MALCOLM DE CHAZAL: Petrusmok, hymne à une terre humanisée et voluptueuse

La municipalité de Vacoas a tenu cette année à célébrer l’anniversaire de Malcolm de Chazal, qui aurait eu avant hier 109 ans et surtout, les 60 ans de son roman fantastique Petrusmok. Le chantre d’une île Maurice est né à Cokerney à Vacoas et a passé les moments importants de son enfance chez ses grands-parents à Mesnil aux Roses, où il s’est éveillé à la nature. Aussi, le poète a-t-il fait à de nombreuses reprises référence à cette ville et son environnement. Enveloppe commémorative, exposition de gouaches à la salle du conseil de la municipalité et conférence d’Hervé Lasémillante sur Petrusmok ont marqué cet anniversaire d’une… pierre.
« Je fis de Mesnil aux Roses un monde de fée. » Malcolm de Chazal a souvent évoqué ce lieu cher à son enfance dans plusieurs de ses écrits. Le directeur de la fondation qui porte son nom, Robert Furlong, a insisté hier, face à l’assistance réunie en début d’après-midi à la salle du conseil, sur l’idée que Vacoas a représenté dans la vie du poète « la première expérience de la féerie chazalienne ». L’écrivain disait encore « Au bas de Trou aux cerfs est Vacoas, le ventre maternel de terre où je suis né ».
Malcolm de Chazal avait l’habitude de décrire son pays comme un lieu enchanté n’en retenant que la magie des couleurs et des formes, la puissance de la matière. Ce regard particulier, associé à une vie spirituelle et mystique intense, l’a porté à l’écriture de Petrusmok, qu’il a publié en 1951, quelques années avant qu’il ne se mette à la peinture.
L’avocat Hervé Lassémillante s’est prêté cette fois au rite du conférencier littéraire lundi en début d’après-midi à la municipalité proposant une interprétation de Petrusmok croisée avec diverses analyses ou écrits journalistiques. Il a d’emblée rappelé la définition étymologique que l’auteur lui-même donne de Petrusmok, comme l’opposition des contraires, avec Petrus qui se réfère par sa racine latine à « l’inspiration de la pierre », et Mok qui viendrait de Moka, Mokko, Mokiens, ces petites gens, ces insignifiants dont l’artiste aimait aussi… se moquer.
Se référant aux entretiens radiophoniques du poète, ainsi qu’à ses échanges avec Edmée Lebreton, le conférencier a ensuite développé son exposé sur la quête spirituelle que l’auteur poursuivait sur l’indispensable association du grand oeuvre de la matière et de la conscience, sur l’apport de la volupté dont la conscience permet de comprendre l’univers des formes, sur la forme chazalienne, etc. Hervé Lasémillante définit ainsi Petrusmok comme une « île humanisée par association de l’homme universel, de la pierre philosophale et de la volupté ». Il s’est également étendu sur l’éros dans l’oeuvre chazalienne, le verbe substance, le rôle métaphorique de Petrusmok, la construction du mythe et bien d’autres aspects puisés dans ses correspondances, ses entretiens ou chez quelques auteurs qui ont étudié cette oeuvre magistrale.
Le directeur de la Poste, Giandev Moteea, a ensuite présenté l’enveloppe commémorative éditée avec un cachet spécial 60e anniversaire de Petrusmok et un timbre représentant le Corps de Garde, que Chazal affectionnait parmi les montagnes qu’il disait avoir été façonnées par des géants d’un autre temps. Cinq jeunes filles du collège Maurice Curé ont lu des extraits de Petrusmok liés à Vacoas, avant qu’une petite exposition ne soit inaugurée avec les gouaches les plus réussies que la fondation a reçues en donation et celles que des jeunes de huit à quinze ans qui ont appris à peindre à la manière de Malcolm.
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