Arrestation d’Akil Bissessur : le CCID appelé à faire diligence dans l’enquête

  • La magistrate, siégeant au tribunal de Bambous, tient à être informée dès jeudi de l’évolution de cette High Profile Probe avec en toile de fond des inculpations de trafic de stupéfiants

Le Central CID se voit dans l’obligation de faire diligence dans l’enquête consacrée à l’inculpation de Me Akil Bissessur  pour le délit de trafic de stupéfiants. De ce fait, les limiers comptent compléter une bonne partie de l’interrogatoire de l’homme de loi, âgé de 40 ans au cours des prochaines 48 heures. Cela fait suite suite à l’opération de la Special StrikingTeam et la saisie de 53 grammes de drogue synthétique au domicile de sa compagne Doomila Devi Moheeputh, aussi connue sous le nom de Sweety, âgée de 46 ans,  à Palma vendredi dernier.

- Publicité -

Hier, la magistrate Vidya Jugurnath de la Cour de Bambous a demandé qu’un Inquiring Officer se présente en salle d’audience jeudi pour donner des indications sur l’étape de l’enquête. À ce stade, Akil Bissessur n’a été interrogé que sur quelques détails personnels alors qu’il devra être confronté aux éléments majeurs relevés lors de l’opération de la Striking Team sous le contrôle direct du commissaire de police, Anil Kumar Dip et aussi à l’enregistrement vidéo le montrant dans une chambre prenant un sac à dos noir pour ensuite se diriger vers les toilettes.

Le suspect Akil Bissessur a donné un aperçu de la position qu’il compte adopter car son avocat, Me Sanjeev Teeluckdharry, a déclaré que le sac en question contenait des vêtements. Sauf que cette explication n’est pas jugée satisfaisante par la police dont l’un des membres ayant pris part à l’opération se demande : « eski normal dimoun amen sak linz dan twalet? ».

Les enquêteurs estiment aussi que les analyses des prélèvements des particules relevées sur la vase des toilettes et dans la bouche d’égout prendront un peu de temps avant que le Forensic Science Laboratory (FSL) ne fasse connaître ses conclusions. Ainsi, ils vont se concentrer sur les questions ayant trait au déroulement de l’opération.

Les équipements informatiques appartenant à Akil Bissessur (40 ans) sont jugés déterminants pour la suite de l’enquête. Le Central CID estime qu’une tablette et des téléphones portables saisis au domicile de sa compagne à Palma vendredi dernier pourraient déboucher sur d’autres développements dans cette enquête , dont de nouvelles interpellations.

L’équipe du DCP Jangi croit savoir que les différentes communications confirmeraient leurs soupçons d’un réseau de trafic de stupéfiants en opération, comme évoqué par l’inspecteur Ritesh Ramlugun du Central CID lors de sa déposition à la Bail and Remand Court dimanche. Sauf que les enquêteurs s’attendent que le principal concerné conteste que la police examine ses appareils informatiques en évoquant le secret professionnel. D’ailleurs, les Casernes centrales s’attendent à une bataille juridique à ce sujet en Cour suprême par rapport à une demande de Judge’s Order en ce sens.

Outre cet aspect portant sur les liens allégués entre Akil Bissessur et cet éventuel  réseau, le CCID travaille aussi sur cette opération de la Special Striking Team de l’ASP Ashik Jagai chez Doomila Devi Moheeputh  à Palma. Si le quadragénaire a expliqué dans sa version qu’il croit que la police aurait « planté » les 53 grammes de drogue chez sa compagne, la police dispose des images de l’opération.

Des éléments de la  Specil Striking Team étaient équipés de Body Kit Cameras lorsqu’ils ont exécuté le Warrant pour une perquisition dans la nuit de vendredi à samedi. Les membres de l’escouade de l’ASP Jagai ont également placé sous séquestre le DVR des caméras de surveillance installées au domicile de Sweety Moheeputh.

Les images seront examinées, car elles pourraient permettre d’établir les mouvements des protagonistes dans la maison alors que Akil Bissessur et sa compagne avaient refusé l’accès dans la maison même lorsque la police leur a montré un Warrant. La police a évoqué au  BRC dimanche qu’elle soupçonne les suspects d’avoir débarrassé une partie de la drogue dans les toilettes.

Un membre de la Special Striking Team explique que l’équipe a pris le DVR « non pas pour cacher quelque chose ». Il avance que « les images peuvent aider à faire avancer l’enquête ». Cette source soutient que dans les opérations anti-drogue surtout, la police débranche les caméras sur les lieux.

« Nous ne voulons pas que le propriétaire du lieu diffuse les images sur les réseaux sociaux car le public va savoir de quelle manière nous procédons pour faire notre fouille », fait-on comprendre. Et ce, avant d’évoquer une autre raison: « il ne faut pas que les visages de certains policiers soient diffusés en public. Certains sont engagés dans des Under Cover Operations  pour infiltrer les réseaux de trafic de drogue. La divulgation de leurs visages peut faire capoter une future saisie de drogue ou encore mettre leur vie en danger ». La Special Striking Team rejette ainsi la thèse de la drogue « plantée » lorsque les officiers ont débranché les caméras au domicile de Sweety Moheeputh vendredi.

Par ailleurs, Sweety Moheeputh a été inculpée sous une accusation provisoire de trafic de drogue au tribunal de  Bambous hier tout comme Akil Bissessur. Son avocat, Me Neelkanth Dulloo a présenté une motion pour réclamer la remise en liberté conditionnelle de la quadragénaire. La police a objecté à cette demande. Les débats à ce sujet ont été fixés pour jeudi. Entre-temps, le couple a été reconduit en détention préventive.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -