Dife, mam!

Plus que jamais, l’importance d’une Freedom of Information Act se fait ressentir. En vrac : la (énième) décision de maintenir le prix des carburants à l’issue de la rencontre, en cette fin de semaine, du Petroleum Pricing Committee (PPC) et les interpellations/arrestations de personnalités politiques et des médias suivant des déclarations touchant à des scandales et des affaires en justice, liées à des proches du gouvernement et/ou des officiers de ce même « establishment ». Sans compter la revue, à la hausse, depuis quelques semaines déjà, du nombre de nouvelles infections et de décès liés au Covid-19.

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L’interpellation de l’avocat Rama Valayden, ancien Attorney General et un des fondateurs et leaders de Linion Pep Moricien (LPM), ce vendredi 12, après celle, durant la semaine écoulée, d’un ancien journaliste, Harish Chundunsing, et les toiles de fond entourant ces affaires, pullulent de questionnements. D’autant que ces deux cas sont liés à la désormais fameuse Special Striking Team (SST). Pour qui roulent ces agents est une question que se posent même certains des plus anciens de la MPF ! Quant à savoir quel est leur agenda, c’est une tout autre paire de manches. Ces agissements ont-ils pour but de dévier l’opinion publique de dossiers brûlants comme l’énigme Franklin et la tristement célèbre Stag Party et l’octroi d’un terrain à bail dans le voisinage du lac sacré de Grand-Bassin ? Remarquez, ces stratégies portent leurs fruits : qui parle encore du meurtre de Soopramanien Kistnen ces jours-ci ? Des « emergency procurement » alloués aux petits copains/copines ?

Tout cela conforte ce grand besoin d’une Freedom of Information Act. Qui, pour rappel, était une des principales promesses de la campagne « Vire, mam » de Lalyans Lepep dès 2014 ! Pourtant, les années et les mandats passent, et l’on ne voir même pas l’ombre d’une ébauche d’une telle législation poindre le bout de son nez. Sceptiques, blasés et pessimistes n’hésitent pas à avancer que c’est plutôt tout le contraire qui se produit, avec musellement et campagnes d’intimidation et de frayeur !

Autre que le PPC, la rencontre du High Powered Committee sur le Covid-19 était attendue. Mais aucune information n’en a transpiré ! Et pourtant, de nouveaux cas d’infections et de décès sont répertoriés régulièrement depuis peu dans le pays. Il est vrai que l’OMS a mis fin à l’état d’urgence mondial pour ce virus. Néanmoins, l’organisme des Nations Unies a renvoyé chaque pays à ses responsabilités quant à la gestion de la maladie. Il est de ce fait indiqué, à notre humble avis, avec la progression du virus dans le pays, que le High Powered Committee aurait dû avoir pris l’initiative de prendre quelques mesures préventives rudimentaires.

Comme le retour du port du masque, premier et principal agent de protection contre les virus qui circulent dans l’air. Les taux revus à la baisse des nombres de malades atteints de grippe saisonnière et d’autres infections respiratoires, ces trois dernières années, attestent de l’efficacité de cet outil de protection. Le retour de l’usage des gels hydroalcooliques, le respect de la distanciation sociale dans les endroits peuplés comme les supermarchés, les magasins et autres, de même que l’importance d’éviter des endroits bondés, surtout pour les personnes âgées et autres porteurs de pathologies qui mettent leur santé en péril, auraient été tout aussi bienvenus.

Mais rien de tout cela n’a été décidé. Pourquoi ? Est-ce que ce High Powered Committee juge que la situation serait « sous contrôle », comme cela nous avait été seriné tandis que des morts se comptaient à la pelle ? Annoncer le retour de telles mesures ne devrait en aucun cas paniquer la population qui, mature et posée, comprend que depuis 2020, les choses ne sont plus comme avant.

Qu’il inaugure un autopont, un centre quelconque ou qu’il officie à une cérémonie religieuse, face aux caméras, Pravind Jugnauth se targue que son gouvernement fait du bon boulot. Il y a en effet le développement d’infrastructures du pays. Sans conteste, Jugnauth Jr a réalisé que ces éléments tangibles pérenniseront son passage à l’hôtel du gouvernement. Mais sur le plan humain, les régimes de Jugnauth fils laissent à désirer. Et ça, ce n’est pas nous qui le disons, mais les différents rapports des agences étrangères !

 

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