Le FMKB illumine une année sombre

2012 aura été de loin une année prolifique comme cela avait été le cas en 2011. Cette année et ce, malgré la tenue des Jeux olympiques, à Londres, le sport mauricien n’a pas été vraiment à la hauteur à l’exception de quelques rares fédérations, à l’image de la FMKBDA (Fédération mauricienne de Kick-Boxing et des Disciplines Assimilées) ou encore de la FMJDA (Fédération mauricienne de Judo et des Disciplines Assimilées). La première nommée termine du reste l’année en beauté avec cette première place dans ce
Week-End Hit Parade des Fédérations 2012 (7.5 points) devant le judo (6.5 points). L’AMB (Association mauricienne de Boxe), malgré une année sportive moyenne, arrive en troisième position avec un total de 6 points. Comme quoi, 2012 pourrait être qualifiée comme l’année des sports de combat avec ce trio de tête.
Dimanche dernier, Week-End faisait du tireur Fabrice Bauluck son Champion 2012. Une consécration amplement méritée au vu de sa saison. Il n’avait du reste pas manqué de saluer le gros travail effectué par sa fédération derrière son succès. Et il n’a pas eu tort de le faire, puisque la FMKBDA a été élue en tête du Week-End Hit Parade des Fédérations. C’est surtout grâce aux performances enregistrées par ses tireurs que cette fédération a dominé ses adversaires dans ce classement. Des performances de niveau international qui ont illuminé le sport local, visiblement pas dans son assiette, cette année.
Le plus grand mérite de la FMKBDA c’est d’avoir réussi à se débrouiller avec un budget de Rs 1M seulement. De ce budget, il a fallu compter trois déplacements, notamment à la Coupe du monde, en Hongrie (mai), à un échange en Afrique du Sud (août) et aux Championnats d’Afrique, à Madagascar (septembre). Sans compter l’organisation des compétitions au niveau national. Ce qu’on retiendra, c’est le fait que les tireurs ne sont jamais rentrés les mains vides. A la Coupe du monde, Fabrice Bauluck a été médaillé d’or, alors que Boris Brissonnette a obtenu l’argent. En Afrique du Sud, Maurice s’est imposée par 8 victoires à 3, alors qu’aux Championnats d’Afrique, les tireurs ont décroché deux médailles d’or, deux d’argent et trois de bronze.
Hormis ces résultats, il faut saluer l’ambiance dans laquelle cette fédération fonctionne. Contrairement à tant d’autres, la FMKBDA a su offrir la stabilité à ses tireurs, élément très important dans la bonne marche et le succès d’une fédération. D’ailleurs, on n’a même pas entendu parler d’un quelconque conflit pouvant fragiliser les assises de cette fédération. Au contraire, les membres ont su fonctionner en équipe, voire comme une grande famille unie, afin de réaliser les projets identifiés. Chapeau donc à toute cette équipe pour le bon travail accompli et aussi à ses tireurs pour les résultats obtenus.
Derrière le kick-boxing, on retrouve la FMJDA, fédération qui parvient enfin à quitter sa quatrième place qu’elle occupait depuis 2008 pour se placer en deuxième position. Une deuxième place qu’elle doit beaucoup à la jeune judokate rodriguaise Christiane Legentil, 7e de la catégorie des moins de 52 kg, lors des Jeux olympiques de Londres. Cette dernière est même passée très proche d’une médaille de bronze, ce qui aurait permis à la FMJDA d’aspirer à beaucoup mieux, notamment à la première place, performance qu’elle n’a pas réalisée depuis 1995.
En somme, la fédération a trouvé en Christiane Legentil, la locomotive qu’elle n’avait plus depuis de très longues années, à la suite du départ de ses grands qu’auront été Jean-Claude Raphaël, Antonio Félicité, Marie-Michèle St Louis et Priscilla Chery. En effet, Christian Legentil a su insuffler au judo mauricien un nouveau dynamisme et les autres ont suivi notamment avec des médailles aux Championnats du Commonwealth  et lors des meetings internationaux. Bravo donc aux dirigeants de la fédération pour le travail accompli et surtout pour la capacité de remettre cette discipline sur de bons rails.
A la troisième place, cette année, on retrouve l’AMB. Une surprenante troisième place dirions nous, d’autant que cette fédération a dominé ce classement au cours de ces cinq dernières années, sans pour autant pouvoir réaliser le fameux six à la suite jusqu’ici détenu par l’AMA (Association mauricienne d’Athlétisme). Il n’empêche que 2012 n’a pas vraiment été l’année de la boxe, alors qu’ils étaient nombreux à parier sur une bonne performance de Richarno Colin aux Jeux olympiques. Les espérances étaient hautes dans la mesure où ils étaient nombreux, notamment au sein de cette fédération, à penser que le boxeur avait les qualités et le potentiel pour décrocher une médaille olympique, après Bruno Julie en 2008.
La boxe piétine
Malheureusement, le boxeur a été éliminé en huitième de finale. A la Bocksaï Cup, en Hongrie, il n’a pu faire mieux qu’en 2011 où il avait remporté l’or. Aux Championnats du monde juniors en Arménie récemment, les jeunes n’ont également pas brillé. Tout cela fait que l’AMB a perdu des points très importants dans ce classement. Elle se retrouve d’ailleurs avec un total de 6 points, alors que l’année dernière, elle avait été la toute première fédération à totaliser 9.5 points. Hormis le manque de résultat, quelques petits soucis d’ordre administratif sont venus fragiliser la stabilité de cette fédération. Conséquence, la solidarité qui était la sienne n’est plus la même. Si rien n’est fait pour ramener la confiance, alors nous risquons fort de retrouver la boxe mauricienne d’avant 2007.
D’autre part, on soulignera la quatrième place de l’AMA (5 points). Après le fameux six à la suite dans ce classement entre 2000 et 2005, cette fédération a connu une baisse . Il n’empêche que contrairement à d’autres fédérations, l’AMA a su reconnaître ses erreurs et enclencher la machine à temps. Même si les résultats escomptés se sont fait attendre, il faut reconnaître que la nouvelle génération montante a de quoi se faire valoir. Aux Jeux de la CJSOI aux Comores, les cadets ont permis à Maurice de remporter les Jeux avec un total de cinq médailles d’or et trois d’argent. Hormis les cadets, l’AMA peut compter sur les sprinteurs Thierrie Ferdinand, Jonathan Permal et Mary-Jane Vincent, actuellement au centre de haut niveau, en Jamaïque et du sauteur Darren Paul qui se trouve lui en France. Avec cette armada de jeunes talents, il ne fait aucun doute que cette fédération ne tardera pas à venir taquiner ceux se trouvant en haut du classement.
De ce Week-End Hit Parade des Fédérations 2012, on retiendra aussi la régularité et surtout la capacité de certaines fédérations, dont deux en particulier, à assurerune bonne gestion administrative et des compétitions, notamment cette facilité à donner les résultats à la presse dans le temps voulu. Elles sont la Mauritius Tennis Federation et la Mauritius Equestrian Sports Federation. Chapeau donc à ces deux fédérations de pouvoir offrir des garanties à leurs licenciés et ce, même si au niveau international, notamment chez l’élite, ils n’ont pas les résultats escomptés.
Au niveau des déceptions, on parlera des éternels fédérations à scandales à commencer par la Mauritius Football Association. Cette année, elle a fait très fort avec l’affaire Pietro Allata, l’Italien-Belge nommé directeur du Club M. Cette affaire avait fait grand bruit et avait même été sujet à discussions à l’Assemblée nationale. Finalement, la MFA a abandonné l’idée de recruter Pietro Allata. Il faut également rappeler que cette fédération a beaucoup tergiverser au niveau des amendements dans ses statuts pour l’adopter finalement après une assemblée générale laborieuse.
MFA et AMVB: éternelles déceptions
Au niveau des performances, le sport roi est toujours dans un état léthargique malgré le fait d’avoir été « vitaminé » à coups de millions de roupies et par l’État mauricien, et par la FIFA (Fédération internationale de Football Association). L’AMVB (Association mauricienne de Volley-Ball), au même titre que la MFA, est de celles pour qui la gestion administrative est catastrophique. Il y a d’ailleurs tellement à dire de négatif sur cette fédération que nous préférons nous y abstenir.
Au niveau des entrées, on note le retour du rugby, du tir à l’arc et du squash, alors qu’au niveau des exclues, nous avons le basket-ball, la natation, l’haltérophilie. L’éternelle exclue, à savoir la lutte, poursuit sa traversée du désert. Il n’empêche qu’on salue tout de même la performance du jeune Cédric Adroit aux Championnats juniors, à Madagascar. A noter que la rédaction sportive de Week-End a salué le travail effectué par Aslum Jeewa en faveur de la fédération de kyokushinkai. On aurait pu l’inclure dans ce classement, mais cette fédération, qui est reconnu par l’État comme une instance nationale, a besoin de franchir une étape. Nous espérons maintenant que ses dirigeants feront le nécessaire à cet effet.
Dans une semaine, 2012 arrivera à sa fin et le moins que l’on puisse dire, c’est que le sport mauricien n’a pas été en mesure de s’affirmer. Hormis quelques rares performances, l’année a été morne en terme de résultat. Il ne reste qu’à espérer qu’athlètes et dirigeants se ressaisiront en 2013, afin de montrer un meilleur visage du sport mauricien. En attendant, la rédaction sportive de Week-End souhaite aux athlètes, aux dirigeants et surtout à ses fidèles lecteurs un joyeux Noël.

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