MEURTRE DE MICHAELA HARTE: Audition du Bellboy Rajiv Bhujun à l’ADSU

La réouverture de l’enquête sur le meurtre de l’enseignante irlandaise Michaela Harte, âgée de 28 ans, dans la chambre 1025 de l’ex-Legends Hotel de Grand-Gaube le 10 janvier 2011, aborde un tournant crucial. Depuis ce matin, Rajiv Bhujun, bellboy de cet hôtel du groupe Naïade, est entendu par l’escouade spéciale menée par le surintendant Yasdev Callee et comprenant le chef inspecteur Seeballuck du Central CID et de l’inspecteur Roland Dabeesing de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU). Ce rendez-vous s’inscrit dans le cadre de la nouvelle convocation des employés d’hôtel susceptibles de permettre aux enquêteurs de la police d’élucider les circonstances de ce meurtre après l’acquittement aux Assises le 12 juillet dernier d’Avinash Treebhoowoon et Sandip Moneea.
Des contacts ont par ailleurs été établis avec la police allemande pour une coopération en vue d’enregistrer la version des faits d’un témoin, en l’occurrence d’une touriste allemande, qui occupait un bungalow voisin à la chambre 1025 du Legends le 10 janvier 2011. Un autre développement de taille devra intervenir cette semaine avec les premiers résultats de la nouvelle série d’analyses ADN attendus par les autorités mauriciennes.
Le Bellboy de l’hôtel Legends, Rajiv Bhujun, qui est rentré à Maurice lundi, s’est rendu dès ce matin au QG de l’ADSU pour une nouvelle déposition sur les événements à l’hôtel Legends le jour du meurtre de Michaela Harte. Cet employé d’hôtel, qui avait pris de l’emploi sur un bateau de croisière à l’étranger, avait joué aux abonnés absents lors du déroulement du procès de ses deux collègues aux Assises le mois dernier.
L’escouade spéciale compte revoir avec Rajiv Bhujun les détails de la séquence juste avant la découverte du cadavre de l’enseignante Michaela Harte dans la baignoire de la chambre 1025. Il avait déjà donné une première déposition à la police et l’équipe du surintendant Callee compte solliciter des précisions.
Breakthrough
Le témoignage de Rajiv Bhujun s’avère être d’une importance particulière car il avait été un des premiers témoins à se rendre à la chambre 1025 peu après le crime. En effet, dans un premier temps, il avait accompagné l’époux de la victime, John McAreavey, à la chambre vu que celui-ci n’était pas en possession de sa clé magnétique.
À peine avait-il eu le temps d’ouvrir la porte de la 1025 et de retourner sur ses pas pour rejoindre la réception que Rajiv Bhujun fut interpellé par les cris de détresse de John McAreavey, venant de l’intérieur de la chambre. Il devait accourir pour aller constater ce qui se passait. Il s’est alors retrouvé en présence du cadavre de Michaela Harte dans la baignoire.
À la mi-journée, très peu de détails ont transpiré de la séance de travail entre les enquêteurs de la police et cet employé d’hôtel. Jusqu’ici, plusieurs autres employés de l’ex-Legends, dont ceux dans le département de sécurité, ont été entendus par la police avec la relance de l’enquête sur ce meurtre. Aucune arrestation n’est encore intervenue.
Néanmoins, des sources proches de ce nouvel exercice de la police indiquent que le « breakthrough » pour que ce crime atroce et portant de graves atteintes à la réputation de Maurice à l’étranger ne soit pas impuni pourrait venir de l’étranger. La collaboration de la police allemande a été recherchée en vue de procéder à l’audition d’une des anciennes clientes de l’hôtel. En effet, cette touriste allemande, qui occupait un bungalow à côté de la chambre 1025 du Legends le 10 janvier, aurait été témoin de mouvements suspects dans les parages des lieux du crime quelques secondes avant la découverte du cadavre de Michaela Harte.
Des versions contradictoires circulent au sujet de cette concertation avec les autorités allemandes. Des sources autorisées affirment que la touriste allemande aurait accepté de coopérer en vue de faire la lumière et fourni des informations nécessaires. D’autres avancent que ce témoin étranger se serait montré réticent à toute approche des autorités mauriciennes presque vingt mois après les faits.
Aucune confirmation officielle n’est disponible sur cet aspect de l’enquête, qui vise à identifier l’employé d’hôtel qui aurait pu utiliser la porte coulissante de la chambre 1025 donnant sur la mer pour prendre la fuite avant l’alerte donnée par John McAreavey.
D’autre part, la police est dans l’attente d’accuser réception des résultats des premières analyses des prélèvements d’ADN effectués le mois dernier sur un certain nombre de membres du personnel de l’hôtel Legends. Ces indices devront permettre aux enquêteurs de réduire le nombre de cibles en vue de conclure cette enquête.

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