LUX ISLAND RESORTS : Hausse des profits de presque 75%

  • L’offre excédentaire de chambres aux Maldives est suivie de près
  • Airbnb : « Nous demandons au gouvernement de formaliser ce secteur », dit Désiré Elliah

Le groupe hôtelier Lux Island Resorts Ltd (LIR) a réalisé une année 2018-2019 exceptionnelle, avec une croissance de près de 75% de ses profits (74,9% pour être précis). Ses bénéfices ont atteint Rs 725,5 millions au 30 juin 2019 par rapport à Rs 414,6 millions au précédent exercice.

- Publicité -

Son chiffre d’affaires a grimpé de 8,4% pour s’établir à Rs 6,2 milliards contre Rs 5,7 milliards l’année précédente. Son EBE (excédent brut d’exploitation) a enregistré une hausse de 20% à Rs 1,4 milliard. Ainsi, ses résultats opérationnels ont augmenté à Rs 895,8 millions, contre Rs 649,9 millions l’année précédente. Il faut dire que tous les hôtels Lux étaient opérationnels durant l’année financière, alors que l’année dernière, Lux Grand-Gaube était fermé pour un semestre pour des travaux de rénovation, forçant le groupe à opérer avec un inventaire de chambres réduit. « La progression du chiffre d’affaires s’explique par le fait que nous avions dû opérer avec un “reduced inventory” l’année dernière, avec la fermeture de Lux Grand-Gaube », a confirmé Désiré Elliah, CEO de LIR, lors d’une “analyst meeting” cette semaine.

Suite à la restructuration du groupe concernant la séparation de ses activités de gestion hôtelière de celles liées à l’immobilier, les comptes de The Lux Collective ont été déconsolidés le 1er décembre dernier. La direction précise : « Its results for the five months ended 30 November 2018 and for the full financial year ended 30 June 2018 have been classified as discontinued operations. »

Il convient de préciser que sur une base géographique, les résultats opérationnels du groupe sont en hausse à Maurice (+6,2%) et aux Maldives (+43%). Par contre, ils sont en baisse à La Réunion (-58%).

Lux poursuit ses projets en cours dont la transformation de Merville Beach Hotel en Lux Grand-Baie. D’autre part, la direction s’attend à ce que la présente année financière soit « challenging » d’autant que le Fonds monétaire international a prévu un ralentissement économique mondial et des tensions commerciales grandissantes, sans oublier le Brexit et la faiblesse notée dans les économies européennes. Par ailleurs, les réservations pour le trimestre en cours (se terminant le 30 septembre) pour les hôtels mauriciens et réunionnais sont « satisfaisantes », selon la direction de Lux. Par contre, elles sont « en retard » aux Maldives par rapport à l’année dernière à cause d’une compétition accrue de la part de nouveaux établissements. La situation est donc suivie de près aux Maldives, car le groupe y opère deux établissements : le Lux South Ari Atoll Resort & Villas et le Lux North Male Atoll Resort & Villas. Toutefois, la hausse des arrivées touristiques dans l’archipel (+21% en juin) devrait contribuer à mitiger l’impact de l’offre supplémentaire en termes de chambres. Le CEO de LIR note toutefois que « l’“oversupply” en termes de chambres d’hôtel dans les prochaines années aura néanmoins un impact positif» . Et d’ajouter : « Les grands groupes qui n’étaient pas aux Maldives s’implantent dans l’archipel. Mais à terme, la présence de ces grands noms de l’hôtellerie devrait bénéficier également aux autres hôtels présents dans l’archipel. ».

Par ailleurs, il faut savoir que les Maldives représentent 25% du chiffre d’affaires du groupe, Maurice 60% et La Réunion 15%. Désiré Elliah se dit satisfait de l’évolution du taux de remplissage du groupe qui a été supérieur à 75% depuis ces cinq dernières années. Le CEO de LIR a également évoqué le niveau de la dette du groupe, actuellement à Rs 4,3 milliards. « Notre ratio d’endettement est de 42% et cela est bon car nous nous étions fixé comme objectif de ne pas dépasser la barre de 45%. » Il a ajouté que certaines unités de Lux Grand-Baie seront vendues sous l’IHS (Invest Hotel Scheme) avec l’objectif de maintenir le “gearing ratio” du groupe sous le seuil de 45%.

De son côté, Jean-Claude Bega, président de LIR, a rappelé que le groupe a été « aux avant-postes depuis six ans » et le « premier à se restructurer », d’autant que l’ex-Naïade « était qualifiée de noyade à un moment donné ».

Par ailleurs, les responsables de LIR ont évoqué le problème du secteur informel. « C’est clair que le secteur informel joue contre nous. Les revenus baissent mais les arrivées ne progressent pas très vite. Nous ne sommes pas contre ce secteur, mais vu le nombre de structures Airbnb qui sont créées, nous demandons au gouvernement de formaliser ce secteur », a affirmé Désiré Elliah.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -