Hippisme : La MTCSL invitée à soumettre une nouvelle demande de bail

Après avoir fait preuve de fermeté pour le non-renouvellement du bail de la MTSCL sur la base du non-respect du délai, la COIREC fait machine arrière pour étudier le nouveau dossier

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Le président du MTC, Gavin Glover, peut pousser un ouf de soulagement. Sa rencontre en début d’année avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, n’aura finalement pas été vaine même s’il n’y a aucune information qui suggère une éventuelle intervention du Premier ministre, Pravind Jugnauth. N’empêche que la COIREC avait fait preuve d’une fermeté intraitable pour ne pas renouveler le bail de la MTCSL. La raison est que cette demande a été soumise en dehors des délais impartis.

Ainsi, cette instance a finalement fait preuve de mansuétude en invitant la MTCSL, vendredi dernier, de formuler une nouvelle application pour le bail, qui est aussi un sésame pour obtenir de la Gambling Regulatory Authority (GRA), la licence d’organisateur des courses pour laquelle le MTC avait fait l’application dans les temps. Ce revirement de situation — si elle a été influencée ou pas par le bon vouloir du PM – a toutefois été faite dans le sillage du retrait des actions légales par le MTCSL contre la COIREC concernant le Trotting-Track de la plaine qui avait fait couler beaucoup d’encre en fin de saison 2022.

Avec ce revirement de situation inattendue, il n’y a plus d’obstacle pour que la MTCSL n’obtienne son bail et démarre définitivement le début de sa saison 2023.  Car il apparait inéluctable que la COIREC ne trouvera rien de rédhibitoire pour refuser le renouvellement du bail du MTC, dans un contexte où le public hippique condamne avec force les tracasseries et autres obstacles à l’encontre de l’organisateur historique des courses de la part des autorités étatiques concernées.

Réalisme de la MTCSL

À un moment où la COIREC et la Horse Racing Division (HRD), donnent clairement l’impression de faire preuve d’une générosité continue au People’s Turf PLC, qui leur est contemporain, cette main tendue à la MTCSL tombe à point. Il faut reconnaître que, parallèlement, le MTC a aussi fait preuve de réalisme en retirant préalablement les actions légales engagées par la MTCSL contre la COIREC.

S’il fallait une preuve que les choses bougent dans la bonne direction, des préposés de la COIREC étaient, hier, au Champ-de-Mars, pour vérifier les installations hippiques de la MTCSL et confirmer leur respect des normes avant de pouvoir leur donner ce document crucial du bail de l’hippodrome de Port-Louis. Anil Kokil, un ancien de la GRA, avait entre-temps reçu la nouvelle demande que lui avait adressée Stéphane de Chalain, au nom de la MTCSL.

Un communiqué de l’organisateur des courses du MTC, publié en début d’après-midi, se lit comme suit : « La MTCSL a reçu le vendredi 20 janvier une communication de la COIREC, lui demandant, si elle le souhaitait, de faire une nouvelle application pour un nouveau bail pour la saison 2023 à être considérée par le Board de la COIREC. Nonobstant le fait que nous considérons avoir déjà fait cette demande, nous avons réitéré cette demande par une lettre en date du lundi 23 janvier 2023. Nous sommes, à ce stade, en attente d’une réponse de la COIREC pour donner suite à notre demande pour notre nouveau bail ».

L’entretien de la piste ?

Avec le bail, la MTCSL  pourra alors prétendre décrocher la licence d’organisatrice de courses hippiques pour la saison 2023. Elle n’aura qu’à envoyer à la GRA, une copie du bail et la somme à payer pour l’obtention de la licence puisque le dossier avait été déposé dans les temps au siège de la Newton House le 31 décembre dernier.

Mais en attendant cette étape ultime, il faudra savoir ce que fera la COIREC pour l’entretien de la piste. À ce stade, People’s Turf a obtenu à 100% la jouissance du Champ-de-Mars et de l’entretien de ses deux pistes en sable et en herbe.

Qu’en sera-t-il pour la MTCSL ? Partagera-t-elle cet entretien à tour de rôle par journée de courses interposée comme ce fut le cas l’année dernière ? Ou devra-elle payer une quelconque redevance pour pouvoir utiliser la piste comme l’avait demandé le PTP?

People’s Turf PLC, par l’entremise de Me S.S Murday, a écrit officiellement pour expliquer sa position dans le litige l’opposant à la MTCSL au sujet de l’entretien de la piste. Curieusement, dans cette lettre datée du 19 décembre, soit la même date que la correspondance transmise par la COIREC à la MTCSL pour lui signifier son refus du renouvellement de son bail, PTP ajoutait alors avoir investi énormément dans l’entretien de la piste depuis qu’il en a pris possession en juin 2022.

Cette version est contestée car « il n’y avait en fait aucun entretien de la piste et que celle-ci était dans un état déplorable ». Du fait du non renouvellement du bail de la MTCSL pour le Champ-de-Mars, PTP avait alors exprimé son intention d’obtenir le droit exclusif de l’entretien des deux pistes, ce qu’il semble avoir obtenu vu les investissements en équipements et personnel dont il se targue d’avoir acquis pour redonner à la piste son lustre d’antan.

Ce qui est loin d’être le cas vu les images obtenues par Le Mauricien, démontrant l’état encore très fragile de la piste, qui en tout cas ne pourra être dans son état optimal si le début de la saison le  18 mars est maintenu.

Que fera la COIREC ? Maintiendra-t-elle l’entretien exclusif au PTP ou partagera-t-elle cet entretien aux deux organisateurs de courses ? En tout cas, si le PTP garde comme il le souhaite l’entretien exclusif de la piste, elle a déjà annoncé la couleur d’un paiement de redevance de Rs 650 000/mois au MTC pour organiser les courses et les entraînements. Si tel est le cas, le litige PTP/MTCSL avec la COIREC, comme centre de gravité est relancé…

 

Contestation autour  la date du 18 mars

La HRD a-t-elle trompé le public ou a-t-elle été manipulée ?

