ÉCOLES | « Ferme/pa ferme? » – « Bat lame for pou ki Lotel gouvernman tann nou »

PASCAL LAROULETTE

- Publicité -

La pandémie de Covid-19 nous met devant un fait accompli qui a transcendé le temps ; l’instinct de survie des êtres humains.

C’est un fait, nos écoles – avec leur objectif d’antan pour ne pas dire des objectifs caducs dans un écosystème en pleine mutation –, n’arrivent plus à survivre. Il n’y a pas dix mille solutions. Il faut fermer ses écoles. Je dis bien écoles, pas les bâtiments.

– Fermons ces écoles où l’on n’apprend pas à nos enfants à vivre dans un environnement où cohabitent hommes et femmes.

– Fermons ces écoles où l’on apprend la compétition et la supériorité plutôt que la collaboration et la complémentarité.

– Fermons ces écoles qui montrent à nos enfants que seuls les métiers de bureau sont valorisants et qu’être mécanicien par exemple est un aveu de n’avoir réussi sa scolarité.

– Fermons ces écoles où l’on formate les étudiants pour qu’ils deviennent des suiveurs et des moutons de Panurge et non des êtres capables de penser ou de réinventer une société fondée sur l’amour, l’intelligence du coeur et le respect pour notre maison commune.

– Fermons ces écoles où l’on apprend que la croissance est purement économique et quantitative au lieu d’être qualitative et basée sur l’amour, la compassion et la valorisation des différences pour autrui et plus proche de l’indice du bonheur.

– Fermons ces écoles où l’on n’apprend pas à nos enfants comment s’adapter au dérèglement climatique pour dégager une synergie revisitée avec la terre et la mer.

– Fermons ces écoles où l’on n’enseigne pas à nos enfants comment s’engager dans un dialogue contradictoire pour faire émerger des politiques nationales à l’instar de la politique nationale sur l’éducation et la distribution d’eau pour le bien commun.

– Fermons ces écoles qui sont des pépinières pour faire perdurer la dictature et l’endoctrinement.

– Fermons ces écoles où l’on n’apprend pas à nos enfants la provenance et l’authenticité de sa nourriture et l’empreinte carbone de sa consommation à outrance.

– Fermons ces écoles où l’on n’apprend pas à nos enfants l’autosuffisance alimentaire et comment produire sa nourriture.

– Fermons ces écoles où l’on ne nous enseigne pas le chemin de la spiritualité et que l’âme humaine n’a pas de couleur et que le bonheur se conjugue en mode ubuntu (je suis, donc nous sommes).

Il ne suffit plus de se prononcer sur l’ouverture ou la fermeture des écoles. Il faut s’asseoir, reconnaître les erreurs commises, analyser les failles du système actuel, entamer un dialogue jusqu’à s’inscrire dans un dialogue contradictoire avec tous les partenaires critiques du secteur de l’éducation, redéfinir collectivement une politique nationale en ligne avec les critères énoncés plus haut. À partir de là, les ingrédients seront réunis pour se tenir debout fiers comme un arbre et avancer ensemble comme une forêt vers un idéal éducatif.

Ceci est une modeste contribution au débat s’il faut fermer ou ouvrir les écoles. Si vous aussi vous sentez que cela fait du sens émulons le père Henri Souchon « bat lame for pou ki Lotel gouvernman tann nou ».

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour