Le parti écosocialiste Rezistans ek Alternativ (ReA) a “décortiqué le budget et démasqué le ministre des Finances et son gouvernement,” à Moka. Inquiet de la “dérive grave de notre modèle économique”, il demande à la population de ne pas se laisser leurrer par les quelques mesures sociales annoncées.
Kugan Parapen a expliqué en long et en large la taxe progressive, affirmant que ce nouveau système de taxation est en vérité “plus régressif que progressiste.” “Quand on parle de progressivité et de régression, on regarde qui contribue plus, mais l’on voit que les taxes directes sur les personnes les plus fortunées et les compagnies plus profitables sont en recul.
Les taxes indirectes, surtout la TVA, sont en nette progression, donc, par rapport à la TVA pour la période 2023-24, ce sont Rs 61,5 milliards que le gouvernement pense collecter contre les Rs 49,4 milliards pour l’année 2022-23… J’aimerais que le ministre des Finances vienne nous expliquer si ce qu’il a fait est progressif ou régressif”, a dit Kugan Parapen.
Il a par ailleurs ajouté que “ce gouvernement est connu pour brosser un tableau reluisant de la situation, alors que la réalité au jour le jour est tout autre.” Pour Kugan Parapen, “il y a une grande déconnexion entre les rêves que le gouvernement veut nous vendre et notre réalité de tous les jours.” Il a aussi déploré le fait que la Solidarity Tax ait été enlevée. “La Solidarity Tax était une vraie chose progressiste et la il l’a retirée. Vendredi soir, tous les multimillionnaires ont dû ouvrir leur bouteille de champagne !”
Il a en outre commenté la baisse du prix de l’essence à hauteur de Rs 5 par litre. “On déplore que cette baisse ne soit pas une baisse structurelle. Ici, on n’a pas revu la structure des prix du carburant, mais le gouvernement vient mettre un subside pour aider la STC à baisser le prix de l’essence.” Il souligne que le problème des prix des carburants, c’est les taxes abusives et “si on veut régler ce problème, on aurait dû changer la structure des prix.”
ReA s’inquiète de la direction prise par le gouvernement, notamment pour le marché du travail. Le ratio de 3 à 1 d’employés mauriciens à employés étrangers sera aboli. “Ce sont des choses extrêmement graves, et si on comprend bien, c’est que demain on peut employer zéro Mauricien et employer quatre travailleurs étrangers.” Concernant l’inflation, le parti regrette que le ministre des Finances ait proposé des mesures centrées sur la croissance économique, alors que la tendance mondiale penche pour la stabilisation des prix. “L’on parle de short term pain for long term gain. On doit s’attaquer à l’inflation, sinon elle deviendra un phénomène récurrent.”
Stefan Gua a pour sa part parlé de “mirage économique” face aux promesses non tenues du gouvernement MSM depuis qu’il est au pouvoir. Il s’est aussi appesanti sur le Sustainable City Scheme, mettant en garde contre les abus et les dérives que ce genre de programme peut engendrer. “Il y a un nivellement par le bas.”
Ashok Subron a lui commenté le système économique, social et politique mauricien dans son ensemble. “L’on parle d’un pouvoir tricéphale où le bureau du Premier ministre et ministère des Finances deviennent le centre du pouvoir décisionnel sur le terrain socio-économique et politique, puis on a la deuxième tête de ce centre de pouvoir, avec les organisations économiques et qui détiennent le capital. Et finalement la troisième tête avec le pouvoir grandissant de la police.” Il a aussi dénoncé le gouvernement pour avoir “written off” la somme de Rs 21 milliards de l’ardoise des grands groupes hôteliers, et autres, pendant le Covid.