APRÈS LA TRÊVE DU 12 MARS: Grandes manoeuvres et réaménagements en vue !

Dans le camp de l’opposition, le leadership du Remake 2000, en l’absence de Paul Bérenger, qui a entamé depuis la semaine dernière son traitement contre un début de cancer à l’amygdale gauche, met actuellement les bouchées doubles pour marquer cette rentrée politique. Sir Anerood Jugnuth, le leader du Remake 2000, multiplie les contacts en vue de constituer son dossier au sujet de « sa bombe annoncée » sur la « Gooljaury/Soornack Connection » en prévision d’un point de presse en fin de semaine, probablement vendredi prochain.
Même si le government business est dominé ces jours-ci par les ultimes préparatifs pour la visite du président de l’Inde et les célébrations de la fête nationale, les retombées de l’affaire Sik Yuen, en l’occurrence le bras de fer à distance avec le leader du PMSD, continuent à être au centre des préoccupations politiques au sein de l’alliance PTr/PMSD. La semaine écoulée a été marquée par une nouvelle mise à l’écart du ministre Michael Sik Yuen des structures du PMSD.
Le timing de cette première tuile semble être bien planifié par les protagonistes. Profitant d’une mission du ministre du Tourisme à la foire de Berlin (ITB), la direction du PMSD a dépêché sur le terrain Richard Duval en « conquérant » sur l’un des rares « territoires politiques » des bleus, soit Curepipe/Midlands (No 17). Au grand désarroi des agents du PMSD devant ce nouveau signe de divorce est venue s’ajouter en fin de semaine, la cinglante réplique de la base du Labour de cette circonscription.
Hedley Chimon, candidat travailliste battu au No 17 à Curepipe/Midlands aux élections générales du 5 mai 2010, est catégorique : le principal partenaire de l’alliance ne reconnaît qu’en tant interlocuteur politique que le ministre Sik Yuen et député de la circonscription. L’escalade à Curepipe n’est pas à écarter avec le retour de mission de Michael Sik Yuen de Berlin. Mais l’on croit savoir que le prochain move du dissident du PMSD ne sera exécuté qu’après le départ du Chief Guest pour les fêtes de l’indépendance.
Toutefois, les observateurs politiques s’interrogent sur un nouveau développement intervenu au cours de la semaine écoulée. A la veille de la saison hippique 2013 avec pas moins de 39 journées de courses, la Gambling Regulatory Authority (GRA), organisme régulateur du monde du jeu, dont l’organisation des courses de chevaux du Mauritius Turf Club (MTC), se retrouve avec un membre en moins.
Le contrat de Penny Hack à la GRA, qui est arrivé à terme la semaine dernière, n’a pas été reconduit officiellement et le principal a dû évacuer son poste illico presto et sans aucune autre explication. Les dessous de cette décision intriguent plus d’un. La nomination de Penny Hack à ce poste suite à l’installation de Xavier-Luc Duval aux Finances peut s’ajouter au « refroidissement des relations entre partenaires de l’alliance gouvernementale ».
Dans le camp du PMSD et très diplomatiquement, l’on semble ne pas s’inquiéter outre mesure du renvoi de Penny Hack de la GRA. La raison évoquée est que le clan des Hack aurait pris ses distances officiellement des instances du parti depuis la fin de l’année dernière. L’un des proches de Penny Hack aurait jeté son dévolu sur une nomination diplomatique et n’aurait nullement caché sa déception suite à l’échec de cette tentative.
Mais dans d’autres milieux, le non-renouvellement du contrat de Penny Hack s’inscrit dans une autre logique politique en prévision de tout éventuel réaménagement sur l’échiquier. « Au cas où le Premier ministre décide d’approcher le MMSD d’Eric Guimbeau et de lui proposer de faire son entrée au sein de l’alliance gouvernementale, il devra disposer d’un certain nombre de nominations pour agrémenter toute offre politique », fait-on comprendre dans certains milieux à l’Hôtel du gouvernement en rappelant qu’actuellement Navin Ramgoolam détient deux présidences à distribuer dans ses manches en attendant d’autres, dont les conséquences pourraient être plus significatives pour le PMSD.
