Affaire Vimen Sabapati : objection quant à la présence de la SST pour enquête

Des éléments de la SSU assurent l’escorte du prévenu en cour, au lieu des éléments de l’équipe Jagai

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Vimen Sabapati maintient ses objections quant à la présence des enquêteurs de la PHQ Special Striking Team lors des enquêtes suite à son arrestation, avec la saisie de 10 kilos de stupéfiants. Hier matin, la motion au nom de Vimen Sabapati, logée par l’entremise de Mes Shakeel Mohamed et Siddharta Hawoldar, demandant à la Cour suprême d’émettre un ordre à l’effet que ce soit une autre unité de police qui mène l’enquête dans cette affaire, et non la Special Striking Team (SST), a été appelée devant la cheffe-juge, Rehana Mungly-Gulbul.

Sur la base d’un affidavit juré le 26 mai dernier, avec une clé USB en complément, les avocats du prévenu avaient présenté cette motion vu les graves allégations que Vimen Sabapati avait formulées contre cette unité. Cette clé USB contient des enregistrements des conversations entre le prévenu et certains officiers de la SST, étayant ainsi les dires étalés dans l’affidavit.

Toutefois, les représentants légaux du commissaire de police, Anil Kumar Dip, ont présenté un contre-affidavit, où ce dernier a indiqué à la Cour qu’il objectait à cette requête. Selon le commissaire de police, la SST compte des Sub-Teams qui peuvent mener l’enquête. Les avocats de Vimen Sabapati ont opposé à leur tour leur objection quant à cette prise de position du commissaire de police, réitérant qu’ils préféraient que ce soit une autre unité de police qui prenne en charge cette affaire. Ils ont demandé un renvoi pour pouvoir répondre à l’affidavit du commissaire de police.

L’affaire a ainsi été renvoyée au 3 juillet.

D’autre part, dans l’après-midi, la motion pour la remise en liberté conditionnelle de Vimen Sabapati a été appelée en Cour de district de Port-Louis. Le commissaire de police a toutefois donné l’impression qu’il jouait la carte de la flexibilité, vu que ce sont les éléments de la Special Supporting Unit (SSU) qui avaient escorté Vimen Sabapati en Cour, et non les éléments de la SST, ce qui a causé un retard appréciable. L’office de la SSU responsable de l’escorte de Sabapati en cour a expliqué à la magistrate Seebaluck les raisons de ce retard, vu qu’ils ont dû faire la liaison avec des éléments de la PHQSST.

Me Hawoldar a informé la magistrate des développements dans cette affaire au niveau de la Cour suprême. Il a précisé à la magistrate Seebaluck que les autres avocats et lui-même ne pourront participer à l’enquête policière, y compris à l’interrogatoire de Vimen Sabapati ou à toute reconstitution des faits, si c’est l’escouade de la PHQSST qui mène l’enquête. L’avocat a expliqué à la magistrate que la Legal Team de Vimen Sabapati préfère laisser les choses suivre leur cours devant la Cour suprême, et que ce n’est qu’une fois que les choses seront précisées devant cette instance qu’elle pourra faire une demande de remise en liberté conditionnelle en faveur de Vimen Sabapati.

Par ailleurs, l’enquêteur de la SST, qui a été convoqué en cour par les représentants du bureau du DPP, a fourni des précisions au sujet de l’évolution de l’enquête dans cette affaire. Il a expliqué que l’interrogatoire du prévenu se poursuit. Des demandes d’informations ont été soumises au sujet des compagnies du prévenu auprès du Registrar of Companies et de la Mauritius Revenue Authority (MRA).

L’enquêteur a ensuite été contre-interrogé par Me Mohamed. Il a confirmé que les enquêteurs étaient encore dans l’attente rapport du Forensic Science Laboratory (FSL) quant aux prélèvements d’empreintes digitales sur le colis de drogue saisi dans la voiture de Vimen Sabapati le 3 mai dernier. L’officier de police a toutefois confirmé qu’un rapport portant sur les prélèvements de traces ADN a bien été commandité à la FSL, mais a refusé de s’étendre sur le sujet pour, selon lui, ne pas porter préjudice à l’enquête.

Me Hawoldar a par ailleurs demandé à la magistrate que Vimen Sabapati soit reconduit en cellule policière plutôt qu’en prison. L’une des raisons avancées porte sur la sécurité du prévenu. Qui plus est, il pourra avoir accès à un avoué pour rédiger son contre-affidavit en vue de répondre aux points avancés par le commissaire de police et pour consigner une plainte à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC). Cette motion sera débattue le 26 juin.

À sa sortie du tribunal, Me Mohamed a salué la décision du commissaire de police de faire escorter Vimen Sabapati par des éléments de la SSU. Il a aussi expliqué que son client a encore beaucoup de choses à dire, ce qui, à son avis, contribuera à assainir notre système de justice.

Me Hawoldar affirme que si jamais le prévenu est détenu en prison, il devra faire face à de graves risques quant à sa sécurité. Les deux avocats ont réclamé que cette enquête soit confiée par exemple au Central CID. Il ajoute qu’ils ont eu des discussions avec les représentants du bureau du DPP et que ces derniers n’ont pas d’objection à cette enquête soit transférée à une autre unité de police.

Par ailleurs, ils ont fait ressortir que Vimen Sabapati compte formellement identifier les officiers de police qu’il a mentionnés dans ses allégations, et qu’il a encore d’autres éléments qu’il compte dévoiler en temps et lieu pendant cette enquête. Affaire à suivre…

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