Fait du jour de la séance : le match à distance Jugnauth/Singh toujours en vedette

Le PM :« Les fausses déclarations de SS causent et continuent de causer des préjudices irréparables au pays, à mon GM, à mon bureau et à ma personne comme PM »

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Patrick Assirvaden : « Au nom de la transparence, n’aurait-il pas été xmieux de laisser parler Sherry Singh avant d’aller à la police ? »

Eshan Juman appelé à se retirer de l’hémicycle pour avoir proféré l’expression « haute trahison » à l’encontre du Leader of the House

La séance du Prime Minister’s Ques- tion Time, en l’absence de la Private Notice Question (PNQ), le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, étant souffrant, a été dominée par le match à distance entre le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et son ancien Top Chef de Lakwizinn et ex-Chief Exe- cuxtxive Officer de Mauritius Telecom, Sherry Singh. Contrairement au pré- cédent épisode de Sniffing du réseau internet transitant par Maurice, l’am-

biance était plus ou moins cool sauf que le député Eshan Juman a dû se retirer de l’hémicycle pour avoir pro- féré l’expression « haute trahison » à l’encontre du Premier ministre et qu’il avait refusé de se rétracter à la demande du Speaker, Sooroojdev Phokeer. En dépit de la demande de l’opposition hors de l’hémicycle pour la démission du Speaker, le ton était loin d’être acrimonieux entre les pro- tagonistes.

De son côté, le Leader of the House a confirmé avoir consigné une déposition à la police contre les « alléga- tions plus que graves » de Sherry Singh et qu’il n’est pas question d’instituer toute nouvelle enquête sur cette affaire. Il a répété ses précédentes déclarations niant toute installation d’équipements sur le réseau d’internet transitant par Maurice à des fins de Snif-

fing. Il a révélé que depuis le 21 octobre de l’année der- nière, Sherry Singh a été informé de ce Survey à la Landing Station de Baie- du-Jacotet mais qu’à aucun moment, il en a fait, ou en- core moins évoqué ses pré- occupations (Concerns) aux quatre réunions du Board de Mauritius Telecom, qui se sont succédé depuis.

Pour sa part, Patrick As- sirvaden s’est étonné que le Premier ministre ait pris la décision de consigner une déposition à la police à la veille où Sherry Singh s’apprêtait à verser de nou- velles pièces dans ce dossier. « Maintenant, la police est à ses trousses », a ajouté le député travailliste. Le fait à constater est que contrai- rement aux pratiques de ces dernières séances de PMQT, trois Parliamentary Ques- tions au lieu d’une seule ont été répondues par le Leader of the House.

Dans sa réponse liminaire aux députés Juman et As- sirvaden, Pravind Jugnauth déclare que « je réfère l’hono- rable membre à la réponse que j’ai donnée à la PNQ du mardi 5 mai, où j’avais affirmé en des termes sans équivoque qu’il n’y a eu, à aucun moment, aucune ins- tallation ou aucune tentative de la part de mon bureau d’installer quelque équipe- ment ou appareil à aucune des stations accueillant les câbles sous-marins assu- rant le trafic entrant et sor- tant de Maurice. Dans des circonstances normales, les informations concernant la sécurité intérieure ne sont pas révélées. Toutefois, je donnerai certaines infor- mations afin de dissiper le doute et la confusion créés dans l’esprit des gens par de fausses allégations formu- lées par l’ex-directeur de MT et l’hystérie de l’opposition à ce sujet. »

Poursuivant, le Premier ministre a indiqué que « je saisis cette opportunité pour donner des informations sur cette question afin de remettre les pendules à l’heure. En effet, le 31 octobre 2021, le service responsable de la sécurité, à mon bureau, a adressé une lettre au CEO de MT Ltd pour lui deman- der de donner certaines informations concernant la station accueillant le câble SAFE, située à Baie-du-Ja- cotet, à Bel-Ombre, dans le cadre d’une étude concer- nant la sécurité. Il s’agissait en fait d’avoir la location du câble sous-marin, les me- sures de sécurité développées prises à la station, le nombre d’employés – y compris les étrangers – et les détails techniques concernant le câble. »

Étude

« Le 22 décembre 2021, étant donné je n’avais reçu aucune réponse de la part du CEO de MT, une deu- xième lettre lui a été envoyée pour lui demander de donner les informations concernant la Baie-du-Jacotet Landing Station. Le 24 décembre, leCEOdeMTadonnéles informations recherchées par les services de sécurité de mon bureau. Le 12 avril de cette année, le CEO a été informé qu’une délégation de trois techniciens de l’Inde ef- fectuerait une étude à Baie- du-Jacotet entre les 13 et 15 avril. Il était question qu’il leur accorde toutes les faci- lités. Le 14 avril, le CEO de MT a rencontré le chef de la délégation, et des aspects techniques de l’étude ont été évoqués », reprend Pravind Jugnauth.

Il continue : « Le 15 avril, j’ai appris que MT n’avait fait aucun arrangement pour ac- cueillir les techniciens. Sub- séquemment, j’ai téléphoné au directeur de MT pour lui demander de faire le néces- saire afin que l’étude puisse avoir lieu. Finalement, il a accepté de donner le feu vert à l’équipe de techniciens. Le même jour, le CEO a deman- dé au Chief Technical Offi- cer de MT d’accompagner la délégation à Baie-du-Jaco- tet. Le CEO a accompagné l’équipe indienne sur le site et était présent pendant toute l’opération. Il a confirmé dans un rapport qu’aucun équipement concernant le Sniff ou un autre équipement n’a été installé. L’étude a été effectuée le 15 avril 2022. C’est seulement maintenant

que l’ancien CEO de MT fait des allégations sans fonde- ment à l’effet que je lui ai donné des instructions pour permettre à une partie tierce d’installer ou d’utiliser des équipements permettant le Sniffing et l’interception, la surveillance et l’enregistre- ment du trafic entrant et sor- tant dans la région. »

Le Premier ministre maintient ne « jamais avoir donné aucune instruction », comme allégué par l’ancien CEO, pour l’installation d’équipement de Sniffing.

« La question concernant la Baie-du-Jacotet Station était une étude entreprise par les techniciens indiens concernant la sécurité natio- nale. J’ai été informé et cela n’a à aucun moment été porté à l’attention du conseil d’ad- ministration de MT, même si la demande lui a été commu- niquée depuis octobre 2021. À la suite des accusations faites par l’ancien CEO, je l’ai invité à faire une décla- ration à la police. Jusqu’à maintenant, il ne l’a pas fait. Les fausses déclarations de Sherry Singh causent et continuent de causer des pré- judices irréparables au pays, à mon gouvernement, à mon bureau et à ma personne comme Premier ministre, car cela représente un risque à la sécurité nationale. J’ai décidé de porter l’affaire à la police moi-même. J’ai donné une déclaration à la police le 11 juillet et j’ai demandé d’ouvrir une enquête sur toute la question. L’institu- tion d’une autre enquête ne se pose pas », dit-il.

Juman: Vous avez fait mention d’un Survey com- mandité par le gouverne- ment. Pouvez-vous confir- mer si une requête en ce sens a été formulée au Board de MT? Si oui, vu que le réseau SAFE est la propriété d’un consortium, une requête a-t- elle été transmise en ce sens à celui-ci?

PM : Peut-être que l’ho- norable membre n’est pas au courant que la Landing Station de Baie-du-Jaco- tet est sous le contrôle des autorités mauriciennes. La Security Division du Prime Minister’s Office avait écrit et communiqué à l’ancien CEO de MT les informations depuis le 21 octobre 2021? There have been other com- munications to the ex-CEO ofMT.

Assirvaden: Vu la gravité de l’accusation formu- lée par l’ancien CEO de MT, vous confirmez à la Chambre qu’une déposition a été consignée à la police, votre police qui tombe sous votre responsabilité. Dans ce cas, vu les précédents, no- tamment avec l’affaire Ivan Collendavelloo, Raj Dayal et Yogida Sawmynaden, et compte tenu de la situation et xxau nom de la transpa- rence et dans l’intérêt du pays, ne pense-t-il pas qu’il devrait démissionner entre- temps?

