Ainsi est la FIFA !

Le Mondial 2022 a enfin débuté sur les différentes pelouses au Qatar. Loin cependant d’atténuer les critiques, 12 ans après son attribution par la Fédération internationale de football associations (FIFA). Au point même de forcer une sortie en règle de nul autre que le président de la plus puissante des instances sportives mondiales, le Suisse d’origine italienne, Gianni Infantino. Lui qui a, de manière surprenante, volé au secours du Qatar, quelque temps seulement après avoir déclaré « Tout est prêt (pour) la meilleure Coupe du monde de tous les temps » !
Cette fois, M. Infantino vient, dans un certain sens et somme toute indirectement, affirmer un soutien « inconditionnel » au Qatar ! Pour ne pas dire cautionner l’attribution d’une Coupe du monde entachée, depuis 2010, par des scandales de corruption, et dont l’ancien patron, Sepp Blatter, en a fait les frais. Au même titre que Michel Platini, alors celui de l’Union européenne de football associations (UEFA), et le Qatari Mohamed Bin Hammam, ex-président de la Confédération asiatique.
Gianni Infantino, en voulant trop bien faire, notamment pour l’avocat de profession qu’il est, s’est à notre avis, laissé submerger par ses émotions. Sans doute imprégné par l’ambiance et un niveau de confort dépassant les 5 étoiles. Les termes utilisés pour décrire son état d’âme, à la veille du coup d’envoi, en disent d’ailleurs long.
Lui qui affirmait se « sentir » à la fois « qatari », « arabe », « africain », « gay », « handicapé » et même « travailleur immigré ». Tantôt vantant les « progrès » réalisés par le Qatar sur le dossier des travailleurs migrants et tantôt considérant les critiques occidentales de « profondément injustes ». Pour le boss de la FIFA donc, l’Europe devrait s’excuser !
Sauf qu’on ne peut qu’être dubitatif devant de tels propos purement politiques. Cela en tenant compte surtout de la réalité des conditions de travailleurs migrants souvent décriées par les instances mondiales appropriées. Idem pour la position dite « conjointe » de dernière minute de la FIFA, aux côtés des organisateurs, d’interdire toute vente d’alcool à proximité des stades. La question de sécurité y est évoquée ! On verra bien ce que cela donnera lors des années à venir.
Sans oublier que la FIFA a lancé une campagne de #SaveThePlanet, #ProtectChildren, #EducationForAll ou encore #NoDiscrimination. À contrario, la FIFA a interdit des brassards “One Love” dénonçant les discriminations aux droits des personnes LGBT ! Même si Gianni Infantino s’est lui, présenté « comme un homme gay, ici au Qatar ». N’est-ce pas là une atteinte aux droits humains, M. le président de la FIFA ?
Aussi, que pense le patron de la FIFA sur ce fait indéniable que toute la planète ne peut suivre actuellement ce mondial de football, une discipline pourtant dite accessible et populaire ? Des jeunes privés d’images, alors même qu’ils sont pourtant censés s’inspirer des stars mondiales que sont Neymar, Kylian Mbappe ou encore Lionel Messi. N’est-ce pas là une forme de discrimination, M. Infantino ?
Nous, Mauriciens, en savons une panoplie sur la question liée aux droits télé, cette nouvelle forme de football VIP imaginée par les Tout-puissants et destinée uniquement à ceux qui disposent des moyens ! Dans ces conditions, la question ne se pose même pas entre débourser pour acquérir le droit de regarder mondial 2022 ou faire tourner la cuisine !
Ne l’écrivions-nous du reste pas récemment que le football business était devenu l’ennemi No.1 de la discipline. Même si la FIFA a annoncé une enveloppe de 209M de dollars américains en guise d’aide aux clubs qui ont libéré leurs internationaux au Mondial. “Fer labous dou” ? Sans doute, pour ne pas dire jeter de la poudre aux yeux, alors que la FIFA peine toujours pourtant à assainir une situation plus que chaotique à la Mauritius Football Association depuis plusieurs années ! Une association qui n’a pourtant pas été exempté de tout reproche au niveau de la transparence, dans sa gestion et de son fonctionnement.
Heureusement que, sur les pelouses, les artistes nous ont régalé après une semaine de compétition, même si l’ambiance n’est pas celle à laquelle on est habitué. Le Français Kylian Mbappe a d’abord, en dépit du nombre de blessés, démontré qu’il a les épaules suffisamment larges pour porter, à lui seul, l’équipe de France. Il a ainsi prouvé, après le sacre de 2018, qu’il est bien la star mondial du moment.
Idem pour le Brésilien Neymar qui a prouvé, face à la Serbie, qu’il veut se racheter et gravé enfin son nom aux côtés de ses illustres aînés. Sauf qu’une blessure à la cheville l’a forcé à céder sa place dans l’attente de retrouver les pelouses. Quant à Lionel Messi, il a connu la désillusion d’entrée en chutant devant l’Arabie Saoudite de l’expérimenté et rusé entraîneur Hervé Renard. Un nom qui lui va comme un gant, lui qui demeure une référence pour des équipes africaines qu’il a coaché en Coupe du monde.
Croisons donc les doigts que le football continue à unir et que la FIFA puisse enfin apprendre à mieux s’adapter aux conditions et réalités autour du football. Aussi, est-il très important, à ce jeu là, que Gianni Infantino sache enfin faire la différence entre qui divise le football et qui divise le monde.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -