Valak, la nonne démoniaque de Conjuring, revient… dans le sud de la France.

En 1956, les pères Noiret et Jacques accomplissent leurs tâches quotidiennes dans leur église de Tarascon, en France. Alors qu’il enquête sur une perturbation, Noiret est soulevé dans les airs, incendié et brûlé vif, avant que Jacques, terrifié, ne s’enfuie.

Suite aux événements du monastère Sainte-Carthe, sœur Irène travaille maintenant dans un couvent en Italie. Maurice travaille dans un pensionnat en France, où il s’est lié d’amitié avec une jeune étudiante irlandaise nommée Sophie et son professeur et mère, Kate. Sœur Irène a une vision de Jacques lui demandant de le sauver.

Elle est envoyée par le cardinal pour enquêter sur une série de morts à travers l’Europe, attribuées au démon Valak, en raison de son expérience antérieure avec le démon. Elle se rend à Tarascon avec sœur Debra, une jeune novice qui exprime sa difficulté à accepter les miracles, comme la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Pendant ce temps, une livreuse aperçoit Valak parler à un Maurice possédé avant que Valak ne la remarque et la tue.

À Tarascon, sœur Irène est hantée par Valak et a une vision étrange. Debra dit à Irène qu’elle a reçu le chapelet de Noiret de la part de Jacques. À l’école, Sophie est intimidée par ses camarades de classe et enfermée dans la chapelle désacralisée et scellée. L’intimidateur montre la chèvre sur la fenêtre en mosaïque, affirmant que le diable apparaît lorsque le soleil brille et rend les yeux de la chèvre rouges. Une nuit, la directrice rencontre un Maurice possédé et est tuée par Valak.

Irène et Debra se rendent au Palais des Papes et y rencontrent un bibliothécaire. Il explique que Valak était un ange rejeté par Dieu et que l’emblème sur le chapelet de Noiret est l’emblème familial de Sainte-Lucie, martyrisée par un païen.

Apparu pour la première fois dans Conjuring 2 : Le cas Enfield, Valak est, au même titre que la poupée Annabelle, l’un des démons les plus emblématiques du Conjuring-verse. En 2018, l’entité a eu droit à son propre film avec La Nonne. Cette suite est orchestrée par Michael Chaves, habitué de l’univers et qui a signé La Malédiction de la Dame blanche et Conjuring : Sous l’emprise du Diable. La Nonne : La malédiction de Sainte-Lucie se déroule dans le sud de la France dans les années 1950, où le démon incarné par Bonnie Aarons revient s’en prendre à soeur Irene (Taissa Farmiga) après le meurtre d’un prêtre.

Durée : 1h49. Avec Taissa Farmiga, Jonas Bloquet, Storm Reid. Réalisé par Michael Chaves (USA, 2023)
Aux MCiné (Trianon, Port-Louis, Flacq et Curepipe)

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