Renganaden Padayachy : « En pleine phase de reprise avec tendance à la baisse pour la dette»

À peine une semaine après l’adoption du Finance Bill, Le Mauricien a rencontré le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, pour faire le point sur la situation économique et budgétaire. Il estime que le pays est en pleine phase de reprise.

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« La relance économique et les mesures prises dans les deux derniers budgets pour augmenter les recettes et contenir les dépenses permettent déjà un assainissement clair et durable de nos finances publiques », affirme-t-il.

Il annonce la présentation du Business Regulatory Reform Bill, du National Adoption Bill, du Bank of Mauritius Bill et du Banking Bill pour la rentrée parlementaire. Il donne l’assurance que le gouvernement travaille d’arrache-pied « pour que jamais nous ne connaissions une situation comparable au Sri Lanka ». Il se dit confiant qu’en tant que centre international financier de renom, Maurice saura conserver, voire améliorer, sa réputation et son attractivité.

Le Finance Bill, dernier texte de loi adopté avant les longues vacances d’hiver, était très technique et était incompréhensible pour le Mauricien lambda. Quelles sont les mesures qui devraient retenir notre attention ?

Comme à l’accoutumée, le Finance Bill de cette année était un projet de loi extrêmement riche et dense. Ce ne sont en effet pas moins de 82 textes qui ont été amendés pour permettre la mise en application du budget. Je vois dans le vote du Finance Bill l’étape finale et décisive du long chemin que nous avons parcouru pour mettre une bonne fois pour toutes la pandémie derrière nous.

Parmi les amendements clés qui ont été votés, je citerai volontiers les amendements apportés à la Compagnies Act et à la Small and Medium Enterprises Act, permettant désormais à toutes les entreprises dont le chiffre d’affaires ne dépassant pas Rs 100 millions d’être classées dans la catégorie des PME, au lieu de Rs 50 millions auparavant, et de formaliser la catégorie des entreprises de taille moyenne avec un chiffre d’affaires annuel allant jusqu’à Rs 250 millions. Ce sont ainsi 142 000 entreprises qui sont aujourd’hui comptabilisées comme PME ou MME.

Grâce au Finance Bill, tout particulier qui achète une voiture ou utilitaire électrique importé obtient maintenant un remboursement de 10% de la valeur de ce véhicule, jusqu’à Rs 200 000. C’est un véritable coup de pouce pour accélérer notre transition écologique, qui est l’un des grands chantiers de ce gouvernement.

Du côté du social, de l’équité et du pouvoir d’achat, conformément à la vision portée par notre Premier ministre, le Finance Bill est venu matérialiser des mesures budgétaires très concrètes en faveur des plus vulnérables et des classes moyennes.

Je pense notamment à la modification de l’Income Tax Act réduisant le taux d’imposition à 12,5% pour les personnes touchant entre Rs 700 000 et Rs 975 000 par an ou encore aux amendements apportés à la Social Contribution and Social Benefits Act, faisant de la CSG Income Allowance de Rs 1 000 par mois une réalité pour tous les Mauriciens percevant un revenu brut mensuel de Rs 50 000 et moins.

Est-ce que toutes les mesures annoncées dans le budget ont été prises en compte ? Est-ce que certaines mesures nécessiteront des textes de loi séparés, comme la BoM Act ? Est-ce pour bientôt ?

Pour répondre à votre question relative à l’inclusion de toutes les mesures budgétaires dans le Finance Bill, la réponse est clairement non. Et cela pour deux raisons évidentes. La première est que nous disposons déjà du cadre législatif adéquat pour appliquer un grand nombre des mesures annoncées dans le discours du budget. Pour ces mesures, nul besoin donc d’amender les textes de loi existants : le gouvernement et les entités compétentes ont directement la charge de leur mise en application.

La seconde raison est, comme vous l’avez mentionné, que certaines lois feront l’objet d’une révision dans leur intégralité ou seront nouvellement introduites à l’Assemblée. C’est ainsi le cas du Business Regulatory Reform Bill, du National Adoption Bill, ou encore du Bank of Mauritius Bill et du Banking Bill. Pour ce qui est du Bank of Mauritius Bill et du Banking Bill, j’ai eu l’occasion de revenir sur ce point à deux reprises dans l’hémicycle au cours des dernières semaines. Une fois lors des questions parlementaires et à nouveau lors des débats sur le Finance Bill.

