Services : Défis de conformité en hausse dans le secteur financier post-Covid

Face aux changements majeurs intervenus dans le sillage de la crise sanitaire, la New Normal s’est mise en place, avec des risques de cyberattaques et une volatilité des marchés accrue, entraînant de nouvelles réglementations venant augmenter la pression sur les institutions financières. Les acteurs du secteur financier doivent s’y conformer, tout en adoptant des pratiques irréprochables en termes d’intégrité et de conformité, et ce, d’autant que les attentes du public et des investisseurs se sont décuplées en matière de transparence. Le groupe MUA et le MIoD ont tenu une table ronde pour en discuter.

- Publicité -

« Après la pandémie, nous faisons maintenant face à l’impact économique du conflit en Ukraine. Cela dit, l’ensemble du secteur financier, banques, assurances et gestionnaires d’actifs, est mis à contribution pour soutenir l’économie et doit faire face à des difficultés opérationnelles, tout en respectant les obligations de conformité qui leur incombent dans un paysage économique, financier et réglementaire qui ne cesse d’évoluer », explique Sheila Ujoodha, Chief Executive Officer (CEO) du Mauritius Institute of Directors (MIoD). Elle plaide pour une approche intégrée et insiste sur une tolérance zéro face aux crimes financiers.

Bertrand Casteres, Group CEO de la MUA, souligne que la MUA a pris la responsabilité d’être transparente et inclusive dans toutes ses communications institutionnelles liées à ses risques et ses engagements, en mettant en avant ses points forts ainsi que ses axes d’amélioration. « Cela se reflète entre autres à travers la publication de notre ratio de solvabilité ou autres informations fournies dans nos rapports annuels, nos réunions avec les investisseurs et diverses communications à tous nos collaborateurs et partenaires. »
Comme le volume de risques a augmenté après deux années de pandémie, Bertrabd Casteres s’appesantit sur le fait que les entreprises doivent constamment améliorer leur gestion des risques. Il fait ressortir que la pandémie a mis en lumière des menaces que les assureurs ne peuvent couvrir seuls, à commencer par la santé publique et le changement climatique. D’où la nécessité d’une collaboration. Il se dit convaincu qu’il faut préparer la société  à faire face à des problèmes de santé.

La dimension sociale

Vikash Thakoor, CEO de la FSC Mauritius, a expliqué que la pandémie a perturbé lamanière de vivre et de conduire des affaires. Tout a changé dans notre environnement et nos habitudes, estime-t-il. « Les institutions financières se sont adaptées avec le télétravail. Mais un grand nombre d’institutions financières n’avaient pas – ou peu – de Business Continuity Plan. Le facteur humain était rarement considéré ou Grossly Ignored. Et la dimension sociale est importante dans le concept de conformité. »

Il soutient que l’attitude des consommateurs a changé et que 71% d’entre eux ont shifté vers des achats en ligne. « Des changements comportementaux sont opérés et nous ne pouvons ignorer l’impact de ces changements sur les impératifs de la conformité. » Au vu de tous ces changements et de la New Normal, les régulateurs arrivent avec des règlements « and more things to comply with », prévient le CEO de la FSC.

Au niveau du secteur bancaire, Daniel Essoo, CEO de la Mauritius Bankers Association (MBA), affirme : « Aujourd’hui, aucune entreprise ne peut ignorer ces considérations essentielles que sont la conformité, la gestion du risque, et la responsabilité sociale. Trouver le bon équilibre, par les temps qui courent, constitue un défi intéressant à relever. » Il ajoute que de nouveaux règlements sont venus s’ajouter pour respecter les conditions imposées par le GAFI et que le secteur bancaire fait de son mieux pour s’y adapter. « Nous devons digérer ces règlements et les mettre en pratique. »

Samad Jhummun, CEO de Mauritius Finance, a évoqué notamment le risque de Talent Shortage, puis a insisté sur le fait que la conformité « va bien au-delà du secteur financier ». Aujourd’hui, dit-il, une multitude de risques existent, auxquels les gens ne pensent même pas. « Par exemple, les gens qui font du télétravail. Il peut arriver que certains travaillent pour deux compagnies en même temps. » Il ajoute que certains pays mettent des règlements en place pour ramener les gens au bureau, mais que chaque organisation doit trouver le bon équilibre.

Quant à Vasish Ramkhalawon, secrétaire général de l’Insurers Association of Mauritius, il s’est voulu rassurant à l’effet que le secteur est « highly regulated », tout en faisant néanmoins ressortir qu’il « ne faut pas uniquement adhérer aux lois, mais aussi mettre en place des contrôles internes, si votre entreprise est une organisation responsable ».
Se référant au blanchiment, il dira que même si Maurice se déclare « l’amie » de diverses nations, « nous restons sous leur radar » et « regulatory pressure will come in ». Evoquant la pression inflationniste, il estime que cela représente un « huge risk » pour les assureurs, notamment avec des effets sur le coût des réclamations.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -