L’utilisation de la reconnaissance faciale par la police britannique jugée illégale

La justice britannique a jugé mardi illégal l’emploi fait par la police de la reconnaissance faciale, l’estimant en contradiction avec le respect de la vie privée, au terme d’une procédure très suivie des opposants à cette technologie controversée.

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La Cour d’Appel de Londres  devait se prononcer sur la plainte du militant pour les droits civiques Ed Bridges, qui reproche à la police galloise d’utiliser depuis 2017 une technologie de reconnaissance faciale selon lui discriminatoire et contraire aux lois sur la protection de la vie privée.

L’homme de 37 ans s’était vu scanner le visage à Cardiff à deux reprises — lorsqu’il faisait ses courses de Noël en 2017 puis lors d’une manifestation en 2018– par la technologie de reconnaissance faciale automatique AFR Locate.

Grâce à des caméras de surveillance signalées, ce système scanne les visages dans la foule et les compare avec les photos d’une « liste de surveillance », qui peut inclure suspects, personnes disparues ou présentant un intérêt.

Après avoir été débouté plusieurs fois, le plaignant a obtenu gain de cause mardi, les juges estimant que l’utilisation de la reconnaissance faciale n’était pas suffisamment encadrée, sans remettre en cause en soi le recours à la technologie.

« Trop (de choses) sont laissées à l’appréciation de chaque officier de police », ont considéré les juges, soulignant qu’il n’existait pas d’indications claires sur les endroits où cette technologie pouvait être utilisée par la police et sur qui pouvait être mis sur la « liste de surveillance ».

Ils ont reproché à la police galloise de ne pas avoir fait tout son possible pour vérifier que le logiciel ne présentait pas de biais racistes ou sexistes, et de ne pas avoir correctement évalué l’impact de cette technologie sur la protection des données.

Ed Bridges s’est déclaré « ravi » du verdict réservé à cet « outil intrusif et discriminatoire » de « surveillance des masses ». L’ONG « Liberty », qui a épaulé le plaignant, a salué une « victoire majeure », appelant à ce que « le gouvernement reconnaisse les graves dangers » de cet « outil dystopique ».

La police galloise a elle fait savoir qu’elle ne ferait pas appel.

Le Royaume-Uni constitue un terrain propice au déploiement de la reconnaissance faciale, en raison de son nombre impressionnant de caméras de surveillance -420.000 rien qu’à Londres. Plusieurs tests controversés ont déjà été réalisés dans la capitale britannique, mais aussi à Manchester, Liverpool ou encore Sheffield.

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