Sur une note salée et amère

2021 se termine, pour beaucoup d’entre nous, sur une note très salée – tous ceux qui ont perdu proches, parents, amis et connaissances, emportés par le Covid-19 – et tout aussi amère. Demandez aux parents qui « ris diab par lake » depuis l’an dernier, pour subvenir aux besoins des leurs. Le très fort taux en termes de pertes humaines enregistré durant ce dernier trimestre est venu sonner le glas. Des jeunes, certains très jeunes (17 ans), des aînés et des adultes dans la force de l’âge, tous ont été logés à la même enseigne face à un virus au variant des plus virulents, impitoyables et sans répit, qui s’embarrasse nullement de savoir s’il laisse derrière lui des familles décimées, des parents à jamais meurtris dans leur âme et leur chair d’avoir à enterrer leur propre progéniture. Le Cardinal Piat épingle notre triste sort judicieusement dans son message de Noël.

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Cette situation tragique, on ne cessera de le répéter, aurait sérieusement pu avoir été évitée, si seulement les autorités concernées, plus spécifiquement le ministère dirigé par le Dr Kailesh Jagutpal, ainsi que le High-Level Committee qui siège sur le plan national et prendrait toutes les décisions relatives au Covid-19, avaient fait preuve de davantage de vigilance, d’anticipation et d’application. Bref s’ils avaient fait leur boulot, en somme.
Mais au lieu de cela, et on connait la chanson avec le dernier scandale en date, nommément de la vente du Molnupiravir, ces priorités n’étaient nullement à l’ordre du jour! A la place, telle la cigale, certains et pas des moindres au cabinet ministériel, préféraient plutôt vendre des châteaux en Espagne que « get laverite en fas nou figir », comme le chante si bien Kaya. Et voilà le résultat : des morts et encore des morts, vaccinés ou pas. Et pour couronner cela, il a fallu lancer des SOS à des pays amis, pour s’approvisionner en oxygène, solliciter de l’aide et de la formation. Comme si, tout ce temps-là, ceux censés prendre des décisions appropriées s’étaient enfermés dans une bulle et attendaient, naïvement, le Covid-19 passer… C’est cela, gouverner ? L’adage ne dit-il pas « gouverner, c’est prévoir ? » Alors, il est passé où le département de prévisions ? À la trappe ou fermé pour cause de Covid-19 ? À moins qu’il ait été redéployé pour attribuer des contrats faramineux aux petits copains et copines des puissants du jour ?
Pour en revenir au scandale révélé par le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, au

Parlement, justement, on se demande à quel point nos politiques prennent le peuple pour des ‘bêtes’! En effet, les chefs de Lakwizinn s’étant rendus compte que le pot aux roses a été découvert et qu’il fallait fuir en avant, comme sauve qui peut idéal, ils n’ont trouvé mieux que d’envoyer à l’abattoir des fonctionnaires sur le départ !

Comme si personne ne sait que tant qu’un supérieur hiérarchique, en l’occurrence, dans ce cas précis, un ministre, ne donne pas des ordres, les fonctionnaires ne s’exécuteront pas. Reza Uteem a bien fait ressortir cette évidence, mais cela n’empêche en aucun cas les Top Chefs de Lakwizinn de poursuivre, obstinément, dans leur voie.

2021 a été une année de ratages lamentables, pas d’actes manqués. Est-ce que cela va aller en empirant ? Souhaitons sincèrement que non ! Mais sans vouloir être pessimiste ni être un oiseau de mauvais augure, les dés semblent hélas !, jetés ! Jusqu’ici, davantage de choses vont de travers. Déjà avec la crise sanitaire mondiale, ça n’aide en rien. Maintenant avec les magouilles et autres frasques, comment ne pas s’attendre au pire ?

Face à la pression grandissante de la rue pour que l’occupant du fauteuil ministériel à la Santé ait un sursaut d’amour propre et qu’il « step down », le Dr Kailesh Jagutpal semble se porter un peu pâle, ces temps-ci. Une absence « couverte » par l’enquête menée par l’ICAC. Mais combien de compatriotes ont encore, en cette fin 2021, confiance en nos institutions qui semblent être quasiment toutes gangrenées et pourris à l’os ?
2022 ne sera pas une année de miracles. À moins que le peuple se réveille et décide de se donner les moyens de réaliser ses objectifs.

Husna Ramjanally

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