– « Nous ne mendions en aucune façon les votes pour faire adopter cette réforme électorale et nous ne mendions aucune alliance », lance-t-il
– « Je suis confiant que Pravind sortira plus fort après le jugement du Privy Council sur le cas MedPoint », soutient SAJ
Sir Anerood Jugnauth a enterré définitivement le projet de réforme électorale, dont le vote au Parlement a été renvoyée aux calendes grecques la semaine dernière. Il a affirmé, hier, que « tan ki mo viv pa pou ena seki lopozisyon ek Bérenger oule ». C’était lors d’undîner de fin d’année organisé à Roche-Noire par la régionale de la circonscription No 7 (Poudre-d’Or/Rivière-du-Rempart) dans une ambiance de campagne électorale, avec pour cible l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, dont l’ambition, est de « prendre le pouvoir pour construire sa fortune personnelle avant d’émigrer pour aller rejoindre Madame Cotomili ». Il a également précisé que le MSM ne « mendiait » aucune alliance. « Notre objectif est de consolider le MSM et s’il faut faire une alliance, cela se fera automatiquement. Se dan lamin bondie. » Il s’est aussi dit convaincu que « la CIJ donnera une opinion favorable concernant les Chagos » et que « Pravind Jugnauth sortira plus fort après le jugement du Privy Council sur le cas MedPoint, malgré les complications ».
Sir Anerood a consacré une bonne partie de son discours à la réforme électorale. « Nous avons pris notre responsabilité en présentant un texte de loi, mais toute l’opposition était contre. Ils pensent que nous ne devons pas faire ce que nous voulons, mais ce qu’ils veulent, eux », a-t-il déclaré. « Tan ki mo viv pa pou ena seki lopozisyon ek Bérenger oule », a-t-il lancé. Il est revenu sur sa conviction que, « dans une vraie démocratie, c’est le peuple qui vote et donne une majorité au parti qu’il souhaite voir prendre le pouvoir et gouverner le pays ». Et de poursuivre : « Pour moi, c’est sacré. On ne peut introduire une proportionnelle qui perturbera le résultat que le peuple a choisi. Fode pa ki mazorite vinn minorite e minorite vinn mazorite. Etes-vous d’accord avec cela ? »
Il a rappelé que lorsque Paul Bérenger était dans le gouvernement, il avait présenté un projet qui, selon lui, aurait tout déséquilibré. « Mo ti dir Pravind pa kestyon vot sa kouyonad », a-t-il dit. « Si ou vot li ou get intere imedia, me le tor ki sa pou fer a lon term a la popilasyon », a-t-il insisté. Selon sir Anerood, lorsqu’on remet en cause le résultat du FPTP, « il n’y a plus de stabilité gouvernementale » et « le gouvernement s’affaiblit complètement ». Il est revenu sur le cas de Rodrigues, où la majorité de dix avait été réduite à trois et les adversaires avaient « acheté des députés transfuges » pour prendre le pouvoir. « Tan ki mo pou viv pa kestyon ena sa », a-t-il insisté. Il a expliqué que, dans le projet présenté par le gouvernement, il y avait toutes les garanties que malgré l’abolition du Best Loser System, toute la population aurait été bien représentée et que le gouvernement avait introduit des “additional seats” pour corriger les déséquilibres qu’auraient créés les nominations sur la base de la représentation proportionnelle. Il a affirmé ne voir « aucun problème » concernant la nomination de ces députés par les leaders des partis. Ce qui est déjà le cas, selon, lui, dans la pratique pour le choix des candidats. « Je ne crois pas que vous nous avez donné une majorité pour faire ce que l’opposition veut. Nou pou rann nou kouyon », a-t-il dit, accusant Paul Bérenger d’avoir fait volte-face. « Nous le laissons assumer ses responsabilités devant l’histoire », a-t-il dit, en alléguant que selon ses renseignements, « Ramgoolam inn met enn lot lameson ek so labouet sainian divan li e sa ki finn fer li sanz langag ». Et d’ajouter : « Or, nous savons ce qui se passe dans ce pays. Le MMM est à la dérive. Bérenger n’a pas encore vu clair. » Il a estimé que les débats parlementaires avaient permis à la population « de démasquer les hypocrites, les communalistes et ceux qui ont un agenda diabolique pour fragmenter la société et porter atteinte à l’harmonie sociale ». Pour lui, le MMM « doit assumer ses responsabilités ».
Poursuivant son intervention, Sir Anerood a affirmé que « nou pa pe mandie vot oken fason pou adopte lareform elektoral ». Et de souligner : « Nou pa pe mandie oken alyans kom sertin fer krwar. J’ai toujours cru dans l’importance de consolider notre parti. Lorsque les élections arriveront, s’il faut faire une alliance, ce sera fait automatiquement. C’est dans la main de Dieu. Dan lavenir li pou koumsa seki Bondie oule, samem ki pou ena. »
Dans un autre ordre d’idées, il s’est dit confiant que « nous aurons une opinion favorable de la CIJ concernant les Chagos ». Et d’ajouter : « Je suis aussi confiant, malgré toutes les complications, que Pravind sortira bien fort après le jugement du Privy Council dans le cas de MedPoint. Je suis confiant que la vérité triomphera », a-t-il dit.
Sir Anerood a profité de l’occasion pour dénoncer le slogan “papa-piti”. « An seki konsern Pravind vinn Premie minis, zot pe kouyone ». Il a déclaré : « Lorsque vous votez, vous n’avez pas voté pour un Premier ministre, mais pour un député. C’est le président qui nomme le leader du parti qui contrôle la majorité. Or, Pravind est le leader du MSM, qui dispose de la majorité au Parlement. »