Qu’est-ce que la considération ?

Cette question devient nécessaire, voire fondamentale, en ce début 2024. À l’heure où le gouvernement a décidé de lâcher les cordons de la bourse dans le seul souci de lancer de la poudre aux yeux d’une population qui a pourtant vu de toutes les couleurs ces dix dernières années !
Rien ne sert d’ailleurs à énumérer toutes ces souffrances tellement elles sont nombreuses. Sauf qu’en politique, tous les moyens sont bons, notamment user d’un terme si symbolique qu’est la considération pour espérer attiser la sympathie à quelques mois des élections générales. Et malheureusement, nombreux sont ceux qui se laisseront trop facilement prendre dans les filets, au point de devenir amnésiques et profiter inconsciemment de cette sensation de bien-être éphémère.
Mais qu’est-ce réellement la considération ? C’est la bonne opinion, voire l’estime, que nous avons d’une personne. C’est aussi reconnaître ses valeurs tout en la valorisant humainement et financièrement. C’est dans ce conteWWxte qu’on parvient à tirer le meilleur et permettre à toute entité, sportive comme économique, d’être productive.
Malheureusement, tel n’est plus le cas dans une majorité de cas à commencer par le travail où trop souvent l’employé devient plus qu’un faire-valoir et est pris pour un acquis. C’est uniquement la sueur de son front qui compte et rien d’autre. Contrairement aux “broser soulier” qui excellent dans l’art de “zess touy konesans”, alors pourtant que la considération, elle se mérite, elle se gagne, n’est-ce pas ?
Si certains l’ignorent toujours, patrons comme dirigeants de fédérations sportives, sachez que la considération peut aider à faire bouger des montagnes. Sans cela, nombreux sont ceux qui continueront à chercher midi à quatorze heures ! C’est ce que nous constatons dans un certain nombre de disciplines sportives où on est plus intéressé à se considérer soi-même, alors que, sans le sportif, il n’y a pas de fédération !
Prenons le cas de la Mauritius Football Association (MFA) qui a lancé sa saison vendredi. Alors qu’elle est la seule association à pouvoir compter sur une aide de Rs 100M annuellement, généreusement offerte par la Fédération internationale de football association (FIFA), ses clubs ont dû, eux, se démerder pour se préparer en marge de la reprise !
Est-ce normal que des clubs doivent vivre à crédit pour permettre à une association bancale d’exister ? D’autant que, plus d’une année après, la MFA demeure toujours une association illégale auprès des lois mauriciennes. Le ministère des Sports n’ayant, à ce stade, pas officiellement fait part de sa posture sur ce dossier. En revanche, l’État décaissera bientôt quelques millions de roupies pour venir en aide aux clubs !
Forcément donc, ce n’est pas demain que la situation changera et qu’on verra le football retrouver ses lettres de noblesse. Même si, pour certains, vendre une fois encore le rêve de la professionnalisation serait la formule idéale pour faire renaître le sport roi.
Quid du Strategic Plan 2021-28 dont on n’entend plus parler ? Un plan qui, précisons-le, a été déposé au ministère des Sports et, qui plus est, présenté dans ses propres locaux aux différents Stakeholders, par une association alors illégale !
Aussi, serait-il bon que nos décideurs politiques se posent une fois pour toutes cette question: Qu’a fait la MFA que dirige Samir Sobha au cours de ces dix dernières années pour le bien-être du football ? Sur quelle structure repose réellement cette discipline ? Ne parlons surtout pas des résultats, puisqu’il n’y en a pas. Ce qui n’empêche cependant pas certains de voyager pour assister aux événements majeurs internationaux et continentaux !
C’est dire que la considération, on n’en a que faire ! D’ailleurs, si on n’est pas capable, au départ même, de considérer ceux censés faire vivre une discipline, comment voulez-vous alors aspirer à une once de progrès ? Dans vos rêves peut-être messieurs, les dirigeants !
Et malheureusement, il n’y pas que la MFA qui fait souffrir nos sportifs et le sport dans sa globalité par un manque flagrant de considération. D’autres se reconnaîtront certainement. Sauf que sans l’autorité, la traversée du désert durera certainement des décennies encore.
Heureusement toutefois qu’à Rodrigues on voit les choses autrement. Certes, là-bas, les moyens font cruellement défaut, mais ce n’est pas l’envie, la motivation et la détermination qui manque. À Rodrigues, on a appris à considérer les jeunes à leur juste valeur et c’est cela qui fait toute la différence.
Il n’y avait qu’à voir l’enthousiasme des jeunes taekwondistes lors du lancement des nouveaux clubs pour se rendre compte à quel point il n’est pas difficile de faire vivre le sport. Pas à l’île Maurice toutefois où ce sont malheureusement les intérêts personnels qui priment !

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Jean-Michel Chelvan

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