(Rapport de l’Audit) Dette publique: un casse-tête de Rs 450 Mds, + 49,7% depuis 2018

D'ici juin, le service de la dette locale nécessitera une injection de Rs 65 milliards Rs 14,9 milliards investies dans la NPFL « with remote expectations of Returns or Increase in Net Asset Value » Metro Express : zéro dividende pour le GM sur des investissements de Rs 13,2 milliards à ce jour Covid-19 Projects Development Fund : l'Audit dénonce que « most of the funds (Rs 19 billion) allocated had remained unutilised »

Indépendamment du débat sur le ratio de la dette publique par rapport au Produit intérieur brut (PIB), le rapport de l’Audit pour l’exercice financier se terminant au 30 juin 2022 indique que ce paramètre des Finances publiques a connu une détérioration de l’ordre de 49,7 % depuis 2018, pour se retrouver à Rs 450 milliards au 30 juin dernier. D’autre part, le ministère des Finances devra trouver Rs 65 milliards d’ici le 30 juin prochain pour le service de la dette locale ; cette section du rapport de l’Audit avance que deux institutions, à savoir Metro Express Limited et la National Property Fund Limited (NPFL), ayant bénéficié d’injections de fonds publics respectivement de l’ordre de Rs 13,2 milliards et de Rs 14,8 milliards, n’ont rapporté aucun dividende jusqu’ici ou encore présentent des « remote expectations of Returns or Increase in Net Asset Value ». L’Audit ne s’est pas gardé de critiquer la gestion du Covid-19 Projects Development de Rs 19 milliards.

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Brossant un tableau chiffré au titre de la dette publique, le Directeur de l’Audit note que du 30 juin 2018 au 30 juin 2022, le montant de la dette publique est passé de Rs 300,2 milliards à Rs 440,3 milliards, soit une augmentation de 49,7% : la Public Sector Domestic Debt était de Rs 336,1 milliards au 30 juin dernier contre Rs 308,6 milliards à pareille époque un an plus tôt ;

le ratio de la dette publique par rapport au PIB est présenté dans le rapport de l’Audit comme étant « significantly high », soit passant de 91,9% (Gross Basis) au 30 juin 2021 à 86% à la fin de juin dernier alors que sur le plan du Net Basis, cet indicateur est de 73,8% ;

la dette des corporations publiques a progressé de 35% d’une année à l’autre pour se retrouver à Rs 53,2 milliards contre Rs 39,5 milliards au 30 juin 2021 ;

le service de la dette publique représente 45% des dépenses, soit un montant de Rs 128,2 milliards.

Un autre chapitre d’intérêt dans le rapport du directeur de l’Audit se rapporte aux Outstanding Loans des corps para-publics au 30 juin dernier; lors de l’exercice financier, le gouvernement a injecté Rs 627,7 millions comparativement à Rs 564,6 millions pour le précédent. Le rapport note année après année les canards boîteux avec « debts of two statutory bodies, representing 62,8 per cent of total outstanding loans ».

Ces deux corps parapublics sont la Central Water Authority avec Rs 3,3 milliards et la Wastewater Management Authority (Rs 3,1 milliards). « The National Audit Office drew attention, in several instances, to the fact that the Central Water Authority had not been in a position to repay its loans since long », peut-on lire à la page 171 du rapport, qui ajoute également que « the Wastewater Management Authority has not been in a position to repay its loans due to financial difficulties ».

D’autre part, des investissements publics de l’ordre de Rs 49,9 milliards, soit 55,8% des actions et d’Equity Participation, « did not yield any return since they were acquired » avec le tableau dans le rapport laissant voir à ce hit-parade donnant des indications, dont

National Property Fund Ltd : Rs 14,8 milliards ;

Metro Express Ltd : Rs 13,2 milliards ;

Mauritius Multisports Infrastructure Ltd : Rs 5,2 milliards ;

MauBank Holdings : Rs 5,2 milliards ;

Landscope (Mtius) Ltd : Rs 3 milliards ;

Banque Africaine de Développement : Rs 2,5 milliards ;

CWA : Rs 1,9 milliard ;

WMA : Rs 1,5 milliard.

Au sujet de la NPFL, l’Audit souligne que « a review of NPFL’s audited financial statements for the past two financial statements for the past two financial years revealed that the company had made losses and had negative Net Asset Values. In the event that NPFL is unable to improve its financial position, a liability will have to be recognised in the financial statements of Government ».

L’Audit note aussi que la restructuration de la compagnie aérienne, Air Mauritius avec le transfert de la participation du gouvernement à Airports Holding Ltd a résulté en des pertes de Rs 887 millions.

Au 30 juin dernier, des investissements de Rs 75,4 milliards dans divers organismes publics ont rapporté des dividendes de l’ordre de Rs 654,2 millions, soit un Rate of Return de moins d’un pour cent, soit 0,86%.

Le coup de griffe de l’Audit aux Finances se résume quant à la gestion des Covid-19 Projects Development Fund, avec une remarque magistrale selon laquelle « large amounts remaining unutilised ». Sur une enveloppe de Rs 19 milliards à ce guichet d’urgence, Rs 10,6 milliards sont placées dans des dépôts fixes et des Treasury Bills et Rs 7,9 milliards dans des institutions bancaires dans mentionner le scandale de la Silver Bank…

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