SÉCURITÉ—TATA ET ASHOK LEYLAND: L’ACIM demande de ne pas prendre les bus de la CNT

A la suite du rapport préparé par le general manager de la Compagnie nationale de transport (CNT), Robin Soonarane – à la demande du conseil d’administration de la compagnie –, l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) demande le retrait immédiat des autobus Tata et Ashok Leyland de 2007 pour la sécurité des passagers, des chauffeurs et des receveurs. Son secrétaire général, Jayen Chellum, demande aux passagers de ne plus voyager par ces autobus. L’ACIM demande aussi l’ouverture d’une commission d’enquête sur l’accident meurtrier survenu en mai dernier à Sorèze et réclame des « criminal charges » à l’encontre de tous ceux reconnus responsables dans le processus d’acquisition de ces véhicules. Des requêtes formulées ce matin lors d’une conférence de presse en son siège, à Bell-Village.
Commentant le rapport du general manager de la CNT, le secrétaire général de l’ACIM estime qu’il y a « un décalage entre le rapport technique et la conclusion », car aucune recommandation n’est faite pour déterminer les responsables dans le cadre du processus d’acquisition de ces autobus. « Il y a eu maldonne de la part de certaines personnes lors de ces négociations », dit-il. Raison pour laquelle il réclame l’ouverture d’une commission d’enquête. « Pa kesion ki nou pa kon rol zoue par bann diferan person dan kad negosyasion (…) It can’t be business as usual si ou ena a coeur la sécurité des passagers », poursuit-il.
« Action syndicale »
Venoo Ramasamy, de la Federation of progressive union (FPU) – présent à la conférence de presse –, estime pour sa part que le receveur ne peut être considéré « responsable » et être poursuivi du fait que le véhicule accidenté contenait un excédent de cinq passagers. Si celui-ci est poursuivi, menace-t-il, « des actions syndicales suivront ». Selon lui, « pa kapav met blam lo enn dimounn coume sa » alors que, quelques jours avant le drame, le problème de freinage sur ce véhicule avait été signalé à la compagnie. Et de noter également que « le ministre des Infrastructures publiques, Anil Bachoo, a affirmé au Parlement ne pas savoir si les pièces de rechange de ces véhicules étaient des originaux ou des copies ». Dans cette optique, il estime que le ministre devrait « démissionner de son poste ». M. Ramasamy avance également qu’avant de prendre la route, les nouveaux autobus devraient rouler « à vide » à travers le pays pour s’assurer qu’ils se comportent bien.
Le syndicaliste devait aussi affirmer que la question de l’augmentation salariale des employés de la CNT date de 2012, et que la hausse du ticket d’autobus n’y est pas directement lié, et ce en se fondant sur les dires du ministre du Travail Shakeel Mohamed lors d’une réunion qu’il aurait eue avec le syndicat. Selon lui, c’est au ministre Mohamed de répondre de la hausse des prix du ticket d’autobus.
« Bus dangereux »
Pooranen Sungeelee, ingénieur et consultant technique en matière de transport de l’ACIM, a, lui, mis en avant la « dangerosité » de ces autobus qui, dit-il, pèsent plus qu’un autobus normal et sont fabriqués de matière inappropriée, comme le note le rapport de Robin Soonarane. Une explication technique que l’intéressé a soutenue à l’aide d’une maquette d’autobus en papier. A la lumière de ce rapport, poursuit-il, les Blueline de la marque Tata et Ashok Leyland de la CNT de 2007, « ne sont pas fiables du tout », ajoutant qu’il est « irresponsable de la part de la CNT de laisser circuler ces autobus sur nos routes ».

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