C’est ce que préconisent des syndicats en prévision des prochaines négociations triparties
Les syndicats affûtent leurs armes en vue des prochaines négociations tripartites portant sur le paiement de la compensation salariale annuelle. Bien que la plupart des dirigeants des fédérations et confédérations syndicales n’aient pas encore soumis de mémoires au gouvernement, ils s’accordent à dire que la compensation salariale devrait être au-delà du seuil de Rs 1000 cette année en raison de la hausse du coût de la vie.
Reeaz Chuttoo, président de la Confédération des Travailleurs des Secteurs Publics et Privé (CTSP), a laissé entendre que la confédération sera au moins fixée sur sa demande une fois que Statistics Mauritius aura publié les données relatives à l’Average Monthly Expenditure de chaque ménage.
»Le dernier exercice ayant trait aux dépenses des ménages à travers le Household Budget Survey remonte à 2017. Nous attendons donc que le Bureau Central des Statistiques vienne publier ses chiffres après plus de six ans. C’est au fait la principale raison qui explique pourquoi nous n’avons pas encore soumis notre mémoire au gouvernement », déclare Reeaz Chuttoo. Il affirme que la CTSP attend les retombées du dernier Household Budget Survey pour mettre au point sa proposition finale faute de quoi il aura à se fier aux conclusions du rapport de 2017.
Cependant, le président de la CTSP a tenu à préciser que le Consumption Pattern des Mauriciens a changé depuis 2017. « C’est pourquoi nous avons écrit au Bureau Central des Statistiques pour avoir les derniers chiffres concernant les dépenses moyennes des Mauriciens mensuellement pour que nous puissions formuler notre demande finale », ajoute le président de la CSTP.
Le président de la Congress of Independent Trade Union (CITU), Radhakrishna Sadien, souligne « qu’il ne faut pas se voiler la face en ce moment car la classe laborieuse souffre terriblement en cette période. Les Mauriciens, qui achètent des produits de consommation courante dans les supermarchés ou dans d’autres points de vente, arrivent difficilement à faire de bonnes affaires avec Rs 1 000. Le riz ration est pourtant subventionné par le gouvernement mais les démunis ne voient plus ce produit sur le marché. Les gens doivent se rabattre sur le riz dit basmati. Les prix de plusieurs commodités ont augmenté de façon dramatique. Les boîtes de conserve que les Mauriciens adorent généralement sont devenues des produits de luxe de nos jours. Bwat Somon prefere bann Morisien depas Rs 100 zordi. Le dholl puri se vend à Rs 20 et le melon d’eau à Rs 700. Où va-t-on dans ce pays ? Seul le prix de la pomme d’amour a chuté de façon vertigineuse en ce moment.
Même les Mauriciens de la classe moyenne n’arrivent plus à joindre les deux bouts de nos jours en raison de la cherté de la vie. C’est pourquoi la CITU demande que la compensation salariale soit fixée au-delà de Rs 1000 pour alléger le fardeau des Mauriciens dès janvier prochain », préconise-t-il.
Le président du Mauritius Labour Congress (MLC), Haniff Peerun, qui parle aussi au nom de l’All Workers Federation (AWF), abonde dans le même sens. Il maintient que le gouvernement devrait venir de l’avant cette année avec une compensation salariale décente tout en prenant en considération la perte du pouvoir d’achat des Mauriciens en général, la cherté de la vie, l’endettement de la population, la dépréciation du salaire de travailleurs et les nouvelles exigences des travailleurs dans une société moderne.
« Il ne faut pas ainsi prendre en considération uniquement le taux d’inflation pour déterminer le quantum de la compensation salariale annuelle. Il faut aussi tenir compte de la façon de vivre des Mauriciens en général qui a évolué avec le temps que ce soit au niveau de la santé, des loisirs, de l’éducation, etc. », déclare le président du MLC.