Haltérophilie — Boursière de la Solidarité Olympique : Ketty Lent plaide pour une sécurité d’après-carrière

Celle qui a abandonné ses cours offerts par ENL pour des raisons personnelles, concède que posséder un bagage académique constitue un plus pour les sportifs

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La jeune haltérophile de 22 ans, qui s’entraîne à Pointe-Jérôme, vise une qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024

Du haut de ses 22 ans, Ketty Lent, nouvelle figure de proue de l’haltérophilie local, triple médaillée d’or aux Jeux des Îles de l’Océan Indien (JIOI) 2019 à Maurice et 2023 kg) à Madagascar, espère bien franchir un palier dans sa progression. En effet, suite à la retraite sportive de la grande championne Roilya Ranaivosoa l’année dernière, le Comité olympique mauricien (COM) avait fait une demande auprès de la Solidarité Olympique (SO) pour réaffecter cette bourse à une autre sportive. Le nom de Ketty Lent avait été proposé. Cette bourse comprend une subvention mensuelle d’un montant de Rs 20 000 pour couvrir les frais d’entraînement, ainsi qu’une subvention de voyage qui lui permettra de participer aux compétitions de qualification olympique.
Ketty Lent réside au Pointe Jerome Youth Centre, où elle participe à un camp d’entraînement résidentiel qui se poursuivra jusqu’en juin 2024 sous la houlette du Roumain Urdas Constantin. Ce projet, lancé par le ministère de l’Autonomisation de la jeunesse, des Sports et des Loisirs (MAJSL), vise à offrir aux athlètes une préparation ainsi qu’un encadrement optimal en prévision d’événements sportifs majeurs. « La préparation se passe bien. Je m’entraîne six jours sur sept matin et soir. C’est dur par moment, mais il faut passer par là, pour atteindre les sommets. Je suis une bosseuse », indique-elle. Avant de poursuivre, « Il est primordial que j’accumule des points pour les JO de Paris 2024. Mon objectif est de prendre part à mes premières olympiades et j’ai plusieurs compétitions dans le viseur notamment le Grand Prix du Qatar, au mois de décembre ou encore les Championnats d’Afrique en février de l’année prochaine. »
Un suivi psychologique est primordial
Cette bourse de la Solidarité Olympique arrive à point nommer pour cette athlète. « Cela tombe à pic. Les équipements ainsi que les vitamines ne sont pas donnés tout comme les déplacements et les frais des physios et médecins », précise-elle. Toutefois, Ketty ne sait pas de quoi son avenir sera fait et se pose beaucoup de questions. « J’ai arrêté ma scolarité à l’âge de 12 ans pour me consacrer à l’haltérophilie afin de subvenir aux besoins de ma famille étant donné que mes parents étaient souffrants. Mais pour être honnête, j’ai le sentiment de stagner par moment et j’aimerai bien avoir un plan d’après-carrière et pour cela, je sollicite l’aide du ministère. Certains athlètes ont fait flotter très haut le quadricolore sont tombés dans l’anonymat, alors que d’autres ont eu du mal à trouver du travail après leur carrière. C’est dans cette optique que je souhaiterai bénéficier de cours pour apprendre à lire et à écrire correctement, car je considère qu’avoir un bagage académique m’aiderait beaucoup à la fin de ma carrière sportive », avoue notre interlocutrice.
L’on se souvient toutefois qu’en 2020, Ketty Lent avait bénéficié d’un cours d’alphabétisation offert par la compagnie ENL. Que s’est-il passé depuis ? « ENL m’a soutenu et m’a donné l’opportunité d’avancer. Toutefois, c’était au même moment que ma mère était alitée sur un lit d’hôpital et j’ai du faire le choix de profiter du peu de temps que j’avais avec mes parents (qui ne sont plus là aujourd’hui). Je ne regrette rien », affirme-elle. Ketty Lent stipule aussi l’importance de bénéficier d’un suivi psychologique. « Il est très important de nos jours d’avoir un soutien psychologique indépendamment du sport de haut niveau que nous pratiquons. Avec les douleurs musculaires, la fatigue, le moral qui ne suit pas ou encore les aléas de la vie, c’est primordial d’avoir cet aspect médical et scientifique qui nous permet d’être mieux armé psychologiquement. C’est un MUST aujourd’hui. Quand on est bien dans sa tête, les performances suivent… »
Les 12 boursiers mauriciens de la Solidarité Olympique sont: Jérémie Lararaudeuse (athlétisme), Merven Clair, Richarno Colin (boxe), Terence Saramandif (canoë), Alexandre Mayer (cyclisme), Rémi Feuillet et Priscilla Morand (judo), Guyliane Bandou (lutte), Oumehani Hossenally (tennis de table), Julie Staub (triathlon), Jean de Falbaire (kitesurf) et Ketty Lent (haltérophilie).

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