Ces mêmes milieux concèdent que le scénario visant à intégrer le MMSD au sein de l’alliance gouvernementale ne s’est pas enclenché comme il faut jusqu’à maintenant. Ils ajoutent que tôt ou tard, un terrain d’entente devrait être dégagé pour des négociations cruciales dans ce sens sans vouloir se prononcer sur le time frame possible.
En marge de la rentrée parlementaire, les leaders du Labour et du PMSD devront accorder leurs violons dans le sillage de l’affaire Sik Yuen. Jusqu’à la fin de la semaine, il faudra s’attendre à entendre Navin Ramgoolam et Xavier-Luc Duval soutenir qu’il' »n’y a aucun problème entre ces deux partenaires ». Des observateurs politiques se demandent jusqu’à quand « cette partie de poker menteur politique durera ».
Même si le Premier ministre s’est évertué à déclarer qu’aucun remaniement ministériel n’est prévu dans le contexte politique, force est de constater que la pression s’accentuera et ce jusqu’à devenir insoutenable sur les épaules de Xavier-Luc Duval. Tôt ou tard, il devra affronter la réalité sur l’échiquier politique et décider de résoudre l’énigme Sik Yuen, compte tenu de la tactique adoptée par celui-ci de répondre du tac au tac au leader du PMSD.
La tentative de marginalisation du « nouveau rouge » Michael Sik Yuen dans la basse-cour bleue ne s’annonce pas sans conséquences au sein du PMSD même si la forme de cette riposte attend de se préciser. Le leader du PMSD n’a pas que Michael Sik Yuen comme préoccupation sur le plan politique.
La réunion du Monetary Policy Committee (MPC) de la Banque de Maurice de demain est une autre preuve que les temps sont durs pour le vice-Premier ministre et ministre des Finances. La mainmise de Xavier-Luc Duval sur cette instance déterminant la politique monétaire a été mise à rude épreuve, avec l’entrée de deux nominés du Premier ministre au détriment de ceux nommés par Xavier-Luc Duval, dont un de ses close friends, Kamal Taposseea.
La confrontation à distance entre le vice-Premier ministre et ministre des Finances et le gouverneur de la Banque Centrale, un die-hard labourite, a finalement tourné à l’avantage de ce dernier. Le nouveau paysage aux étages supérieurs de la Bank of Mauritius Tower assure une marge de manoeuvre améliorée et une plus grande sérénité à Manou Bheenick.
Les délibérations du Monetary Policy Committee de demain devront apporter un début de réponse. Les dernières tendances sur le front des prix suite aux effets conjugués du rajustement des prix pétroliers et la majoration de ceux des légumes pourraient pousser le gouverneur de la Banque de Maurice à reprendre son mantra contre l’inflation avec un signal au niveau du Repo Rate. Du côté des opérateurs économiques, l’on préfère un statu quo au niveau des taux d’intérêts bancaires compte tenu de la crise dans la zone Euro. La décision de 18 heures demain donnera une indication du nouveau rapport de forces au sein du MPC.
D’un point de vue conjoncturel, les partenaires au sein de l’alliance gouvernementale pourraient être appelés à se serrer les coudes face aux assauts venant de l’opposition que ce soit à l’Assemblée nationale ou encore à l’extérieur avec sir Anerood Jugnauth en première ligne. Au sein du Remake 2000, l’on annonce qu’après la trêve du 12 mars, le leader montera en première ligne pour faire état des détails de « sa bombe annoncée » au sujet de la connexion Gooljaury/Soornack avec pour cible directe Navin Ramgoolam.
Un point de presse consacré à ce dossier est actuellement en préparation et pourrait être organisé vers la fin de la semaine. « Sir Anerood multiplie ses contacts pour compléter son dossier et procéder à des dernières confirmations », fait-on comprendre même si, jusqu’à l’heure, très peu de détails ont transpiré à ce sujet.
De son côté, le nouveau leader de l’opposition, Alan Ganoo, peaufine la stratégie de la rentrée et prévoit une première séance de concertations entre les parlementaires du MMM et du MSM à ce sujet. « Si le siège de Paul Bérenger au sein de l’hémicycle restera vide, aucune vacance n’est annoncée que ce soit pour la tranche réservée aux PNQs et au Question Time. Les scandales et les dossiers ne manquent pas pour acculer le gouvernement. L’opposition parlementaire assumera ses responsabilités et saura se montrer à la hauteur », conclut-on dans les rangs du MMM.

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