En quelques mots, conformément aux annonces que j’avais faites dans le discours du budget, de nouveaux Bank of Mauritius Bill et un Banking Bill seront introduits dès cette année, en adéquation avec les meilleures pratiques internationales. Pour ce faire, la Banque de Maurice travaille actuellement et activement sur les deux nouveaux projets de loi, en consultation directe avec le FMI. Une fois les textes finalisés, ils seront soumis au vote de l’Assemblée, à la rentrée parlementaire donc.

La présentation de ce texte de loi, le Finance Bill, a coïncidé avec la publication du rapport de Moody’s jeudi dernier et des commentaires approfondis du FMI la semaine précédente. Est-ce que vous vous sentez visé par les commentaires de ces deux institutions ?

Comme j’ai pour habitude de le dire, nous avons toujours plébiscité l’approche constructive avec les institutions internationales, que ce soit avec le FMI, la Banque mondiale, l’OCDE ou les agences de notations. Et nous continuons à le faire.

Cela veut dire que le dialogue est bien présent. En d’autres termes, nous prenons note des avis formulés et décidons, en tant qu’État souverain, des actions à prendre. C’est aussi cela la démocratie, laisser s’exprimer les points de vue tout en restant fidèle au mandat que la population nous a confié lors des élections.

À propos des rapports du FMI et de Moody’,s dont vous faites mention, il serait bon de ne pas avoir une lecture trop manichéenne, et finalement biaisée, de leurs analyses. Il y a, dans ces deux documents, un grand nombre d’éléments très positifs en faveur des politiques publiques mises en œuvre par ce gouvernement et de la robustesse des institutions. Ils ne sont malheureusement pas toujours repris.

Je reprends donc quelques-uns de ces commentaires du FMI, je cite : « Mauritius has been gradually recovering from the pandemic. Staff projects real GDP growth of 6.1 percent in 2022. The economic rebound is expected to be driven primarily by the tourism sector […]. Unemployment is expected to decline as the economy recovers and to return to trend in the medium-term. »

Et également de Moody’s : « The headline fiscal and debt metrics will further improve, with the debt burden falling below 70% of GDP by the end of the fiscal year ending June 30, 2023 (fiscal year 2023). » Et que : « Mauritius’s sizeable international reserves limit external vulnerability risk. »

Est-ce que le glissement de Maurice vers le bas, passant de Baa 2 négatif à Baa 3 stable, ne constitue pas une source d’inquiétudes par rapport à la perception que peuvent avoir les opérateurs étrangers sur Maurice ? En vérité, qu’est-ce que cela implique pour l’économie mauricienne ?

Pour être bien comprise, je dirais que cette notation doit, d’une part, être remise dans son contexte, et d’autre part prendre en considération la note à l’instant T mais aussi et surtout, les perspectives d’avenir, c’est-à-dire l’outlook.

Concernant le contexte, il est bon de souligner que l’agence de notation s’est basée sur les données de 2021 pour conduire son analyse. En ce sens, la notation reflète la situation de Maurice en pleine pandémie, avec les frontières fermées jusqu’au mois d’octobre. C’est donc autant plus méritant pour notre pays d’avoir réussi, malgré la violence de la crise, à conserver son statut d’Investment grade. Je rappelle qu’au début de la crise de la Covid-19, cinq pays africains détenaient le statut d’Investment grade et que seule Maurice, avec le Botswana, a réussi à le préserver.

Concernant la dualité de la notation, et plus précisément notre Outlook qui passe de négatif à stable, votre question me permet de souligner la dynamique économique positive que nous sommes en train de créer et qui s’accélère. Le PIB en 2022 dépassera les niveaux prépandémiques, à hauteur de Rs 526 milliards, selon le FMI, et une croissance de 6,7% selon Moody’s. En se référant au communiqué de presse de Moody’s, vous pourrez relever que ce changement positif d’Outlook intègre cette dynamique.

Enfin, pour ce qui est des implications pour les investissements et l’économie mauricienne en général, je crois que Maurice a déjà fait la preuve de sa grande résilience. Nous prévoyons, d’ailleurs, un montant de FDI dépassant la barre de Rs 20 milliards en 2022, contre Rs 15,4 milliards en 2021.

Maurice en tant que centre international financier de renom, saura conserver et même améliorer sa réputation et son attractivité. L’expérience des listes du GAFI et de l’Union européenne en est un récent exemple.

Dans les rapports du FMI et de Moody’s, il est question de faiblesse institutionnelle et de gouvernance. Comment réagissez-vous ?

Une nouvelle fois, n’allons pas trop vite en besogne. Prenons un peu de hauteur. À la lecture complète du rapport de Moody’s, et j’insiste sur le mot « complète », vous verrez bien que l’un des premiers éléments mentionnés par Moody’s est, je cite, que le « pragmatic policy-making » constitue l’une des trois grandes forces (credit strenghts) de Maurice. Et que : « Mauritius consistently scores highly on international surveys for the quality of its institutions and its business-friendly environment. This is reflected in the Worldwide Governance Indicators, where Mauritius outperforms the median for Baa-rated sovereigns. The government has demonstrated an ability to adapt to a changing external environment while maintaining financial and economic stability. »

Remettons également les choses en perspective, l’analyse en question est faite au regard des politiques non-conventionnelles qui ont été déployées pendant la pandémie, la plus grave crise de notre histoire. Ces politiques, nous les assumons, nous les revendiquons et nous en sommes fiers. Posez-vous la question : sans le Wage Assistance Scheme, sans le One-Off Grant et sans la MIC, que serait notre pays aujourd’hui ? Une économie à genoux et une société en décrépitude.

L’administrateur du FMI pour Maurice, récemment en mission à Maurice, a lui-même indiqué clairement le 22 juillet que Maurice a réussi à faire face aux défis de la pandémie et que le gouvernement continue à gérer efficacement les conséquences négatives de la guerre entre l’Ukraine et la Russie.

Il a également rajouté au sujet de la MIC qu’« étant donné que le marché du tourisme a eu des difficultés à fonctionner pendant la période de Covid-19, la décision qui a été prise par les autorités est justifiable et nous pensons qu’à l’avenir, le pays pourra aborder correctement les risques et prendre les actions qui devraient être prises si nécessaire ».

Moody’s abonde d’ailleurs dans ce sens et précise ceci : « The creation of MIC, a special purpose vehicle that is fully owned by the Bank of Mauritius and funded through USD 2 billion of international reserves, has supported financial stability by providing funding to systemically important corporates. The creation of MIC has, in this way, shielded the local banks from a sharp surge in asset quality’s deterioration, which is positive for the banking system. »

Êtes-vous sensible aux appels concernant la capitalisation de la BoM vers une plus grande autonomie et sur la nécessité de transférer le MIC de la BoM ?

Les décisions relatives au futur de la Banque de Maurice ou de sa filiale, la MIC, sont du ressort de l’institution en question. Cela dit, en regardant dans le rétroviseur, il est clair que la BoM et la MIC ont joué un rôle capital, sans jeu de mots, pour passer la crise et ouvrir la voie de la reprise. Et cela a justement été possible grâce à la robustesse de la Banque Centrale qui s’est, depuis 2015, engagée dans une politique d’augmentation drastique des réserves internationales du pays.

Les chiffres en disent long. Les réserves sont passées de USD 3,9 milliards en décembre 2014, soit à peine 6,5 mois d’importation à USD 7 milliards en avril 2020, soit 12,8 mois d’importation. Sans un tel niveau de réserves, nous aurions pu connaître le triste sort de plusieurs pays qui se retrouvent aujourd’hui en faillite, détruisant les aspirations économiques et sociales de populations entières.

Je vois souvent l’exemple du Sri Lanka être brandi dans l’hémicycle et dans la presse. Il conviendrait de rappeler que le Sri Lanka ne disposait que de trois mois de couverture d’importation en 2020. Malgré les nombreux programmes du FMI qui accompagne le Sri Lanka depuis plusieurs décennies, le pays n’a pu faire face à la crise. C’est désolant ! Soyez certains que ce gouvernement travaille d’arrache-pied pour que jamais nous ne connaissions pareille situation.

