Rapport Audit 2022_2023 : Plus ça change, plus c’est la même chose… voire pire !

L’Audit révèle des défaillances alarmantes pour ne pas changer
Un manque de surveillance adéquate des fonds publics et des projets soulève des inquiétudes concernant la bonne gouvernance au sein des institutions publiques
Les mauvais élèves de la classe sont la NDU, l’Éducation et la Santé

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Pour son baptême du feu, le nouveau Directeur de l’Audit, le Dr D. Paligadu, a émis un rapport cinglant dans lequel il a été révélé que les ministères et les départements gouvernementaux à Maurice sont aux prises avec d’importantes défaillances en matière de responsabilité, allant de la faiblesse du contrôle des dépenses aux lacunes dans la gestion des projets et des achats. Bref, plus ça change, plus c’est la même chose…voire pire!

Le rapport, qui couvre l’exercice financier 2022-23, met en lumière plusieurs constatations clés qui indiquent des problèmes systémiques au sein du secteur public. L’une des révélations les plus préoccupantes est que pas moins de 83% des ministères et des départements gouvernementaux n’ont pas soumis leur rapport sur la performance dans les délais légaux. Cette lacune en matière de responsabilité soulève des questions sur la transparence et l’utilisation efficace des fonds publics.

De plus, l’Audit indique qu’une part importante des indicateurs clés de performance (KPI) fixés par les ministères et les départements gouvernementaux n’ont pas été atteints, avec 57% des objectifs non réalisés. Cette incapacité à atteindre les KPI souligne un manque de planification stratégique et de gestion des ressources au sein des entités gouvernementales. Un autre domaine critique de préoccupation est l’inadéquation du cadre juridique régissant la distribution de subventions aux organismes parapublics, aux autorités locales et à l’Assemblée régionale de Rodrigues.

Manque de suivi
Le rapport met en lumière des retards significatifs dans la mise en œuvre de projets, notamment dans des services essentiels tels que les systèmes de drainage et les infrastructures scolaires. Ces retards non seulement entravent la prestation de services, mais posent également des risques potentiels pour la sécurité et le bien-être publics.
De plus, le rapport du Dr D. Paligadu révèle un manque préoccupant de suivi et de supervision par les ministères des projets d’investissement réalisés par d’autres organismes du secteur public, entraînant des dépassements de coûts et des résultats de projet médiocres. Cette absence de surveillance appropriée soulève des questions sur la responsabilité et les structures de gouvernance au sein du secteur public.

En réponse à ces constatations alarmantes, le Bureau national de l’Audit a proposé une série de réformes visant à améliorer la responsabilité et la gouvernance dans les ministères et les départements gouvernementaux. Ces réformes comprennent la préparation de rapports annuels avec des états financiers, la professionnalisation de la fonction financière et l’introduction d’un cadre de bonne gouvernance.

Pour conclure ce préambule, le rapport de l’Audit explique que sans action décisive, les défaillances systémiques identifiées dans le rapport risquent de continuer à saper la confiance du public dans les institutions gouvernementales. Alors que les citoyens exigent une plus grande transparence et responsabilité, il est impératif que les autorités abordent ces lacunes pour garantir une gouvernance efficace et une gestion responsable des fonds publics.Les principaux points du rapport de l’Audit sur les finances publiques :

National Development Unit (NDU)
Seulement 34 projets, soit 4%, de performance dans la réalisation des 968 projets de drainage arrêtés

Ministère de l’Éducation
Retards dans la réalisation de 39 projets nécessitant des fonds publics de l’ordre de Rs 838 millions.
Retards affectant la qualité des infrastructures scolaires, pénalisant les élèves.

Ministère de la Santé
Trois équipements d’imagerie par résonance magnétique en panne.
Recours excessif aux services des cliniques privées.
Coûts associés aux retards dans les traitements des patients.

SAJ Bridge (Pont) :
Dépassement de coûts de Rs 500 millions.
Coût final de Rs 4,1 milliards contre Rs 3,6 milliards prévues initialement.

Allocations de Grants non contrôlées:
Rs 28,2 milliards allouées à des corps paraétatiques et collectivités locales sans contrôle adéquat.

Faiblesses dans le contrôle des dépenses publiques :
Quatre ministères sur cinq (83%) non conformes aux dispositions de la Finance and Audit Act.
57% des Key Performance Indicator Targets non atteints.

Fonds alloués à la Private Secondary Education Authority (PSEA) :
Rs 5 milliards allouées sans confirmation de leur utilisation appropriée.
Bridge Finance Loan de la Société Générale :
Rs 10,8 milliards nécessaires en raison de la planification insuffisante des sources de revenus du gouvernement.

Service de la dette de Rs 11,6 milliards.
Dette publique :
Augmentation de Rs 46,3 milliards entre juin 2022 et juin 2023, soit une augmentation de 10,3 % par rapport à l’année précédente.
Dette publique totale de Rs 495,6 milliards à la fin de juin 2023, soit une augmentation de plus de Rs 100 milliards au cours des quatre dernières années.
Pourcentage de la dette du gouvernement central par rapport au PIB dépassant les objectifs fixés.
La dette locale représente 82% de la dette publique, avec Rs 366,6 milliards au 30 juin dernier.

Investissements non rentables :
Rs 11,8 milliards d’investissements n’ont pas généré de dividendes.
85% des investissements sur les actions et la participation en capitaux propres n’ont pas donné de retour.

Les investissements publics dans des entités telles que Metro Express Ltd et la Wastewater Management Authority se sont avérés être des pertes financières, ne générant aucun rendement.

Des engagements financiers du GM de Rs 13,9 milliards dans le Metro-Express
Entreprises publiques déficitaires :

Dividendes versés au gouvernement en baisse de Rs 160,6 millions, passant de Rs 652,4 millions à Rs 491,8 millions.
Rs 77,5 milliards d’investissements dans des entreprises déficitaires.

Dette des entreprises publiques :
Rs 7,3 milliards de dette pour la Central Water Authority (CWA) et la Wastewater Management Authority (WMA).
68,9% du total des Outstanding Loans.

Organisme paraétatique et Collectivités locales :
Le rapport souligne une absence de contrôle dans l’allocation de subventions d’une valeur de Rs 28,2 milliards

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