Allégation plus que grave

Speaker: Order! Order!

PM: Monsieur le Pré- sident, sur un point, un seul point, je suis d’accord avec l’honorable membre. C’est une allégation plus que grave, voire extrêmement grave. Avec le même raison- nement, pourquoi quelqu’un qui m’accuse et ayant des preuves n’est-il pas allé aux autorités? Je lui ai donné quelque temps. Vu qu’à travers son porte-parole, il avait été question qu’il allait venir de l’avant avec d’autres preuves vendredi dernier. Il n’y a eu rien…

Ma patience a des limites. J’ai donné ma déclaration à la police. J’ai fourni des documents et des preuves à la police pour des besoins d’enquête. It’s not thin air. I stand by what I said. Time will tell. They are talking about treason. But where is the treason? Why don’t they go to the authorities ? On verra… Time will tell…

Juman : Oui. On verra, M. Le Président. Est-il dis- posé à déposer sur la table

de l’Assemblée nationale les documents par rapport à ce Survey?

PM: Je viens de le dire. J’ai donné un Statement à la police, avec toutes les communications entre la Security Division du PMO et l’ex-CEO de MT. Tous les documents ont été soumis à la police.

Assirvaden: Sherry Singh avait signifié son in- tention de venir aujourd’hui avec des preuves et dire toute la vérité. À l’heure actuelle, votre police est aux trousses du même Sherry Singh. Au nom de la trans- parence, n’aurait-il pas été mieux de laisser parler Sherry Singh avant d’aller à la police?

Speaker: Order…

PM: L’honorable membre est mieux informé que moi. Il sait déjà que la police est déjà à ses trousses et qui l’empêche de parler. Cer- tains avaient évoqué… Des Gagging Orders. Fake News. Il n’a en jamais été question, Not at all. J’invite SS à venir dire ce qu’il a à dire publi- quement…

Le député Juman lance l’expression « haute trahison »…

PM: They don’t want to hear the answer. L’honorable peut-il se rétracter quant au mot utilisé…

Speaker : Order. This word is not in order (à l’adresse du député Juman) Please withdraw the word. Please help the Chamber… Withdraw that word!

Juman: I won’t…

Speaker: You have to wit- hdraw from the House… Be- have yourselves everybody…

PM: Je réponds à la troi- sième partie de l’interpel-

lation. Now he is taking me to task. Why I have reported the matter yesterday… (A ce stade, Pravind Jugnauth dissèque les deux PQs des députés Juman et Assirva- den portant sur l’urgence de consigner de déposition à la police sur cette affaire pour des besoins d’enquête.) This is the question. I’ve gone to the police. If I had not gone to the police, they would have taken me to task. Anyway you will lose with them. Ce sont de graves allégations. J’avais invité l’auteur des allégations d’aller à la police.

Nothing happens. Je vais faire ce qu’il faut faire. SS était au courant de cette af- faire de Survey à la Landing Station de Baie-du-Jacotet depuis le 21 octobre de l’an- née dernière. Il n’a pas jugé utile d’en faire état. On me demande si j’avais informé le Board de MT. The CEO is answerable to the Board and has at no time expressed any concern about that survey. D’octobre 2021 au 30 juin, quand il a donné avis de sa démission en tant que CEO, le conseil d’administration s’est réuni en quatre occa- sions, soit le 9 décembre, le 17 février, le 14 avril et le 21 juin.

Il n’a pas jugé utile de faire état de ses préoccupa- tions quant au Survey. J’in- vite les membres de l’opposi- tion à prendre connaissance de la teneur de la lettre de démission. Not a word about the seriouness put in the let- ter. We’ll see.

Il est 12 h 03, le Speaker met un terme aux échanges vu que la tranche de trente minutes du Prime Minis- ter’s Question est arrivée à échéance.

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