Côté fiscal, le niveau de la dette en termes réels reste inquiétant. Le FMI parle de 100% du PIB…

Face à la crise du Covid-19, le recours à la dette pour protéger notre population et notre économie était une nécessité. Tous les pays du monde y ont eu recours, et le « quoi qu’il en coûte » était à cette époque, non seulement la seule, mais aussi la bonne chose à faire.

Aujourd’hui, nous avons heureusement passé ce cap. Nous sommes en pleine phase de reprise et la courbe de notre dette, tant publique que gouvernementale, suit une tendance à la baisse. En effet, la relance économique et les mesures prises dans les deux derniers budgets pour augmenter les recettes et contenir les dépenses permettent déjà un assainissement clair et durable de nos finances publiques.

Il y a quelques jours, j’ai communiqué les derniers chiffres officiels sur le sujet. La dette publique s’est abaissée à 86,4% du PIB au 30 juin 2022 en comparaison à 92,1% au 30 juin 2021, et non 100%, je tiens à le préciser. Nous observons la même propension au niveau de la dette du gouvernement, passant de 83,4% au 30 juin 2021 à 76,1% au 30 juin 2022.

En poursuivant nos efforts, nous atteindrons notre but de ramener la dette du secteur public à moins de 80% du PIB, nouvel ancrage fiscal déterminé par le FMI, en 2023, soit deux ans avant la date prévue. À moyen terme, nous avons placé l’objectif à 60% du PIB pour la dette gouvernementale. Cela nous permettra de renforcer notre résilience, pour nous tenir prêts à affronter tout choc externe à venir et imprévu. C’est cela que j’appelle la bonne gouvernance.

Ne dépendons-nous pas trop de l’industrie touristique pour rééquilibrer notre croissance économique et nos revenus en devises étrangères ? Quid des autres secteurs productifs ?

Depuis la réouverture totale de nos frontières le 1er octobre 2021, il est indéniable que le tourisme joue un rôle majeur dans la reprise post-Covid, le secteur ayant toujours le potentiel de contribuer à plus de 20% de notre PIB, directement et indirectement.

Avec la demande croissante pour Maurice qui émane tant des voyageurs que des compagnies aériennes, nous sommes sur la bonne voie pour atteindre le million de touristes cette année. Ce qui aura, bien entendu, un impact positif et conséquent sur la croissance.

En effet, je rappelle qu’il a été estimé qu’au-delà de 800 000 touristes, chaque tranche de 100 000 touristes supplémentaire contribue jusqu’à 0,6 point de pourcentage à la croissance de notre PIB. Bien entendu, le tourisme n’est pas le seul secteur qui sera le moteur de croissance et apporteur de devises étrangères. Les exportations de biens sont dynamiques et devraient atteindre Rs 100 milliards en 2022.

Ainsi, pour le premier semestre de l’année, les exportations ont dépassé les Rs 47 milliards contre Rs 39,7 milliards pour la période correspondante de 2019. Notre ambition à moyen terme d’élargir nos marchés, ponctuée par la signature d’accords commerciaux majeurs avec l’Inde, la Chine et l’Afrique, commence à porter ses fruits. Les exportations sont déjà en hausse sur ces marchés.

En termes de services, les secteurs des TIC/BPO et des services financiers sont florissants, et plusieurs grandes entreprises multinationales se sont installées récemment, tandis que celles qui existaient déjà étendent leurs activités grâce à de grands contrats internationaux. Cette tendance stimule, bien entendu, les exportations de services et augmente les entrées de devises. La pandémie a montré que le pays a su soutenir son économie grâce à la résilience du secteur des services financiers et à la solidité de l’industrie des technologies de l’information et de la communication (TIC), chaque secteur enregistrant une croissance de 14,1% et 5,1% respectivement en 2020.

Un autre domaine qui aura un impact immédiat sur la balance des paiements concerne les FDI. Après deux années de performances inférieures à la moyenne en termes d’entrées, principalement dues à la pandémie et à la fermeture des frontières, les entrées de FDI reprennent rapidement. Comme je le disais, ils devraient dépasser les Rs 20 milliards cette année, grâce à des investissements importants dans l’immobilier, l’industrie manufacturière, les TIC et l’énergie.

