TECOMA AWARD 2011— MARIO GÉBERT: «?La passion contagieuse?»

Lauréat du Lions Award for Young Entrepreneur en 1991 et du Regional Honours Club de Xerox en 1993, Mario Gébert, 43 ans, s’est souvent retrouvé sous les feux de la rampe. Une ironie du sort pour ce premier de la classe qui fait traditionnellement profil bas. Tour à tour employé de banque à la Mauritius Commercial Bank, commercial chez Kalachand, Harel Mallac Bureautique, puis Rogers, Mario Gébert devient manager des ventes et du marketing de la division « Produits frais et surgelés » de Scott (groupe Rogers), en 2000. C’est aussi l’année au cours de laquelle il obtient son MBA (maîtrise en gestion d’entreprise). Une carrière prometteuse se dessine pour cet originaire de Beau Bassin, issu d’une famille modeste. Mais voilà. Fin 2002, le département dont il assure la supervision est dans le rouge : 10 à 12 millions de roupies (250 à 300 000 euros) de pertes, pour un chiffre d’affaires de 5,3 millions d’euros. Pis, la division gastronomique de Scott cumule 1,25 million d’euros de pertes sur cinq ans. Trois scénarios se présentent : fermer, vendre ou restructurer. C’est là que commence l’histoire de Finefoods Marketing.Muni d’une véritable passion de la bonne chère et d’une irréductible volonté de réussir, Mario Gébert croit encore dans le potentiel de cette entreprise. Il démissionne de Scott, crée une société familiale qui reprend à crédit les stocks existants pour une valeur de 750 000 euros, investit 125 000 euros dans la logistique et se sépare d’une vingtaine d’employés. « Je dois une fière chandelle aux 45 employés qui m’ont accompagné dans cette aventure. Ils ont été sensibles à ma démarche et m’ont fait confiance, tout en comprenant que nous étions dans le même bateau. Nous sommes fiers d’avoir relevé ce défi collectivement », souligne Mario Gébert. Afin de tenir son pari, celui-ci identifie treize domaines pour rendre perfectible son organisation. Il commence par éliminer le middle management (cadres intermédiaires) pour devenir le principal centre décisionnel.
« Cela nous a permis de gagner en agilité», explique-til.
Ensuite, la fusion des équipes commerciales et logistiques permet de gagner en productivité. Aussi, le fougueux entrepreneur rationalise le portefeuille de produits de Finefoods Marketing, pour ne conserver que les articles les plus prisés et rentables. Enfin, Mario Gébert externalise presque toutes les fonctions de son entreprise pour se focaliser sur son coeur de métier : l’importation, la commercialisation et la distribution de produits frais et surgelés. Résultat des courses : à l’issue du premier exercice comptable, le bilan de Finefoods Marketing est plus qu’honorable : 4,1 millions d’euros de ventes pour 25 000 euros de bénéfices. Le remède de cheval administré a été efficace et lui a permis de résister et de prospérer sur un marché hyperconcurrentiel. À preuve : au 30 septembre 2010, Finefoods Marketing réalisait un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros avec une marge d’environ 3%. Une bonne santé financière qui a permis à Mario Gébert de racheter, il y a trois ans, Citronnelle Ltée, une entreprise rodriguaise spécialisée dans la distribution de produits alimentaires secs. Alors que sa clientèle est essentiellement composée d’hôtels, de GMS (grandes et moyennes surfaces) et de petites boutiques, Finefoods Marketing s’essaye depuis mars 2010 à la vente au détail dans une échoppe située à Curepipe sous l’enseigne « Saveurs et tentations » créée par la maison. « Nous souhaitons communiquer notre passion au public et accéder directement aux particuliers. Aujourd’hui, on peut vendre de la viande comme on vend du vin AOC (appellation d’origine contrôlée) », explique le directeur général de Finefoods Marketing. « Les débuts sont laborieux mais nous souhaitons développer ce concept en ouvrant une seconde boutique. ». Songet- il à une expansion régionale ? « Quelques fournisseurs nous ont proposé de développer certaines marques dans la région, mais ce n’est pas notre priorité à l’heure actuelle. Nous privilégions la consolidation de nos activités locales », explique le quadra.
Albert Kouda Jr

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