RODRIGUES – Réseau de pédo-pornographie : Le caméraman filmait les ébats de fonctionnaires dans son auberge

Le caméraman Jean Dominique Farla (25 ans), ex-employé à la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) Rodrigues, est soupçonné d’être le présumé cerveau d’un réseau de pédo-pornographie, qui secoue l’île depuis la semaine dernière. La Criminal Investigation Division (CID) de Port-Mathurin, qui travaille sur ce dossier, a appris que le suspect a déjà fait plusieurs victimes, dont des mineures âgées de seulement 10 ans.

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De par son ancien emploi à la station de télé nationale, le suspect côtoyait des fonctionnaires, dont certains avec qui il a noué de bonnes relations. Certains d’entre eux avaient d’ailleurs déjà été invités à plusieurs reprises par Jean Dominique Farla dans l’auberge que celui-ci tient, à Mont-Lubin, et où l’alcool coulait à flot. Après quoi les « invités » avaient des rapports sexuels payants dans les chambres de « l’établissement ». Certains clients venaient accompagnés de femmes consentantes pour passer « un bon moment », mais d’autres, eux, se voyaient offrir les services de filles trouvées par le présumé cerveau, parmi lesquelles se trouvaient des mineures.

Et ce n’est pas tout. Car les « invités » étaient également filmés en pleins ébats par des caméras installées par le suspect, lequel stockait ensuite les images sur DVD et autres supports avec, pour objectif, de faire ensuite chanter ses clients en vue d’obtenir soit de l’argent, soit encore certaines faveurs auprès des fonctionnaires. Ce que les « clients » acceptaient, craignant pour leur relation conjugale, leur réputation ou encore leur emploi.

Le même stratagème était également utilisé sur les jeunes filles qui, afin que leurs ébats ne soient pas dévoilés, acceptaient certaines faveurs sexuelles du suspect. Certaines fois, ce dernier leur demandait même d’avoir des rapports avec d’autres hommes en leur promettant d’effacer ensuite leurs anciennes vidéos, ce qu’il ne faisait bien sûr pas, en profitant même pour agrandir sa « collection » en les filmant à nouveau.

En atteste le témoignage d’une collégienne de 18 ans ayant volé le cellulaire de Jean Dominique Farla en vue simplement d’effacer une vidéo où elle apparaissait. C’est d’ailleurs indirectement grâce à elle que l’affaire a éclaté et que la police a appris l’existence d’un réseau de pédo-pornographie et de prostitution dans l’île. Jean Dominique Farla s’était en effet rendu à la police pour rapporter le vol de son cellulaire, croyant que la police n’examinerait pas l’appareil. Hélas pour lui, les enquêteurs ont au contraire passé le portable au crible. C’est alors qu’ils sont tombés sur des vidéos mettant en scène des Rodriguais en pleins ébats avec des filles visiblement mineures.

Entre-temps, la collégienne a expliqué aux policiers que le caméraman l’a forcée à avoir des rapports sexuels avec lui à deux reprises, en mai dernier, soit « dans des buissons » à Saint-Gabriel ainsi que sur la plage de Pointe-Coton, en juillet. Après elle, une deuxième victime s’est présentée à la police début août, où elle a accusé le suspect d’attouchement et d’agression sexuelle, ajoutant avoir été filmée à son insu dans l’auberge en question.

À la suite de ces révélations, la CID de Port-Mathurin a fini par arrêter cinq suspects, dont Jean Dominique Farla. Ce dernier a été présenté vendredi devant le magistrat Rishi Kumarsingh Hardowar, au tribunal de Port Mathurin, où il fait l’objet de plusieurs accusations provisoires, soit de “Dealing with obscene matter”, “sodomy” et “larceny made by more than two individuals”. Par ailleurs, les enquêteurs ont perquisitionné son domicile, où ils ont saisi plusieurs vidéos à caractère sexuel.

Les enquêteurs comptent passer les vidéos au peigne fin afin d’identifier les « clients » ainsi que les mineures, lesquelles seront ensuite canalisées vers le département des droits de l’enfant en vue de leur apporter un soutien psychologique. La commissaire rodriguaise de la Femme, Gaspard Pierre-Louis, ainsi que le surintendant Vijay Russeeawon avaient pour rappel tenu un point de presse la semaine dernière où ils ont affirmé que la police ferait toute la lumière sur cette affaire.   

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