Sur un brasier perché…

Très mauvais les signaux en cette fin d’année. La MBC qui censure de son propre chef et suivant une logique totalement… illogique le cardinal Piat dans son message de Noël : on nage en plein délire ! Les augmentations de l’essence et du diesel à un moment où le porte-monnaie subit un régime amaigrissant à la vitesse grand V, suivant les hausses de prix des produits alimentaires et médicaux particulièrement. Sans oublier les principaux responsables de la catastrophe humaine et écologique du MV Wakashio, trouvés coupables par la justice mauricienne, et qui rentrent tranquillement chez eux.

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Tous ces ingrédients composent un mélange sulfureux, un cocktail explosif et laissent un goût très amer. Il suffira d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres. Comme si la crise sanitaire du Covid-19, avec les bouleversements par moments radicaux sur nos vies, n’accentuait pas déjà assez la pression ! Il fallait encore jeter de l’huile sur le feu…

2022 ne démarrera pas sous les meilleurs auspices. Nombreux sont les Mauriciens conscients d’être assis sur une véritable poudrière qui menace d’exploser à tout moment. Tout le monde ou presque (sauf les crapules qui s’en mettent plein les poches pendant que le peuple trinque en sont épargnés, c’est sûr) est à bout. Au bord de la crise de nerfs. Et le comble, c’est ce Premier ministre totalement absent, effacé, sans âme ni humanité, persuadé (par ses “spin doctors” et son équipe de super-conseillers) qu’il est “limem meyer”.

Un leader, un vrai qui se respecte et qui aspire au respect de son peuple, aurait par exemple, et sans attendre ni sans brandir quelque justification abracadabrante, limogé illico le directeur général de sa station de radio-télévision nationale. Pour l’impair, pire, l’infamie causée par Anooj Ramsurrun, DG par intérim de la boîte à propagande de l’actuel régime, et qui ne s’excuse ni ne s’explique. Il ne s’agit surtout pas d’une vulgaire bourde et encore moins d’erreur humaine. C’est de l’abus de pouvoir, point.

Différents observateurs de notre vie politique, sociale et même religieuse réclament, non sans raison, des excuses publiques, tant de Pravind Jugnauth que du DG par intérim. Pravind Jugnauth a tout intérêt à se débarrasser d’un énième pyromane qui s’arroge des prérogatives qui ne sont pas les siennes. Encore faut-il qu’il y croie et qu’il ait le courage d’une telle décision ! À un moment où le pays enchaîne les crises et croule littéralement sous les pressions et frustrations multiples, l’heure est à l’unification. Pas à la division. S’il cautionne ce qu’a fait la MBC, cette fois, Pravind Jugnauth créera un très mauvais et dangereux précédent. Dont les séquelles pourraient être irréversibles.

Dans le même registre, le dénouement dans l’affaire de l’échouage du MV Wakashio est également très confus. On est en droit de se demander si la décision de libérer le capitaine du navire et son second est la meilleure et unique option ? Faut-il rappeler que ce même capitaine a admis que ce fameux soir, l’alcool était servi à bord de son vaisseau et qu’il avait demandé à ses officiers de se rapprocher du rivage mauricien pour capter l’Internet et appeler leurs proches ? Face à la perte des emplois, les dommages écologiques causés à la faune et la flore de la région, et le fait que des familles entières sont toujours sinistrées sur cette partie de notre littoral depuis ce terrible naufrage et la prise en charge lamentable du gouvernement de cette crise inédite dans notre pays, est-ce bien une réponse adéquate ?

2022 sera certainement une année qui ne nous fera aucun cadeau, il faut bien se le dire. Avec le Covid-19 qui est loin de nous laisser en paix sur tous les plans – santé, économie, social, éducation, tourisme, finances… – et la récession mondiale, puisque la crise sanitaire n’a épargné personne autour du globe, il nous incombe de prendre les bonnes décisions et, surtout, notre sort entre nos mains. Nous sommes à la croisée des chemins. À nous de faire les bons choix et d’envoyer les signaux qu’il faut à ceux qui ont été élus pour veiller sur nous. Quand ils fautent, ils doivent assumer.

 

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