FRONT DE L’OPPOSITION: Offensive du MMM 

Avec la cassure de l’Alliance de l’Avenir et le renvoi du MSM du gouvernement à peine 15 mois après les dernières élections générales, le front de l’opposition se mobilise pour pousser à terme le gouvernement dans ses derniers retranchements. Le MMM et le MSM procèdent ainsi à l’évaluation des différentes options en vue de mettre à l’épreuve l’étroite majorité de 36 parlementaires du gouvernement. Le MMM a pris hier la décision lors de la réunion du bureau politique hebdomadaire de convoquer une assemblée des délégués le dimanche 21 pour passer en revue la situation politique. Le MSM de son côté consolide ses structures en titularisant Showkutally Soodhun à la présidence et élaborant une campagne d’explication et de sensibilisation de ses partisans.
« Dans la conjoncture, la direction du MMM convoquera une assemblée de délégués d’explications pour le 21 au centre municipal de Belle-Rose. Lors de cette assemblée, le leader du parti Paul Bérenger aura l’occasion de faire un tour d’horizon sur la base des récents événements menant à la cassure du gouvernement. De par les contacts, nous avons constaté que les militants ont soif d’information pour une meilleure appréciation des nouvelles données politiques », a fait comprendre au Mauricien Rajesh Bhagwan, secrétaire général du MMM, après le Politburo d’hier après-midi.
« Le fait brutal est que Navin Ramgoolam est largement minoritaire dans le pays. Aux dernières élections générales, le MMM avait réalisé un score de 44 %. Comme l’a dit le leader du parti, le MMM a déjà crevé la barre des 50 %. Malgré ses actions antidémocratiques de débauchage orchestrées par ceux occupant des fonctions constitutionnelles à l’hôtel du gouvernement, Navin Ramgoolam sait qu’il ne pourra pas tenir son gouvernement minoritaire pendant longtemps. Nous condamnons ces actes irrépréhensibles de débauchage parlementaire et la campagne de désinformation orchestrée par des agents du NSS », a poursuivi le secrétaire général du MMM.
Une autre étape susceptible d’intervenir à court terme demeure la rencontre en tête à tête entre Paul Bérenger et Pravind Jugnauth pour « compare notes » sur le projet de réforme électorale. Si les contacts préliminaires ont déjà été établis entre les deux leaders, le rendez-vous – soit la date, l’heure et le lieu – devra être fixé formellement incessamment pour délimiter le champ d’action de l’opposition à ce chapitre.
Dans les rangs du MSM, le leadership multiplie les initiatives dans le sillage de la rupture de l’Alliance de l’Avenir consommée depuis le week-end dernier. Showkutally Soodhun a ainsi été titularisé aux fonctions de président du parti après y avoir assuré pendant longtemps la suppléance.
La confirmation de ce choix revêt une valeur politique symbolique dans la lutte fratricide engagée entre le leader du Labour Navin Ramgoolam et le leader du MSM Pravind Jugnauth sur le terrain du « scandale du siècle », soit le rachat de la clinique MedPoint au coût de Rs 144,7 millions. Showkutally Soodhun se retrouve au centre de la controverse des allégations au sujet des directives présumées du Premier ministre pour un deuxième exercice d’évaluation de cette clinique.
Cet aspect de l’enquête de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) est loin d’être clos. La commission anticorruption doit confronter l’ancien ministre de l’Industrie aux informations communiquées under caution par le leader de l’opposition et après confirmation du Dr Zouberr Joomaye. À ce matin, aucune indication n’était disponible quant à la date de cette prochaine convocation du président du MSM par l’ICAC.
Pour sa part, l’ancienne ministre de la Santé Maya Hanoomanjee, qui a été nommée secrétaire générale adjointe du MSM, pourrait se transformer en principal vecteur pour transmettre à l’ICAC des informations sur l’identité de ce « very senior minister » du Parti travailliste « concerné par l’affaire MedPoint ». Même si dans certains milieux proches du Sun Trust, le nom du nouveau vice-Premier ministre et ministre des Infrastructures publiques Anil Bachoo est cité à cet effet, le principal concerné maintient sa position initiale : « Je n’ai rien à faire avec le dossier MedPoint. »
Lors de son prochain déplacement au QG de la commission anticorruption, Maya Hanoomanjee pourra verser ces détails dans le dossier à charge après en avoir fourni suffisamment dans une éventuelle tentative de forcer la main à l’ICAC pour servir une assignation formelle au rouge Rajesh Jeetah, qui occupait le portefeuille de la Santé lors de la formulation des spécifications et du lancement d’appel d’offres pour le projet de National Geriatric Hospital.
Mireille Martin, Pratibha Bholah et Leela-Devi Dookun ont, quant à elles, été promues au sein du parti en tant que vice-présidentes alors que le leadership reste entre les mains de Pravind Jugnauth. Le secrétariat général a été confié à Nando Bodha et l’administration à Ashit Gungah.
Depuis le début de la semaine, les démissions des nominés politiques du MSM, que ce soit dans des ministères alloués à ce parti après les élections du 5 mai 2010 ou dans des corps para-étatiques, se succèdent. Le mot d’ordre pour une opération « lev paké » a été donné le week-end dernier. Néanmoins, les yeux restent tournés vers le Board of Investment (BoI) où Prakash Maunthrooa agit en tant que directeur général. La question qui se pose est si l’équation Maunthrooa sera réglée avant ou lors de la réunion du board de cet organisme prévue la semaine prochaine ?

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