Lakwizinn du PMO en feu – AML : L’ex-OIC fait les frais de la révision salariale de 12,4%

Siven Chellen sommé devant un comité disciplinaire pour avoir provoqué des tensions industrielles en ratifiant le Collective Agreement avec AMLEU

La tension découlant de la controverse autour de la ratification du Collective Agreement avec une révision de 12,4% des salaires en faveur des employés d’Airports of Mauritius Ltd (AML) s’accentue. Siven Chellen, ancien Deputy Chief Executive Officer (DCEO) et ex-Officer in Charge, fait en effet officiellement face à des charges retenues contre lui, et devra s’expliquer à ce propos devant un comité disciplinaire. Il est formellement accusé d’avoir usurpé les pouvoirs du Board d’AML en procédant, Without Mandate, à l’accord signé avec l’Airports of Mauritius Ltd Employees’ Union (AMLEU), mettant ainsi la compagnie financièrement à risque.

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Les recoupements d’information effectués après la dernière réunion du conseil d’administration d’AML, présidé par le nouveau Chairman , Me Raouf Gulbul, vendredi dernier, tendent à indiquer qu’une Letter of Charges a été transmise à l’attention de l’ancien DCEO et ex-Officer in Charge de la compagnie. Siven Chellen devra ainsi rendre des comptes sur ce qui s’est passé en ce qui concerne le Collective Agreement de 12,4% qu’il a ratifié avec l’AMLEU, avec pour résultat de placer la compagnie en mauvaise posture financière.

Le principal concerné, qui a été suspendu de ses fonctions, fera face à un comité disciplinaire, devant lequel il devra fournir des explications sur les dessous de cet accord conclu avec ce syndicat, qui couvre environ 800 employés de l’aéroport.

Sa manière de procéder aurait « potentially exposed AML to significant financial liabilities », indique-t-on de manière officielle. On lui reproche en effet d’avoir, le 30 août dernier, « without any right or capacity », ratifié cet accord, alors qu’il était uniquement mandaté par le conseil d’administration pou entamer des discussions avec le syndicat portant sur une potentielle augmentation salariale de 10,2% à 12,4% à la suite d’une décision prise par le Board le 17 août dernier, réunion à laquelle Siven Chellen était d’ailleurs présent.

« You were not mandated to finalise any agreement between AML and AMLEU », lui a fait comprendre la direction d’AML dans cette correspondance, le sommant de se présenter devant le comité disciplinaire. On met en avant que les membres du Board d’AML avaient d’ailleurs clairement fait ressortir qu’il fallait « plus de temps » pour étudier les recommandations sommaires de BCA Consulting, qui s’est penchée sur une révision salariale et structurelle au sein d’AML, avant qu’une décision finale soit prise.

De ce fait, on lui reproche d’avoir agi de manière Ultra Vires du mandat qui lui avait été conféré par le conseil d’administration. On ajoute également que l’accord collectif en question n’a jamais été présenté au Board  « for consideration and approval ». Le conseil d’administration relève donc : « you have not even informed the board of AML of the said collective agreement once it was done. »

On lui reproche également d’avoir, le 30 août dernier, diffusé aux employés d’AML une information annonçant que le paiement des arrérages en relation avec cette augmentation de salaire, pour la période du 1er janvier 2021 à août 2022, serait effectué en septembre de cette année, exposant ainsi potentiellement AML à des passifs importants dans des circonstances où le délai de paiement de ces arrérages n’était ni envisagé, ni approuvé par le conseil d’administration.

La direction d’AML l’accuse d’avoir usurpé les pouvoirs « which fall within the exclusive remit of the board of directors of AML ». Siven Chellen est aussi ciblé pour avoir provoqué une tension considérable  entre, d’un côté, l’AML et, de l’autre, l’AMLEU et le personnel de la compagnie, menaçant ainsi les relations professionnelles entre AML et son personnel, ainsi que le bon fonctionnement du seul exploitant d’aérodrome agréé de l’aéroport SSR.

Cette situation interne chez AML serait d’ailleurs l’une des principales raisons du départ de l’ancien Chairman, le Senior Adviser du Premier ministre, Prakash Maunthrooa. En attendant, Siven Chellen est suspendu, car la compagnie considère qu’il s’agit d’un cas de Gross Misconduct  dans la conclusion de cet accord avec le syndicat d’AML et d’ATOL. A ce stade, décision a été prise que les 800 employés seront éligibles à une augmentation de 8% uniquement sur leur salaire et autres allocations à partir du mois de septembre.

On insiste toutefois dans le camp du management que cette décision serait un paiement  intérim et temporaire , en attendant que les enjeux légaux et financiers soient « sorted out ». Le management aurait recherché des avis légaux sur cet accord collectif, et on avance que si les conclusions légales mettent en avant que la compagnie a été « binded » par cette signature, les choses se corseront davantage pour Siven Chellen. Ajoutant que dans l’éventualité où l’on conclut que l’accord n’est pas recevable légalement, il faudra se remettre à la table des discussions pour des accords « propres ». À ce stade, l’on n’aurait pas encore indiqué qui présidera le comité disciplinaire devant lequel Siven Chellen devrait comparaître et se défendre.

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