MCCI : « La reprise est réelle, il faut la maintenir »

  • La Chambre appelle à la poursuite de la politique d’ouverture de notre économie

La Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI) est convaincue que Maurice est bien engagée dans la voie d’une reprise économique, d’où son estimation d’un taux de croissance de 4,4 % du Produit intérieur brut (PIB) réel en 2018 alors que le pays devrait, selon la Chambre, « terminer la présente année avec une croissance autour de 4 % ». Cependant, les dirigeants de la MCCI considèrent que tous les efforts doivent être faits pour maintenir cette reprise économique, arguant qu’il ne « faut pas prendre des mesures contre cycliques ». La politique d’ouverture de l’économie, surtout à l’égard des talents étrangers, doit se poursuivre, a fait comprendre Azim Currimjee, président de la MCCI, lors d’une conférence de presse hier après-midi.

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Selon l’analyse présentée par le Dr Renganaden Padayachy, économiste de la Chambre, la reprise de l’investissement en 2016 (+ 3,7 %), après une contraction notée sur la période 2012-2015, a été un élément catalyseur. Cette relance de l’investissement s’est accélérée en 2017 avec un taux estimé à environ 4,5 %. « L’investissement est le levier le plus important d’une croissance durable et du développement. Il est indispensable de renforcer les capacités productives, transformer la structure de l’économie et créer des emplois », souligne le Dr Padayachy. Se basant sur l’évolution de l’indicateur synthétique du climat des affaires établi par la MCCI, le moral des entrepreneurs est au plus haut, traduisant un intérêt pour des investissements accrus. Du côté du secteur public également, les dépenses d’investissement devraient être en hausse avec la mise en chantier de plusieurs projets en 2018. La Chambre s’attend par conséquent à une croissance de 5 % de l’investissement global l’année prochaine.

S’agissant de la consommation, qualifiée de « socle essentiel à la croissance économique de Maurice », l’économiste de la MCCI anticipe pour 2017 une amélioration du taux de croissance réel, soit d’environ 3,1 %, et ce après une période de repli qui aura duré huit ans. Le taux de croissance est effectivement passé d’une moyenne de 5 % avant la crise financière et économique de 2009 à une moyenne de 2,7 % par la suite. La situation, a indiqué le Dr Renganaden Padayachy, devrait continuer à s’améliorer l’année prochaine. Les mesures ciblant les employés vulnérables, l’introduction du salaire minimum et les mesures budgétaires d’assouplissement fiscal pour les particuliers auraient pour effet de doper l’activité économique à travers une relance de la demande. « Prenant en compte ces éléments, nous projetons un taux de croissance réel de 3,6 % de la consommation en 2018 à la MCCI », a-t-il annoncé.

La MCCI soutient également qu’il y a eu une reprise des exportations de biens et services en 2017 après deux années « difficiles » (- 0,7 % en 2015 et – 4,9 % en 2016). Cette année, un taux de croissance d’environ 2,5 % est prévu. Tenant en compte l’amélioration de la demande mondiale et ses répercussions positives sur les échanges globaux, la chambre prévoit que les exportations mauriciennes de biens et services pourraient progresser de 2,7 % en 2018.

Analysant l’évolution des différentes variables, la MCCI indique que son modèle économétrique laisse entrevoir que l’économie mauricienne devrait progresser de 4,4 % l’année prochaine. « La reprise est là », affirment les dirigeants de la chambre, demandant que tout soit mis en œuvre pour la perpétuer. La chambre réclame des mesures monétaires, financières et fiscales accommodantes. « Il faut augmenter le taux de croissance potentiel de l’économie mauricienne qui se situe actuellement à 4,1 %, soit en dessous du taux de croissance effective de notre économie », dit-on. La MCCI est d’avis qu’il faut poursuivre dans la voie d’une politique économique expansive, son président, Azim Currimjee, plaidant pour le maintien d’une politique d’ouverture de l’économie, surtout aux talents étrangers. « Je ne dis pas que les Mauriciens ne travaillent pas. Ils ont peut-être besoin de meilleurs emplois », a-t-il ajouté, réclamant un soutien pour le secteur manufacturier et estimant qu’il faut trouver des marchés « plus rémunérateurs » pour les produits locaux. Les efforts en faveur d’un meilleur accès aux marchés étrangers, en particulier avec les négociations autour du Comprehensive Economic Cooperation and Partnership Agreement (CECPA) et d’un accord de libre-échange avec la Chine, sont bien accueillis.

Par ailleurs, la MCCI se réjouit du maintien du taux directeur (Key Repo Rate) à 3,5 % par le comité de politique monétaire (MPC) de la Banque de Maurice. « La décision du MPC a pour but de maintenir un environnement accommodant pour l’activité économique », observe la Chambre.

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