Hard times for democracy !

Les temps sont difficiles pour ceux qui s’obstinent à faire opposition aux campagnes de terreur et d’intimidation. Aux envies de distiller la frayeur au sein de la masse, dans le but de la réprimer et la contenir. Dans certaines circonstances, ces tentatives se sont hélas révélées fructueuses. Heureusement, « lepep admirab » mauricien semble lentement (mais sûrement ?) se réveiller de sa douce torpeur !

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Aux coups de matraques d’enquêteurs trop zélés, le judiciaire et le bureau du DPP répondent sans ambages : « Ar nou, non ! ». Pas question de danser la salsa avec ceux qui mettent en place des agendas tout sauf clairs et limpides.

Des récents faits d’actualité – le DPP qui demande l’inculpation de l’ex-ministre Sawmynaden dans l’affaire Constituency Clerk, liée à l’énigme de la mort du chef agent orange Soopramanien Kistnen, dit Kaya ; l’intervention du même bureau du DPP dans le cas concernant l’ancien Attorney General et avocat Rama Valayden, et ses recommandations envers son partenaire, la force policière, entre autres –, donnent matières à réfléchir et réagir… dans le bon sens. Tandis que, de manière générale, le citoyen lambda sentait le sol céder sous les coups de ceux qui n’ont d’autre projet que de cacher des vérités trop dérangeantes, pour certains bien placés, voici venir enfin « enn sime lalimier » grâce au judiciaire et au bureau du DPP. Alors que l’on pensait (à tort, heureusement) que toutes nos institutions étaient gangrenées et pourries jusque dans ses derniers recoins, voilà que l’espoir renaît enfin.

Les (trop nombreux) scandales mis à jour auront renforcé, jour après jour, la perception, donnant quasiment la preuve que la plupart de nos institutions se sont laissées avilir et vicier par le virus contagieux de la corruption. L’appât du gain n’est pas que la marque de fabrique des trafiquants de drogue et des marchands de la mort. En fait, c’est le sceau de tous ceux qui ne jurent que par les ténèbres. Ceux pour qui l’opacité est l’univers de prédilection.

La démarche, la semaine dernière, de Linion Pep Moricien (LPM) et de ses nouveaux alliés, dont le RM de Nando Bodha, d’aller à la rencontre des jeunes, nommément à l’Université de Maurice (UoM), berceau de notre relève, est tout à fait salutaire. De telles initiatives, destinées à déjouer les badinages de ceux souhaitant réprimer la masse, en privilégiant la libération via la parole et l’éducation de notre passé, méritent d’être encouragées. Les partis politiques classiques gagneraient à en prendre de la graine !

Les événements de mai 1975 à Maurice, avec le soulèvement des collégiens, les mouvements qui émergèrent dans ce sillage et tout ce que cela a généré pour consolider la société et le tissu social ne sont pas tout à fait oubliés. Encore heureux ! Un devoir de mémoire s’impose donc, surtout en cette période caractérisée par l’hermétisme, le règne de l’illogique, l’obscurité et l’opacité. A la noirceur et au diktat des régents du jour, des Mauriciens capables et intelligents s’érigent contre la médiocrité et la bêtise.

Le report des municipales offre une multitude de perceptions. Peur panique du pouvoir en face de faire face à une population qui en a ras la casquette de casquer pour les fautes des autres ? Manigance de ceux qui tiennent les commandes pour ne pas avoir à « get laverite anfas nou figir » ? Les interprétations sont légion ! Les jalons pour le réveil des citoyens sont posés. Le fonctionnement, envers et contre tous, des institutions comme le judiciaire et le bureau du DPP, dans les méandres de la mesquinerie et la petitesse, injectent les doses d’espoir attendues et nécessaires.

Dans le même registre, mais sous un autre angle, la reformation temporaire des artistes du groupe mauricien Cassiya, avec le projet Roots, est tout aussi porteuse d’espoir. Le succès phénoménal de Cassiya a, durant de très longues années, cristallisé les rêves, ambitions et attentes d’une large frange de la population. Leur cassure et les tiraillements qui ont émaillé le parcours de ce groupe ne doivent pas avoir raison de tout le bonheur distillé par la musique de ces artistes. Leur passage le 3 juin sur la scène du J&J Auditorium, à Phoenix, devrait être un grand moment de communion.

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