Cinéma : Indiana Jones et le cadran de la destinée, ultime tour de piste pour le plus célèbre des archéologues

Ce 28 juin, les Mauriciens retrouveront avec un plaisir certain l’un des héros qui ont bercé les années 80’ et 90’, Indiana Jones ! Ramené au goût du jour pour un ultime tour de piste, Indiana Jones et le cadran de la destinée ramènera certainement des foules vers les salles de MCiné, où le film sera diffusé.

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1969. Après avoir passé plus de dix ans à enseigner à l’Hunter College de New York, l’estimé docteur Jones, professeur d’archéologie, est sur le point de prendre sa retraite et de couler des jours paisibles.

En pleine Guerre froide, l’archéologue et aventurier américain se montre opposé à la course à l’espace en raison du fait que les États-Unis ont recruté d’anciens nazis pour battre l’Union soviétique dans cette compétition. C’est cette raison surtout qui le pousse à prendre du recul.

Tout bascule après la visite surprise de sa filleule Helena Shaw, qui est à la recherche d’un artefact rare que son père a confié à Indy des années auparavant : le fameux cadran d’Archimède, une relique qui aurait le pouvoir de localiser les fissures temporelles. En arnaqueuse accomplie, Helena vole l’objet et quitte précipitamment le pays afin de le vendre au plus offrant. Indy n’a d’autre choix que de se lancer à sa poursuite. Il ressort son fedora et son blouson de cuir pour une dernière virée !

Voilà bien un des films les plus attendus de cette année. Harrison Ford, toujours aussi incisif, et qui démarre au quart de tour, rempile dans ce qui pourrait être l’ultime aventure de l’éminent professeur. Remarquez, la même rengaine était servie lors de la sortie de La dernière croisade (1989), avec en guest-star le mythique Sean Connery dans la peau de Jones Sénior. Puis, il y a eu l’épisode de triste mémoire, Le royaume du crâne de cristal (2008). Mais la saga Indiana Jones a fait les beaux jours du grand cinéma américain et aurait encore à apporter à Hollywood. Et ce ne sont pas les fans qui bouderont un tel plaisir !

D’ailleurs, Indiana Jones et le Cadran de la Destinée est un projet de longue date initié dès le début des années 2010 ! Si la production du film a pris beaucoup de retard, c’est notamment en raison de divergences artistiques entre Steven Spielberg, le scénariste David Koepp, Harrison Ford et Disney. La crise sanitaire a ensuite encore retardé les choses.

Au final, Spielberg a quitté le projet en tant que réalisateur. David Koepp l’a ensuite suivi. James Mangold, choisi pour être le nouveau metteur en scène, a alors écrit un script en compagnie de Jez et John-Henry Butterworth (Le Mans 66).

Mangold n’est pas un nouveau venu, ni a-t-il besoin de faire ses preuves. De Copland (peut-être son chef d’oeuvre à ce jour) à Logan, en passant par l’émouvant Walk the line, hommage au grand Johnny Cash, Heavy, Une vie volée, le non moins excellent remake du classique du western 3h10 pour Yuma, la filmographie de ce cinéaste méticuleux est justement sa constance à signer des réalisations qui sont toujours au-dessus de la moyenne. Ce n’est donc pas anecdotiquement qu’il a été choisi pour relancer la saga Indiana Jones !

On le pensait d’ailleurs rincé, fini, enterré. Le mythe Indiana Jones, depuis ce quatrième volet de triste mémoire en 2008, semblait bel et bien voué au repos éternel. C’était sans compter sur Disney, propriétaire de Lucasfilm depuis 2012, et qui ne pouvait laisser décemment cette belle au bois dormant s’assoupir ad vitam au mépris de nouveaux dollars potentiels. À 80 ans (eh oui !), Harrison Ford ressort donc Fedora et fouet du placard pour une cinquième aventure, qui voit le célèbre archéologue contraint malgré lui de s’envoler une ultime fois à la poursuite d’une relique magique. Les formidables fondus enchaînés entre la montagne du logo Paramount et le premier plan du récit, qui faisaient la signature de la saga, ont disparu au profit d’un sobre « Disney/Lucasfilm » : écrasons rapidement notre petite larme nostalgique, l’essentiel est ailleurs !

