MUNICIPALITÉ DE CUREPIPE: Cérémonie de citoyenneté sur fond de discorde

Alors que la mairie de Curepipe s’apprête à décerner demain à 12 individus / organisations le titre de citoyenneté et la médaille de la ville, les conflits au conseil municipal sont étalés au grand jour. Des conseillers contestent certains noms sur la liste des récipiendaires en affirmant que la motion du maire Sunil Beedassy à ce sujet lors de la dernière réunion trimestrielle n’est pas passée au vote. Celui-ci maintient le contraire et s’en prend à ces collègues qui « ne font que critiquer ». Certains conseillers ne seront pas à la cérémonie de demain pour plusieurs raisons.
Il y aura donc demain après-midi 12 nouveaux décorés par la municipalité de Curepipe. Pour la médaille de la Citoyenneté : Dr Chong Wan Cheong Ah-Tow, Hassan Sakibe Coowar, Malcolm De Chazal (à titre posthume), Marc Daruty de Grandpré, Hervé Aimée (ministre des Administrations régionales) et Sheila Bappoo (ministre de la Sécurité sociale). Pour la médaille de la Ville : le Hindu Girls’College, Moonsamy Kistanasamy, Samduth Oodunt, Prof Serge Rivière, René Soobaroyen et Ahmud Saheed Thupsee.
Cette liste ne fait cependant pas l’unanimité au sein du conseil. Quelques conseillers reprochent au maire Sunil Beedassy de n’avoir pas eu des discussions avec les conseillers avant de présenter sa motion pour la liste des récipiendaires des médailles lors de la réunion trimestrielle le mercredi 12 octobre. « La façon de procéder est mauvaise. Le maire n’écoute jamais », soutient l’un d’entre eux.
Des conseillers contestent au moins trois noms, dont Hervé Aimée, Sheila Bappoo et Marc Daruty de Grandpré, et affirment que la motion concernant cette liste n’a pas été avalisée lors de la réunion trimestrielle. « Il n’y a pas eu de vote », soutient Clency Lajoie. « S’il y avait vote, je me serais abstenu sur au moins deux noms comme je l’avais fait lors d’une motion en avril quand il s’agissait de donner le nom de James Burty David au complexe sportif municipal », poursuit le conseiller.
Le maire de Curepipe réplique toutefois qu’il n’y a pas eu besoin de passer au vote ce jour-là, n’ayant ni de contre-proposition ni de contestation par les conseillers. « Il y avait quelqu’un qui a secondé la motion et tout le monde était d’accord. Cette liste a été approuvée à l’unanimité », a déclaré ce matin au Mauricien Sunil Beedassy. Ce dernier ne nie pas les relations conflictuelles et les divergences qui existent au sein de son équipe.
Sunil Beedassy fustige ouvertement les conseillers qui ne seraient pas coopératifs et qui seraient « tout le temps négatifs » en insistant sur le nom d’Anil Dhorbal. « Il y a un petit groupe qui n’est jamais présent dans les réunions et qui ne fait que critiquer et faire beaucoup de bruit quand ils sont là. Je n’ai aucun problème avec les autres », soutient le maire.
Selon des conseillers et employés municipaux, le désaccord entre Anil Dhorbal et Sunil Beedassy n’est plus un secret à la mairie. Ce qui serait également le cas concernant des divergences de vue qui existeraient aussi entre le maire et son adjoint.
Anil Dhorbal, président de la Commission Travaux qui n’est pas « on speaking terms » avec Sunil Beedassy depuis au moins deux mois, n’est nullement surpris des critiques du maire à son égard. « Je ne réponds pas à un maire qui ne fait pas l’unanimité et débite des faussetés. Il sait pertinemment bien à quoi je fais référence quand je parle de “faussetés”. Il doit supplier les conseillers de venir aux réunions afin d’avoir le quorum. »
À la municipalité, ils sont plusieurs employés à confirmer qu’un grand nombre de conseillers boudent les réunions des différentes commissions. Selon eux, la Commission Urbanisme / Développement n’aurait pas siégé depuis au moins une année. Anil Dhorbal confirme qu’il n’assistera pas à la cérémonie de remise des médailles de la ville demain. « Je ne serai pas là pour deux raisons. D’abord parce que je ne suis pas d’accord avec un nom qui figure sur cette liste et ensuite pour protester contre un maire qui débite des faussetés contre moi », explique le conseiller.
Clency Lajoie donne pour sa part une autre raison à son absence de demain. Celle-ci porte sur une question beaucoup plus fondamentale, soit le renvoi des municipales. « Je suis très mal à l’aise avec le renvoi de ces élections. Les conseillers ont pris un engagement avec l’électorat pour une période de cinq ans et nous avons rempli notre mandat. Le renvoi des municipales est carrément une atteinte à la démocratie régionale, mais est aussi un manque de respect envers les cinq conseils municipaux et envers les citadins. Ce qui est encore plus inconcevable c’est qu’à ce stade nous n’avons aucune indication quant à la date des prochaines élections », déplore le conseiller.

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