AFFAIRE MÉLI MÉLO: La Masa se défend

Le conseil d’administration de la Mauritius Society of Authors, réuni d’urgence hier, a sévèrement condamné l’arrestation de son directeur par intérim Harold Lai dans le cadre de l’affaire Méli Mélo. Bee Vedachellum, responsable de Méli Mélo Production, reproche à la Masa d’avoir donné l’autorisation à Harbour Music Shop de reproduire des chansons de Kaya, Berger Agathe et Gérard Bacorillal. Or, réplique la société des artistes mauriciens, ce sont les héritiers des chanteurs décédés qui ont donné l’aval à Harbour Music Shop.
« Le litige entre Méli Mélo Production et Harbour Music Shop relève des producer’s rights. Or, la Mauritius Society of Authors (Masa) ne gère pas ces droits. » C’est en ces termes qu’une source à la Masa explique le désaccord de la société concernant l’arrestation de son directeur suppléant Harold Lai dans cette affaire. Qui plus est, précise notre source, les documents relatifs à la reproduction de ces albums ont été traités à la Masa en 2007.
« À cette époque, Harold Lai n’était qu’un simple employé et il exécutait les directives du top management. Ce n’est que depuis juillet 2011 qu’il assume la direction par intérim. » Le conseil d’administration de la Masa a prévu de rencontrer la presse demain pour dénoncer cette situation. Le ministre des Arts et de la Culture, qui s’aligne sur la position de la Masa, prévoit de son côté de rencontrer le Commissaire de Police pour en discuter.
Toujours est-il que le litige opposant Méli Mélo à Harbour Music Shop reste fondé. Vers la fin des années 90, Bee Vedachellum de Méli Mélo investit dans la production de trois albums : le best of de Kaya Seggae Experience, Ecouté de Gérard Bacorillal et Ovajaho de Berger Agathe. Peu de temps après, ces trois artistes décèdent.
En 2007, Harbour Music Shop entreprend des démarches auprès des familles de ces artistes pour de nouvelles éditions de ces albums. Or, ces artistes étant décédés, Méli Mélo se demande où Harbour Music Shop s’est procuré les masters nécessaires pour la reproduction de ces chansons. Bee Vedachellum affirme avoir laissé les bandes d’enregistrement des albums concernés au studio. Celles-ci ont-elles été utilisées par Harbour Music Shop ? C’est ce que l’enquête policière devra déterminer.
Il faut savoir que les droits dans le domaine musical sont répartis entre l’auteur, le compositeur, l’arrangeur et l’éditeur. Les héritiers des chanteurs disparus ne détiennent les droits que dans les deux premières catégories. La non-application d’un article de la Copyright Act 97 a laissé les producteurs sur la touche.
La loi prévoit par ailleurs que les producteurs – ceux qui investissent dans l’enregistrement de l’album – doivent aussi bénéficier d’une rémunération, alors que tel n’a jamais été le cas. La Sosyete Prodikter Lamizik a dénoncé cette situation par le passé. Mais toujours est-il que le producteur demeure propriétaire de la bande sonore dans laquelle il a investi.
Cette situation vient démontrer à quel point la question des droits de reproduction est mal gérée à Maurice. Le premier draft du nouveau Copyright Bill n’apporte pas beaucoup d’espoir non plus, quant à une évolution de la situation.

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