Qui dit vrai ? C’est la question que se posent des turfistes et des observateurs hippiques. Ce après avoir pris connaissance d’un développement de taille dans l’affaire concernant le nombre de signataires de la lettre pour le début de saison, initialement prévu pour le mois d’avril et qui a été avancé au 18 mars par la Horse Racing Division, lundi.

S’appuyant sur une lettre émanant de VIkash Ramanah, qui prétendait avoir obtenu neuf signatures pour exiger que la saison démarre le 18 mars, la HRD, instruite par la GRA, avait avalisé cette demande. suscitant une sourde colère de la part de Vincent Allet pour avoir été invité à une réunion pour prendre des décisions, qui avaient, en fait, été déjà prises par les autorités hippiques gouvernementales.

Deanthan Moodley, l’Executive Racing Director de la HRD, avait même fait comprendre que cette décision avait été prise par la GRA.

Un faux remis à la GRA et la HRD ?

À ce stade, tout pousse à croire que le nombre de neuf avancé par la HRD lors de sa réunion avec les entraîneurs lundi dernier pourrait être un faux pas à moins que des entraîneurs aient signé des deux côtés.

Ce qu’il faut savoir à ce stade c’est que le nombre de protestataires qui souhaitent que la saison débute en avril était de quatre, avant-hier, avec Preetam Daby, Vincent Allet, Patrick Merven et Samraj Mahadia. Ce nombre est maintenant passé à huit avec les signatures de Shirish Narang, Vicky Ruhee, Rameshwar Gujadhur et d’Amardeep Sewdyal.

Quant à Ricky Maingard, en Afrique du Sud, et Shyam Hurchund, qui contestent aussi cette date de début prématuré des courses, n’ont pas souhaité signer ni de l’un, ni de l’autre côté. Avec ces deux-là cela fait déjà 10 entraîneurs concernés. Comme il n’y a que 17 entraineurs seuls 7 ont pu signer pour le groupe Ramanah qui soutient Jean Michel Lee Shim.Lors de la réunion de lundi dernier, les noms de signataires de la lettre en faveur du 18 mars n’ont pas été énoncés par les responsables de la HRD aux entraîneurs protestataires qui n’y ont vu que du feu avant que la raison ne reprenne le dessus.

GRA et HRD responsables !

Soit il y a des entraîneurs qui ont signé des deux côtés, ils méritent d’être sanctionnés par la HRD, soit la lettre de Vikash Ramanah est un faux, ce qui le rend fautif, mais ce qui n’exonère ni la GRA, ni la HRD de tout blâme puisqu’ils ont approuvé cette lettre sans la vérifier. Quelle que soit la missive qui vient de Petit-Gamin ou de Coromandel, les deux institutions hippiques donnent l’impression d’être des Rubber Stamps d’une puissance maléfique qui trônent sur ces deux localités.

Qui a voulu tromper le public dans cette affaire et pourquoi ? Si tromperie il y a bien eu lieu, la HRD et la Gambling Regulatory Authority ont le devoir de s’expliquer et des têtes doivent tomber car il y a bien eu collusion entre deux institutions d’État et un entraîneur portant une lettre douteuse afin que la saison démarre plus tôt pour satisfaire les desseins de faire que les paris soient enclenchés plus tôt. Les institutions judiciaires et policières doivent assumer leurs responsabilités de même que le gouvernement pour redonner confiance aux turfistes et aux Mauriciens en général.

Il appartient à la HRD et la GRA de prendre les décisions qui s’imposent et d’annuler la date du 18 mars pour le début de la saison et sonder tous les entraîneurs individuellement et non à travers des représentants auto-proclamés, pour fixer une nouvelle date pour le premier départ.

 

Importation de chevaux de l’Afrique du Sud

La MTCSL et Global Equestrian Ltd de Lee Shim au coude-à-coude

Qui transportera les prochains chevaux à Maurice dans les jours qui viennent ? A priori cela aurait dû être Global Equestrian Ltd de Jean Michel Lee Shim pour lequel la HRD, prétextant un avis légal, avait indirectement favorisé, par rapport à la MTCSL. Cette dernière avait soudainement été frappée d’une interdiction d’importer des chevaux parce qu’elle n’avait pas de bail et de licence d’organisateur de courses.

Depuis qu’elle a été réhabilitée dans ces droits, à la faveur d’un avis légal positif, la MTCSL met les bouchées doubles pour rattraper son retard. Les trois permis d’importations obtenus et les transferts d’argent nécessaires pour les démarches abouties, la MTCSL est désormais prête à faire venir une quarantaine chevaux avec l’approbation de la HRD et des services vétérinaires mauriciens.

De son côté, Global Equestrian Ltd de Jean Michel Lee Shim, qui avait eu l’autorisation des autorités mauriciennes d’importer 32 chevaux, qui devaient arriver incessamment, aurait connu quelques soucis administratifs, liés à des retards de paiement.

Du coup, pour la prochaine arrivée des chevaux, la MTCSL et Global Equestrian Ltd sont au coude-à-coude. Qui débarquera en premier ? Il y aura peut-être photo ! Comme quoi la MTCSL aura pu surmonter une partie du handicap, d’un avis légal, qui lui a été imposée par la HRD. Ce pour faire malgré tout trembler, jusqu’à l’arrivée, sa rivale qui a récemment  rejoint le rang des importateurs de chevaux. Et ce, à la faveur de Fast Tracks que l’on retrouve à tous les niveaux de la gestion des affaires publiques à Maurice.

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