Fête du travail : les syndicats conjuguent leurs efforts

Différents corps syndicaux se réuniront cette année pour célébrer la fête du travail. Le Joint Negotiating Panel (JNP), la General Workers Federation (GWF), Rezistans ek Alternativ, Centre for Alternative Research and Studies (CARES), l’All Employees Federation et la Government Servant Association (GSA) fixent donc rendez-vous à tous les travailleurs mercredi prochain pour défendre leurs droits. Ce 1er mai, qui s’annonce décisif en raison des élections générales, sera l’occasion pour les syndicalistes d’aborder le thème “Les droits des travailleurs, de la nature et à la vie”.

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Les activités pour marquer cette journée ont été annoncées par le membre du comité organisateur, Ashok Subron, jeudi après-midi au siège de l’Artisans and General Workers Union (AGWU), à Sable-Noir. « C’est une fête qui est célébrée à un moment où la société mauricienne, l’humanité et la planète se trouvent à la croisée de l’Histoire avec des conséquences presque quotidiennes », soutient le syndicaliste. L’un des premiers thèmes dont parleront les syndicats concerne les droits des travailleurs, qui, dit-il, « comprennent tous les droits économiques et sociaux ».

Pour Ashok Subron, ce thème portant sur les droits des travailleurs est « central » pour une nouvelle société. « Nous marcherons pour que tous ces droits fassent partie de la nouvelle Constitution », dit-il. La marche de ce groupement se fera de l’église Saint-Jean à Belle-Rose. « Ce 1er mai sera dans la même logique de celui de 1938 sous Emmanuel Anquetil, Maurice Curé et le Pandit Sahadeo », mentionne-t-il.

Lors de ce rassemblement, Ashok Subron avance que les recommandations de chaque secteur de l’économie seront annoncées. Il indique aussi que les membres du JNP, notamment des travailleurs de l’industrie sucrière, marqueront leur présence pour « réclamer de meilleures conditions d’emplois ou un plan de retraite raisonnable ». Les travailleurs du secteur du transport, poursuit-il, seront aussi présents. « Ces travailleurs se trouvent à la croisée de leur histoire. Leurs recommandations doivent être entendues », dit-il. Ce rassemblement réunira également les employés du port franc, qui feront entendre leurs revendications sur la nécessité d’avoir un décret de rémunération. Les employés du secteur du Seafood Hub et du Business Process Outsourcing « totalement déréglementé », selon lui, participeront aussi à ce rassemblement.

À un moment où la population fait face aux changements climatiques et des crises écologiques à Maurice et ailleurs, le thème sur les droits de la nature a aussi été retenu par le comité organisateur. « Nous marcherons pour que les droits de la nature soient respectés. Nous en avons assez des destructions de nos terrains marécageux et de notre écosystème », fait-il ressortir. En raison de ces destructions, le syndicaliste estime que « notre vie est menacée ». Il ajoute : « Nous marcherons pour démontrer que notre vie a de la valeur. C’est central pour la nouvelle société que nous voulons dessiner. » Selon lui, « ce ne sont pas les intérêts particuliers d’un petit groupe de personnes qui pendront le dessus sur la vie ».

Selon Clency Bibi, président de la GWF, plusieurs problèmes sont présents dans différents secteurs, tels le port, le transport et l’industrie sucrière. « Les accords collectifs ne sont pas respectés et le renouvellement de ces accords ne peut se faire », dit-il, évoquant des « désaccords » entre les travailleurs et le patronat. Ce 1er mai, il lance un appel aux autres syndicats pour se réunir et revendiquer leurs droits.

Ainsi, les efforts de tous les syndicats permettront l’élaboration d’un cahier de charges qui sera remis au gouvernement sur les revendications des travailleurs. Veena Dholah, du mouvement Rezistans et Alternativ, estime que « les travailleurs font la richesse du pays ». Elle a aussi cité les noms des femmes qui ont lutté pour les droits des travailleurs, « que nous perdons maintenant ». De son côté, Rashid Imrith, de l’All Employees Federation, avance que la décision de se connecter à ce mouvement a été prise grâce aux trois thèmes choisis par le comité organisateur. Pour lui, la pension de vieillesse doit être pourvue à partir de 60 ans et non à 65 ans.

Ashok Subron rappelle que le 1er mai prochain sera peut-être « la dernière célébration » sous ce gouvernement car les élections générales devront se tenir. Les différents syndicats se sont réunis suite à un appel lancé il y a environ 10 jours par le JNP, la GWF et Rezistans ek Alternativ pour unir les forces pour le 1er mai. Des organisations sociales et des jeunes se sont aussi unis à cette démarche.

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