L’action principale se déroule en 1969, 12 ans après les événements d’Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal. Au seuil de la retraite, Jones enseigne à l’université de New York devant des étudiants qui baient aux corneilles, contrairement aux groupies énamourées des Aventuriers de l’arche perdue. Indy a vieilli, le temps le flétrit toujours un peu plus; il vit désormais seul entouré de ses photos du passé. Et cogne à la porte de son jeune voisin qui passe à fond la caisse le Magical Mystery Tour des Beatles. Remplaçant Spielberg à la réalisation, le talentueux James Mangold réussit ce tableau à la fois triste et drôle de la fin d’une icône.

Confiée à James Mangold, qui a montré par le passé ce dont il était capable à la barre de grosses productions, cette dernière aventure s’ouvre sur une séquence qui ne manquera pas de chatouiller la fibre nostalgique des mordus de la franchise. Grâce à la technique de-aging, Harrison Ford retrouve ses traits d’antan dans ce prologue situé en pleine Seconde Guerre mondiale, alors qu’Hitler est sur le point de perdre la guerre. Après l’arche perdue au début du conflit, le dictateur nazi souhaitait mettre la main sur la Lance de Longinus (le couteau utilisé pour prélever le sang du Christ).

La tâche est confiée au scientifique Jürgen Voller, mais l’objet, qui n’est au final qu’une vulgaire réplique, est également convoité par le Pr Jones et son fidèle acolyte, Basil Shaw. Ce dernier remarque que les nazis ont en leur possession une relique bien plus précieuse : la moitié du cadran d’Archimède, qui permettrait de maîtriser le temps en localisant les fissures temporelles.

On l’espérait, on le devinait, Phoebe Waller-Bridge n’avait certainement pas accepté ce rôle pour se contenter d’être une simple demoiselle en détresse. Même si cela chagrinera probablement les fans de Ford, il faut bien avouer que l’actrice britannique lui vole la vedette la majeure partie du temps. Plutôt habilement écrit, son personnage hérite du tempérament ludique d’Indy, un choix cohérent puisque la franchise a toujours cherché la légèreté dans un divertissement efficace.

On regrettera peut-être simplement que le scénario ne soit pas aussi brillant qu’elle ne l’est. En pilotage automatique, avec quelques clins d’œil typiques de la maison Disney, qui a fait du fan-service son credo à chaque tentative de résurrection d’une saga, Indiana Jones et le cadran de la destinée ne profite en revanche pas vraiment de la présence de Mads Mikkelsen en grand « vilain » de cet épisode d’adieu, ne faisant rien du magnétisme du comédien pour ne proposer qu’une énième version générique du méchant nazi à lunettes.

Indiana Jones et le cadran de la destinée était présenté hors compétition au Festival de Cannes 2023. Le budget du film est estimé à USD 300 millions. À titre de comparaison, Les Aventuriers de l’arche perdue avait coûté USD 18 millions, Indiana Jones et le Temple maudit USD 25 millions, Indiana Jones et la Dernière Croisade USD 48 millions et Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal USD 185 millions. Cet ultime épisode ne manquera pas d’attirer les foules dans les salles, les fans de la première heure comme les nouveaux !

 

Casting

Jürgen Voller, joué par Mads Mikkelsen, est inspiré du vrai nazi devenu scientifique de la Nasa, Wernher von Braun. Si le personnage de Shia LaBeouf n’est pas présent dans Indiana Jones et le Cadran de la destinée, il sera quand même évoqué. C’est James Mangold lui-même qui l’a confirmé auprès d’Entertainment Weekly, tout en promettant que le public « saura ce qu’il est devenu ».

Revenue dans l’épisode précédent, qui se terminait par son mariage avec le héros, Marion Ravenwood ne devrait pas non plus apparaître, même si son interprète, Karen Allen, a longtemps laissé planer le doute. John Rhys-Davies, le mythique interprète de Sallah dans Les Aventuriers de l’Arche Perdue et La Dernière Croisade, est de retour. Il n’avait pas joué dans Le Temple maudit et dans Le Royaume du crâne de cristal.

Durée : 2h34. Avec Harrison Ford, Phoebe Waller-Bridge, Mads Mikkelsen. Réalisé par James Mangold (USA, 2023)

Aux MCiné (Trianon, Port-Louis, Flacq & Curepipe)

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