La mélodie du cœur de Joëlle Coret à sa “Mama”

C’est une mère courage et une artiste généreuse qui s’est toujours battue pour des causes qui lui tiennent à cœur. Elle, c’est Joëlle Coret, aussi connue comme MJ. À l’occasion de la Fête des mères, la chanteuse sort le single et le clip Mama. Une chanson teintée d’émotions, interprétée en version kreol et italienne pour témoigner son amour à sa mère tout en rendant hommage à toutes les mamans. Dans le clip, la chanteuse met en scène deux histoires inspirées de faits réels, celle de sa propre mère, Florène, et de Nalini Aubeeluck qui s’est battue entre la vie et la mort.

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Joëlle Coret déclare tout son amour à sa maman avec émotion et simplicité sur Mama. Quatre minutes et vingt-six secondes intenses où de son timbre de voix singulier, la chanteuse exprime avec intensité toute sa reconnaissance envers celle qui l’a mise au monde. Mama est aussi bien une déclaration d’amour qu’un projet sentimental qui témoigne surtout de la ténacité de Joëlle Coret. Le poème que cette dernière offre à sa mère l’année dernière pour la fête des mères est devenue une mélodie. “En regardant l’émotion provoquée, j’ai ressenti que je posais des mots sur le ressenti de beaucoup de personnes qui l’écoutaient pour la première fois, à commencer par ma mère”, confie-t-elle.

D’où sa décision de sortir le single cette année. Après un an, le bébé est là ! Mais sa conception n’a pas été sans obstacle. Après un énième enregistrement non-satisfaisant en studio, alors que la chanteuse était sur le point de tout abandonner, elle trouva le courage de tout recommencer. Elle a été épaulée par sa famille qui l’a encouragée à chaque étape de cette aventure. De même que Denis Fricot, son mentor et ami de longue date “ainsi que d’autres personnes qui se reconnaîtront”. Sans chichis, ni fla-flas et autres démonstrations vocales, Mama, produit par MJ Prod, se dévoile dans toute sa simplicité en s’accompagnant uniquement du piano et du violon.

Mère battante

Mama, dont la pochette est réalisée par Paradize Burning, se décline aussi en version italienne avec une traduction de Janine Coret, Kate Desveaux et Stefano Farci. Le clip vidéo, signé Fabrice Cheong

de Unikal Production a reçu le Sponsoring de l’hôtel Heritage Awali pour le tournage. Il s’inspire de faits réels pour sensibiliser. Le scénario porte ainsi à l’écran le vécu et le combat de deux mamans : Florène Coret et Nalini Aubeeluck. Tout juste avant son départ pour les Championnats d’Afrique d’Haltérophilie au Cameroun en 2016, son frère, Cédric Coret, a été victime d’une rupture du tendon du genou droit et la carrière du champion en Haltérophilie allait s’éteindre. Joëlle coret se souvient du courage de sa mère, “qui souffre et se bat à côté de son fils, incapable de bouger. Par sa foi et son courage, maman tient le coup, car elle croit en sa guérison et l’aide à se relever.” Florène a été au chevet de son fils nuit et jour et l’a accompagné dans sa ré-éducation. Joëlle Coret est aussi reconnaissante à Nalini Aubeeluck d’avoir accepté de mettre en scène son histoire. “Une histoire qui m’inspire et me touche.” Suite à une hémorragie cérébrale, Nalini Aubeeluck sombra dans le coma en mars 2020, se retrouvant entre la vie et la mort. L’actrice et entrepreneuse se réveilla au bout de sept jours avec tout le côté droit de son corps paralysé. Epaulée par son fils Hans, Nalini Aubeeluck a dû réapprendre à manger, à marcher, à parler et rire…

Profonder soufrans mo leker

“Nous n’avons pas assez de mots pour témoigner de l’amour d’une mère, de son combat, de son courage et de sa détermination.” Comme le chante Joëlle Coret sur Mama, la sienne connait “profonder soufrans mo leker” et l’a toujours soutenue dans les moments difficiles. Après une rupture compliquée

avec le père de son fils, Johéno, 8 ans, Joëlle Coret est mère célibataire depuis cinq ans. De déception en déception, elle a souffert et s’est souvent retrouvée à terre. Pourtant, comme elle l’exprime dans une vidéo fort inspirante MJ Motivation, qu’on retrouve sur Youtube, la «warrior» s’est relevée de chaque coup dur pour continuer son combat. Ses cicatrices du passé, elle les porte aujourd’hui dignement. “Ma déception est devenue ma force de motivation.” Voir son fils grandir et devenir ce “petit homme” bienveillant qui s’exprime de temps en temps avec une maturité surprenante, suffit à combler la maman de joie. C’est aussi son petit garçon qui lui a redonné le courage de recommencer à chanter après presque cinq ans de pause. “Lors de laquelle j’ai enchainé plusieurs boulots dans différents secteurs, notamment l’hôtellerie, l’administration d’une école d’aviation et autres, pour subvenir aux besoins de mon fils. Cependant, la musique m’a beaucoup manquées.”

Pour la bonne cause

Joëlle Coret compte 24 ans de carrière à son actif. Celle qui débuta dans des mariages a eu la chance de se produire sur le concours Tremplin à 12 ans. En parallèle à ses études au secondaire, elle évolua dans le milieu hôtelier. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que c’est toujours pour une cause ou pour conscientiser que la présidente de l’Union des Artistes (syndicat qui milite pour les droits et le respect des artistes) produit un titre. “Mon rêve d’enfance était d’être avocate, justement pour défendre les intérêts des artistes”, confie la jeune femme. Toutefois, sa carrière dans le droit est mise en sourdine quand elle se voit offrir l’opportunité d’aller travailler à Dubaï. “Être artiste n’est pas uniquement un divertissement, mais un métier en lui-même”, nous lance-t-elle.

Joëlle Coret se forme en différents styles, langues et techniques vocaux. Dans le milieu hôtelier, elle est d’ailleurs reconnue pour sa voix à la Tina Turner, mais a toujours été en quête de sa propre identité. “Pour moi, chaque artiste a son potentiel, sa valeur, sa voix et son identité. Vous ne me verrez jamais copier un autre.”

Elle a toujours souhaité partager sa musique “telle que je la ressentais”, confiait-elle à Scope en octobre 2002 après son retour à Maurice. Elle faisait alors la couverture du magazine avec la sortie de son premier album Vision Dimé. Un album qui lui permettra de se faire connaître au niveau local et d’évoluer sur des scènes de renom tels que le Festival de l’océan Indien. Elle a l’occasion de faire les chœurs sur divers albums d’artistes locaux et internationaux de renom. Elle collabore également sur un deuxième album en 2013 Together, projet à mi-chemin entre la Tunisie et Maurice. À l’époque, elle était animée avec la même volonté de se battre pour les causes qui lui tenaient à cœur.

“Beaucoup de gens m’approchent aujourd’hui en me disant que j’aurais dû arriver loin dans le métier, que j’ai fait beaucoup pour les autres sans m’investir comme il le fallait dans mes propres projets.” Elle tient à le dire haut et fort : “Je ne recherche pas la gloire. Je souhaite juste être un exemple pour la jeune génération afin qu’elle prenne conscience qu’il est important et juste de se

battre pour certaines causes.” Quand elle regarde dans le rétroviseur, elle n’a aucun regret car elle sait que c’est son vécu, ses choix et ses combats, qui ont façonné la femme forte et la maman qu’elle est aujourd’hui.

Photo Credit : MK Fotografi

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