L’économie, science de l’abondance…

PASCAL LAROULETTE

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Enfant de la Terre

Citoyen du Monde

Dans les littératures économiques, on nous a souvent bourrés le crâne qu’il s’agit d’une science qui étudie le lien entre les désirs illimités des citoyens et les ressources limitées. De cette école de pensée découlent les vices d’un système d’éducation à caractère élitiste et les dynamiques mortifères du système capitaliste telles l’exclusion sociale et l’indifférence. L’inégalité sociale et culturelle ne peut que tuer un pays.

Et si on mettait en branle la machine de l’économie de l’abondance ?
Stephen Covey, l’auteur du livre Seven Habits of Effective Living, a inventé l’idée de la mentalité de l’abondance ou l’état d’esprit d’abondance, « un concept dans lequel une personne croit qu’il y a suffisamment de ressources et de succès à partager avec les autres. Il contraste avec la mentalité de pénurie (c’est-à-dire destructive et inutile de la concurrence), qui est fondée sur l’idée que, si quelqu’un d’autre gagne ou réussit dans une situation, cela signifie que vous perdez; ne considérant pas la possibilité de toutes les parties gagnantes (d’une manière ou d’une autre) dans une situation donnée (voir jeux à somme nulle). Les personnes ayant une mentalité d’abondance rejettent la notion de jeux à somme nulle et sont en mesure de célébrer le succès des autres plutôt que de se sentir menacés par elle. »

Maurice étant une économie océanique avec un espace maritime de 1 250 fois plus grand que notre territoire terrestre, on a tout pour réussir à intégrer le principe de l’abondance dans notre gestion économique. Maurice est un des rares pays au monde à jouir du bleu et du vert – une richesse et un trésor inestimable. L’économie bleu et vert réunit tous les ingrédients pour faire sauter les verrous du capitalisme fondé sur le principe de “scarcity”.
Dressons ensemble une liste des potentiels et des ressources renouvelables de notre économie.
On a le soleil pour produire de l’énergie solaire à l’infini. On a le vent pour produire de l’énergie éolienne à l’infini. On est entouré d’eau qui pourrait être utilisée pour produire de l’énergie hydraulique à l’infini. On a des saisons de pluie conséquentes qui sont aussi des sources pour obtenir de l’eau.
Notre territoire maritime est de 1 250 fois notre territoire terrestre. Réalisons tout son potentiel ensemble. Entendons-nous bien; je parle de réalisation pérenne pas de pillage ni de braderie. Ne dit-on pas que, dans la vie, il ne s’agit pas d’accumuler mais de contribuer…
Notre territoire terrestre pourrait produire de la nourriture pour chaque citoyen sans diminuer les richesses d’autrui, moyennant une gestion rigoureuse et un changement radical des techniques de production respectueuse de la biodiversité. L’aquaponie s’avère là être une voie de sortie royale.
La nourriture pour le cerveau.

On a des super-scientifiques pour transformer notre océan et notre terre en un vrai “research hub” (pas un hub pour la galerie seulement).

L’État finance les universités et à peine si le grand public profite des résultats de la recherche. Appliquons le principe de l’abondance. Le chercheur ou la chercheuse ne va pas être diminué.e si il/elle met les résultats de la recherche au service du peuple mauricien.
On a toutes les religions du monde et un vivre ensemble unique qui pourraient servir de pépinière aux chercheurs sur l’interculturalité. On a des super-artistes pour faire vivre et fleurir la culture. « La culture empêche la bêtise ».

La bataille de l’abondance se gagnera dans la collaboration saine couplée d’une refonte absolue de notre système pédagogique. Nous avons les moyens pour le faire. La bascule passera aussi par la cellule familiale. Tout ce qu’on apprend au berceau on le retient. Les parents ont la responsabilité d’être des modèles de la mentalité de l’abondance au lieu de dire à l’enfant qu’il doit dépasser son camarade de classe pour réussir dans la vie.

Il faut en finir avec le « MWA ki ti fer sa, MO gouvernman ki fer sa ». Dans la vie, il ne s’agit pas d’accumuler pour nourrir son ego mais de contribuer pour faire grandir et enrichir l’autre. Allons-y pour notre contribution citoyenne afin d’envoyer à la poubelle de l’histoire l’individualisme collectif et l’égocentrisme. Le tout à l’ego doit partir au tout-à-l’égout.

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