Inclusion sur la liste noire : Seeruttun souhaite que l’UE s’aligne sur les procédures de la GAFI

Maurice assurera la présidence du comité des ambassadeurs de l’OEACP à partir de février

Le ministre des Services financiers, Mahen Seeruttun, a annoncé qu’au nom des pays ACP, il a été demandé à l’Union européenne (UE), par le biais de la commissaire européenne Mairead McGuness, de revoir les procédures pour inclure un pays sur la liste noire.

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Par ailleurs, Maurice assumera la présidence du comité des ambassadeurs de l’Organisation des États ACP à partir de ce mois. L’ambassadeur de Maurice à Bruxelles, Sutiawan Gunessee, a souhaité que l’accord post-Cotonou, conclu en avril 2021, puisse entrer en vigueur durant la présidence mauricienne, après la finalisation des procédures internes de l’UE.

« Nous avons eu des rencontres avec la commissaire européenne pour évoquer les appréhensions des membres du groupe ACP concernant l’unique liste noire de l’UE, alors qu’au niveau du Groupe d’action financière (GAFI), il y a deux listes, une grise et une noire », a-t-il expliqué. Cette situation met les pays ACP concernés dans l’embarras. Non seulement ils sont vus avec méfiance, mais le fait que leurs activités de leurs services financiers soient suspendues fait qu’ils éprouvent des difficultés à opérer leur propre ambassade à Bruxelles.

L’atelier de travail sur la bonne gouvernance fiscale, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme était organisé par le secrétariat de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) à l’hôtel Intercontinental, à Balaclava, et a réuni les représentants des 79 pays ACP. La commissaire européenne pour les services financiers et la stabilité financière et le Capital Markets Unions, Mairead Mc Guinness, la secrétaire adjointe de l’OEACP, Banata Tchale Sow, ainsi que le président du comité des ambassadeurs auprès de l’OEACP, Colin Michael, avaient également fait le déplacement à Maurice.

Le ministre des Services financiers s’est appesanti sur les initiatives prises durant l’atelier de travail, et durant lequel la plateforme virtuelle de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme a été lancée. Cette plateforme permettra aux pays membres du groupe ACP de partager les connaissances et leurs expériences afin que chacun puisse opérer en conformité avec des règles définies par les organisations internationales, comme le GAFI, l’OCDE ou l’UE.

Pour sa part, Mairead McGuness considère que la criminalité financière est un problème mondial qui ne peut être résolu en agissant seul. « Le blanchiment de capitaux affecte à la fois l’UE et les pays ACP, et ses conséquences réelles sont les pires que nous puissions imaginer – la traite d’êtres humains, en particulier des enfants, la prostitution, les ventes illicites d’armes et le commerce illégal de drogues », a-t-elle affirmé.
Mairead McGuness a expliqué que la lutte contre le blanchiment de capitaux et le terrorisme financier est une priorité pour la Commission européenne, « car c’est un fléau » pour le système financier. « Sa présence nous nuit à tous », a-t-elle relevé.

Abordant le problème que constitue le blanchiment des capitaux au niveau international, la commissaire européenne considère que la criminalité organisée est plus connectée et plus active au niveau international que jamais. « La coopération mondiale et le multilatéralisme dans ce domaine sont essentiels si nous voulons nous attaquer aux causes profondes. »
Raison pour laquelle « l’UE veut continuer à travailler en étroite collaboration avec les pays de l’OEACP pour relever ces défis », fait-elle comprendrte.
Poursuivant son intervention, elle déclare que l’UE reste fermement résolue à travailler avec ses partenaires internationaux et à contribuer à remédier aux défaillances constatées. « Notre offre d’assistance technique par l’intermédiaire du Mécanisme mondial de lutte contre le blanchiment de capitaux de l’UE demeure » , dit-elle.

Elle poursuit : « L’UE a travaillé d’arrache-pied pour établir des règles et des pratiques visant à combler les lacunes, notamment nos propres directives de l’UE en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux. (…) Notre objectif commun – débarrasser le système financier de l’argent sale – exige notre plus grande attention, et nous nous réjouissons à la perspective de poursuivre la coopération avec les pays de l’OAPCS dans ce domaine important. »

Elle a aussi félicité le gouvernement pour avoir réussi à sortir de la liste noire européenne très rapidement. Concernant les procédures pour inclure des pays sur la liste noire de l’UE, la commissaire a expliqué qu’une nouvelle législation est actuellement à l’étude.
Interrogée par la presse au sujet de l’entrée en vigueur de l’accord post-Cotonou conclu par les négociateurs de l’UE et de l’OEACP le 15 avril 2021, dont l’entrée en vigueur est bloquée par la Hongrie, la commissaire européenne a observé que cette question ne relevait pas de ses compétences. Toutefois, la secrétaire adjointe de l’OEACP, Banata Tchale Sow, a affirmé que son entrée en vigueur est attendue avec intérêt par les pays membres de l’organisation.

L’ambassadeur de Maurice à Bruxelles a souligné pour sa part que Maurice prendra la présidence du comité des ambassadeurs du groupe ACP ce mois-ci. Il a souhaité que l’entrée en vigueur de l’accord post-Cotonou entre en vigueur durant cette présidence.

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