AFFAIRE HARTE: Me Valayden à la MCIT, « Cessez d’induire le PM en erreur »

Mes Sanjeev Teeluckdharry et Rama Valayden, avocats qui ont assuré la défense de respectivement Avinash Treebhoowoon et Sandip Moneea, innocentés par le jury dans le procès aux Assises sur le meurtre de Michaela Harte, ont réuni la presse locale et irlandaise pour faire part de leurs sentiments à la suite des récents événements. Pour Me Valayden, la MCIT a induit le Premier ministre en erreur, ce qui explique sa réponse à la PNQ du leader de l’opposition mardi dernier.
« Il est dangereux de ne pas donner des informations exactes au PM et au leader de l’opposition », dit Rama Valayden, qui a énuméré « 40 manquements » des enquêteurs dans cette affaire. De son côté, Me Teeluckdharry souhaite que le système de jury soit étendu à d’autres procès criminels.
Parmi les 40 éléments qui manquent, selon lui, au dossier des enquêteurs, Rama Valayden devait citer notamment l’absence de film vidéo des interrogatoires, de photos de la scène du crime, d’interrogatoire des témoins clé, de film vidéo CCTV dont les copies se seraient égarées, ainsi que l’affaire des biscuits, le délai pris pour enregistrer la version de Raj Theekoy, les 116 items qui n’ont pas subi de tests, 43 autres qui l’ont été mais non soumis à des examens plus approfondis, les empreintes des mains, des doigts et de chaussures, etc. Parlant des biscuits, il se demande comment, alors que John McAreavey, l’époux de la victime, a dit qu’ils étaient chocolatés, les enquêteurs ont établi qu’ils étaient au citron.
Ce qui l’emmène à conclure que « we have failed. And failure is not a catastrophy. But what next ? »
Estimant qu’il faut rouvrir l’enquête, l’avocat propose, tout comme son confrère Me Teeluckdharry, l’institution d’une commission présidée par un ancien juge de la trempe de Robert Ahnee, avec pour assesseurs deux juges du Commonwealth. En attendant, il demande que toutes les pièces à conviction et dossiers soient gardés dans un coffre-fort. « Il ne faut surtout pas que les éléments de la MCIT manipulent ces éléments », précise-t-il. En ce qui concerne cette dernière unité de la police, il souhaite qu’elle soit purgée de tout officier qui a recours à des méthodes d’un temps révolu. « Il faut que l’on abandonne le fait de se fier seulement aux confessions et que l’on se tourne vers les évidences scientifiques », soutient Me Valayden.
Me Teeluckdharry considère que dans ce procès, c’est la défense qui est parvenue à prouver que les accusés sont innocents « beyond reasonable doubt » alors que la poursuite avait la tâche d’établir leur culpabilité. « Nous avons, Rama et moi, comme idéal de servir la justice. Nous avons pris 53 jours, nous sommes parvenus à prouver que les deux accusés sont innocents. Aujourd’hui, on veut commettre un outrage à la Cour d’Assises, qui comprend un Presiding Judge, et neuf jurés », dit-il. Il rappelle que dès le départ, il a soutenu que l’enquête a été mal faite par la MCIT et que, de ce fait, l’enquête préliminaire a été en quelque sorte faussée.
Répondant aux questions concernant la réaction du PM au parlement mardi dernier sur la publication de photos du cadavre dans un journal, les deux avocats de la défense ont repris ce qu’ils ont déclaré au Mauricien (voir notre édition d’hier), à l’effet que la fuite des photos ne peut provenir de la défense. Me Valayden devait toutefois ajouter que « on peut être César mais on n’est pas éternel ».

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