Le Front Libération National (FLN) estime que la Mauritius Investment Corporation (MIC), une émanation de la Banque de Maurice, a failli à ses objectifs de stabilisation macroéconomique.
Le mandat principal de la BoM est de promouvoir un développement économique ordonné et équilibré et que les capitaux de la MIC doivent être utilisés dans ce sens, soit en prenant en compte tous les secteurs et acteurs de l’économie.
« La MIC n’a pourvu de capitaux qu’à une cinquantaine d’entreprises et, plus grave, l’aide financière de la MIC provoque une rupture de l’équilibre macroéconomique car l’apport en capitaux est dirigé vers le secteur de l’hôtellerie et les Smart Cities principalement, laissant les secteurs à potentiel productif sur la touche », fait ressortir le principal animateur du FLN, Ismaël Nazir.
Selon l’analyse économique du FLN, la MIC ne fait qu’appliquer un logiciel du duo Pravind Jugnauth-Renganaden Padayachy à la lettre, soit une stratégie qui vise à doper l’économie avec de l’argent facile pour une croissance coûte que coûte de courte durée, et non pas une croissance durable et inclusive.
« Selon notre calcul, sans les quelque Rs 50 milliards de la MIC injectées, le PIB n’aurait pas connu de croissance en 2022 », dénonce-t-il. Il est d’avis que « le bon sens voudrait que les capitaux de la MIC soient engagés dans des investissements à potentiel productif, l’industrie de la pêche et l’agro-industrie en particulier et que cela aurait eu pour effet de réduire le déséquilibre du compte courant et diminuer l’inflation importée. »
Le FLN affirme que la majeure partie des capitaux est dirigée vers des entreprises qui ne souffrent pas de manque de capitaux, le secteur foncier ou encore l’hôtellerie.
Ismaël Nazir explique que l’effet de la disponibilité de capitaux aux Big Players reste néfaste aux petites et moyennes entreprises.« Elles sont Crowded Out du marché. D’ailleurs, les startup peinent à émerger, signe qui ne trompe pas du fait que l’assistance financière de la MIC exacerbe le développement à deux vitesses. Les petits commerces sont soit endettés jusqu’au cou et se retrouvent en situation de pré-faillite », fait-il encore ressortir.
Abordant le dossier Agalega, le FLN soutient que l’ile se transforme en une base militaire avec cette piste aéroportuaire de trois kilomètres, et un port maritime moderne. Le FLN y voit un massacre écologique.
« Nos dirigeants, de Ramgoolam et Boolell aux Jugnauth père et fils, ont cédé Agalega à l’Inde pour aider celle-ci à contrôler l’océan indien militairement. D’autant plus que le contrat liant Maurice à l’Inde est resté secret à ce jour. L’on dit que l’Inde a dépensé Rs 3 milliards pour la mise à exécution des travaux. Mais, l’on ne sait pas comment cette somme sera remboursée, ni ce qu’adviendra de notre souveraineté sur Agalega », dénonce le FLN.
Krishna Sawoo a commenté la situation sur le front des prix avec la valeur du Consumer Price Index (CPI), qui est actuellement Rs35 300 contre Rs 10 000 il y a dix ans de cela. Il soutient que l’on aurait dû tripler la pension de vieillesse. Il a réclamé que les marges de profits des supermarchés soient contrôlées.