De plus, les investissements dans les secteurs nouveaux et émergents sont fortement encouragés avec un portefeuille d’incitations mis en place pour attirer les investisseurs dans le domaine de l’IA, de la blockchain, de la fabrication haut de gamme, notamment les dispositifs médicaux, les équipements d’ingénierie, la biotechnologie, les produits pharmaceutiques, entre autres. Avec les incitations mises en place pour développer les nouveaux secteurs, nous pouvons affirmer sans risque que les FDI et les exportations vont continuer à augmenter.

La stratégie en termes d’échanges commerciaux est cependant plus large. Nous avons élaboré une stratégie de substitution des importations, en particulier en ce qui concerne la production d’énergie et de nourriture. En réduisant les importations de carburants et de produits alimentaires, notre objectif est de réduire drastiquement le déficit commercial.

Malgré la hausse du prix du sucre sur le plan international, la production continue de baisser. Quelles sont les mesures prises pour relancer ce secteur et encourager la modernisation de la production sucrière ? Ce secteur est aussi étroitement associé à la production énergétique. Quelles sont les mesures incitatives prévues ?

Certains parlaient de la canne comme d’un Sunset Sector. Soyons un peu sérieux. N’oublions pas que pendant des années, l’ancien gouvernement a tout fait pour raser ce secteur du paysage économique mauricien. Au contraire, ce gouvernement croit dans le potentiel du secteur et en sa capacité de se transformer.

Pour cela, notre objectif est de nous assurer que les gains sont équitablement distribués, à toutes les parties prenantes, et en particulier aux petits planteurs. C’est pourquoi nous avons proposé une série de mesures pour améliorer la compétitivité du sucre mauricien et pour soutenir les planteurs de canne à sucre.

Une mesure historique introduite est le prix minimum garanti de Rs 25 000 par tonne pour les planteurs produisant jusqu’à 60 tonnes de sucre. Le paiement de la prime au Sugar Insurance Fund Board offre une sécurité aux petits planteurs. Pour réduire les coûts, le gouvernement a également renoncé au CESS pour la récolte 2022.

Pour remettre sous culture les terres abandonnées et encourager les planteurs à augmenter leur rendement, la subvention de Rs 35 000 dans le cadre du Cane Replantation Scheme a été portée à Rs 50 000 par arpent. En outre, un Cane Replantation Revolving Fund a été mis en place par le DBM pour accorder des prêts à un taux annuel préférentiel de 2,5%. La mise en place de ce fonds devrait contribuer à augmenter la production annuelle de sucre à 400 000 tonnes.

Concernant la production d’énergies propres, vous avez tout à fait raison de la lier à l’industrie cannière. Nous croyons dans le potentiel du secteur pour nous permettre d’atteindre notre objectif de 60% d’énergies renouvelables d’ici 2030.

La production d’énergie fait partie intégrante du plan de modernisation de l’industrie de la canne à sucre ainsi que de la stratégie en matière d’énergies renouvelables. C’est pourquoi le gouvernement a mis en place le National Biomass Framework qui offre un prix garanti de Rs 3 300 par tonne de sucre produit comme valeur pour la bagasse. Ce nouveau prix représente environ USD 85 par tonne de sucre, ce qui constitue un filet de sécurité important pour les producteurs confrontés à une forte volatilité des prix mondiaux du sucre.

L’idée est d’encourager davantage de propriétaires fonciers à s’engager dans la production d’énergies renouvelables à partir de la biomasse, tout en assurant une contribution plus équitable de l’industrie de la canne à sucre pour soutenir toutes les catégories de cultivateurs de canne à sucre. Nous travaillons actuellement à l’élargissement du champ d’application du cadre national pour la biomasse en étudiant comment d’autres sous-produits de la canne peuvent être introduits dans ce dispositif, ce qui ne pourra que profiter aux producteurs et aux planteurs à long terme.

La stratégie que nous déployons pour l’industrie de la canne est en réalité le miroir de notre vision économique plus globale pour le pays, une stratégie alliant consolidation et diversification. Avec toujours le même objectif, celui du progrès et du développement pour tous.

Le mot de la fin. Comment envisagez-vous l’avenir ?

L’avenir, je l’envisage dans la confiance. Avec pragmatisme et résilience. Et surtout, encore et toujours aux côtés des Mauriciens.

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