Fort Frederik Hendrik – Initiative de R & A : La résistance héroïque d’Anna de Bengal à l’agenda

Le 18 juin 2025, cela fera 330 ans qu’Anna de Bengal et ses compagnons avaient mis le feu au fort Frederik Hendrik, à Vieux-Grand-Port. Un acte de résistance qui mérite d’être reconnu comme la base de l’émancipation des travailleurs à Maurice, selon Rezistans ek Alternativ (ReA). Ainsi, le parti a lancé un appel pour un amendement constitutionnel reconnaissant cet événement et qu’un mémorial soit érigé sur le site pour faire connaître cette histoire.

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Depuis quelques années, ReA marque la commémoration de l’abolition de l’esclavage aux ruines du Fort Frederik Hendrik, à Vieux-Grand-Port. Une manière pour le parti de rendre hommage à Anna de Bengal et à ses compagnons pour leur acte courageux en 1695.

« Anna de Bengal et ses compagnons avaient minutieusement préparé un acte de rébellion. Il y a des preuves historiques à ce sujet, mais au lieu de raconter cette histoire, nous avons préféré raconter celle du prince hollandais », s’insurge Ashok Subron, en pointant en direction du musée Frederick Hendrik.

La présence de ReA sur ce lieu, a-t-il poursuivi, est une manière de réhabiliter l’histoire. « Nous connaissons l’histoire des colons, mais nous ne connaissons pas celle d’Anna de Bengal », regrette-t-il. Cette dernière avait en effet mis le feu à la caserne des Hollandais avec ses compagnons, ce qui a donné lieu à l’expression « dife bengal » dans la langue kreol.

« L’esclavage, reconnu comme un crime contre l’humanité, a laissé des séquelles qu’il nous faut résorber », a poursuivi Ashok Subron. Il a cité en exemple le racisme et les préjugés, qu’il faut combattre.

Il a également plaidé pour que l’histoire soit réhabilitée. « Nous préférons aller célébrer l’abolition de l’esclavage à Le-Morne, alors que l’image de Ratsitatane et d’Anna de Bengal, qui ont fait la rébellion, n’est pas reconnue. Il faut réhabiliter l’histoire. Cela relève des droits humains de se rebeller quand sa dignité est bafouée », martèle-t-il.

Dans ce contexte, ReA a lancé un appel pour que la Constitution soit amendée et que l’acte de rébellion d’Anna de Bengal et de ses compagnons soit reconnu comme la base de l’émancipation des travailleurs mauriciens. Il souhaite qu’une commission nationale soit mise sur pied à cet effet dans le cadre des 330 ans marquant cet événement, le 18 juin 2025. D’autant que l’année prochaine, cela fera également 190 ans depuis l’abolition de l’esclavage.

Ashok Subron a par ailleurs également déploré qu’en 2024, la vie des travailleurs soit toujours entre les mains des patrons. Il a fait référence au fait que ce soit Business Mauritius qui doive décider si les travailleurs du secteur privé peuvent rester à la maison ou pas pendant les cyclones ou fortes pluies. « C’est comme si les travailleurs étaient leurs propriétés, comme c’était le cas pendant l’esclavage. C’est à eux de décider si nous devons aller travailler ou pas. Mais c’est à l’État d’assurer la sécurité de tous les citoyens », propose-t-il.

Il a également dénoncé les nouveaux règlements stipulant que l’employeur peut déléguer un médecin pour vérifier l’état de santé d’un employé en sick leave. Cela relève de l’intrusion, a-t-il mis en garde, précisant qu’il a demandé aux travailleurs de ne pas se laisser faire.

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