GM BUSINESS – « Unlawful Gathering » sous la Quarantine Act – Rama Valayden : « Les DPP deside si ena ofans »

« Deux hauts gradés de la police ont donné la permission de tenir ce rassemblement. Puis, ils ont subi des pressions de la part du CP »

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Hier, la police a confirmé que Rama Valayden devait se présenter en Cour de Port-Louis ce mardi pour son inculpation provisoire

Rama Valayden demande au CCID de laisser le soin au Directeur des Poursuites Publiques (DPP) de décider s’il a commis un délit en participant au rassemblement en faveur de la Palestine dimanche matin. « Dans le cas de Sawmynaden, la police n’a pas logé d’accusation provisoire et elle s’est tournée vers le DPP pour décider de la marche à suivre. Je demande à la police d’écouter les différentes versions avant de prendre des décisions », déclare-t-il.
Après son interrogatoire, qui a duré de 5h à 9h hier matin aux Casernes centrales, Rama Valayden a été libéré sur parole par l’équipe du DCP Heman Jangi, et ce à condition qu’il se présente en Cour ce mardi pour son inculpation provisoire de ‘unlawful gathering » et peut-être aussi de ‘Breach of Quarantine Act’. C’était en tout cas le Stand que la police a adopté lundi soir.
Revenant sur le rassemblement de dimanche, l’avocat a déclaré que « c’était un rassemblement symbolique pour dénoncer toute injustice envers le peuple palestinien ».  Il a soutenu que, depuis son jeune âge, il a participé à plusieurs manifestations en faveur des opprimés. Étant le porte-parole du Groupe Réflexion Emmanuel Anquetil (GREA), il dit avoir participé activement à ce rassemblement, qui devait se dérouler entre 10h30 et midi devant le bâtiment du Registrar General.
« Nous avons choisi ce lieu qui est aéré et pas comme dans les autobus, où il n’y a pas de distanciation sociale. En plus, des bureaux et commerces dans le périmètre étaient fermés. Puis, nous avons demandé que neuf personnes tiennent des banderoles de manière rotative. Tout le monde avait son masque. Les dirigeants de cette manifestation avaient, avec eux, des masques supplémentaires pour en donner à ceux qui n’en avaient pas. Nous avions aussi nos sanitizers », soutient Me Valayden, lors d’un point de presse à son bureau hier après-midi.
« Deux hauts gradés de la police ont donné la permission de tenir ce rassemblement », dit-il. Ce fait a également été confirmé par Bruneau Laurette, qui a parlé avec les deux policiers en question. Poursuivant son récit, l’avocat avance qu’à un moment donné, Bruneau Laurette l’a approché pour l’informer que les deux hauts gradés subissaient des pressions du commissaire de police contractuel, Khemraj Servansing. « Nou’nn demann sink minit pou termine. Nou fer enn debriefing et de-minit apre, tou dimounn inn ale. Nounn ale ver 11h30, » ajoute-t-il.
Rama Valayden se dit de plus « surpris » par son arrestation. « J’ai téléphoné au DCP Jangi dimanche soir après avoir appris que d’autres personnes avaient été arrêtées. Le patron du CCID m’a dit que je pouvais venir aux Casernes centrales le matin. Monn dir li pa kestion ki lezot kamarad pe arete e mwa mo al dormi dan lakaz », dit-il. Mais ce n’est qu’aux alentours de 5h30 ou 6h que son interrogatoire a débuté.
Me Shahzad Mungroo, qui l’accompagnait pour l’assister, a été surpris quand la police l’a informé qu’il sera lui aussi interrogé comme suspect. « À 9h, le CCID m’a dit qu’il logerait une charge provisoire contre moi. Mais plus d’une heure plus tard, les enquêteurs m’ont informé que je pouvais partir et qu’on n’allait pas m’inculper », explique pour sa part Shahzad Mungroo. Les deux autres suspects, les Constituency Clerks Sheik Mukhtar Hossenboccus et le Noorani Aurdally ont eux aussi été informés, dans la matinée d’hier, qu’ils ne seront finalement pas inculpés en justice. Seul le cas de Rama Valayden était en suspens lundi soir.
Concernant les allégations du non-respect de la distanciation sociale, Rama Valayden a rappelé que « le Premier ministre n’aurait pas respecté cette consigne lors d’une sortie le 1er mai ». Il souligne : « Sa inn pas lor MBC, al gete. » Et d’ajouter qu’il peut citer plusieurs exemples où les ministres ont également fait fi de cet ordre sous la Quarantine Act. « Zot pe fer tou pou provok mwa », dit-il. Par ailleurs, il a trouvé des points positifs dans son arrestation. « Pravind Jugnauth a réussi à mettre sur la même longueur d’onde toute l’opposition, les Avengers et les groupes extra-parlementaires », rajoute-t-il.
Évoquant les raisons de son arrestation, Rama Valayden estime qu’elle serait peut-être due à plusieurs facteurs, comme son engagement professionnel dans l’enquête sur la l’opération Super Cargo, avec la saisie de Rs 3,6 milliards d’héroïne. « Ce lundi, les Avengers allaient loger une Private Prosecution contre le ministre Kailesh Jagutpal. Et nous avions l’intention de loger une charge formelle contre Yogida Sawmynaden mercredi », poursuit-il.
Rama Valayden a profité de l’occasion pour fustiger le comportement de certains policiers à l’égard de son épouse, Taslima Valayden, venue lui remettre des médicaments au CCID hier matin. « Il y a eu un membre de la SSU qui a menacé mon épouse avec une matraque. Elle n’avait pas le droit d’entrer aux Casernes centrales alors que la MBC a eu accès à l’intérieur. » Il avance que son épouse a été hospitalisée après un malaise devant les Casernes centrales. Plusieurs personnes ont pris la parole lors de ce point de presse, dont Bruneau Laurette, Jacques Panglose, Sanjeev Teeluckdharry, Anoup Goodary et Rouben Mooroongapillay, et elles ont exprimé leur solidarité envers Rama Valayden.

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