Pendant ce temps, à Gaza…

Après avoir chassé les Palestiniens du Nord de la bande de Gaza et rasé leurs habitations en les bombardant, l’armée israélienne les a forcés à se réfugier vers le Sud de cette bande de terre, enclavée entre l’Égypte, Israël et la Méditerranée. L’opération vengeance a fait des milliers de mots, de civils, dont des bébés, des vieillards, des femmes et des enfants, sans apaiser la soif de sang de Benyamin Netanyahou. Il a annoncé officiellement son intention de poursuivre son « offensive » en rasant tout ce qui reste de bâtiments et d’immeubles sur ce petit territoire pour « exterminer » ce qui reste du Hamas. L’exécution de cette menace, disent les experts des organisations internationales, conduira à une aggravation de la situation de catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza où survivent, depuis octobre de l’année dernière, plus de deux millions de réfugiés privés de tout. Et de plus en plus repoussés vers la frontière où, d’une part, l’Égypte est en train de faire construire un immense mur pour les contenir et, de l’autre, se trouve la Méditerranée qui ne s’ouvrira pas en deux, comme le fit la Mer Rouge du temps de Moïse. Face à cette catastrophe humanitaire en cours, les pays occidentaux continuent à tergiverser au lieu d’obliger Israël à ne pas mettre sa menace à exécution, en imposant un embargo total sur la généreuse aide financière qu’ils lui accordent. Et dont une grosse partie est utilisée pour l’achat d’armes fabriquées par leurs industries florissantes et qui servent à bombarder la bande de Gaza et ses habitants.
Mais ce massacre est en train d’affecter fortement l’image excessivement positive d’Israël, pays où se sont réfugiés les victimes du nazisme, image véhiculée pendant des décennies par sa très efficace communication. L’horreur des images de Gaza est en train de remplacer celle des ghettos où les nazis enfermaient les Juifs pendant la deuxième guerre mondiale. On découvre ainsi que les descendants des martyrs d’hier sont capables, aujourd’hui, d’utiliser, sans aucun souci, des méthodes empruntés aux nazis. De toutes les manières est-ce que Benyamin Netanyahou ne vient pas de déclarer qu’il pensait que ce n’était pas Hitler qui avait imaginé la solution finale ! Ce changement d’image a conduit beaucoup de pays, principalement du sud mais pas que, à prendre position contre la politique du gouvernement israélien vis-à-vis des Palestiniens. Après l’Afrique du Sud, le Brésil – soutenu par d’autres pays d’Amérique du Sud – a dénoncé la politique israélienne. Tout comme les pays de l’Union Africaine, cette semaine, au 30e sommet de cette organisation. Par ailleurs devant le tribunal international des Nations-Unies, d’autres pays disent leur rejet de la politique israélienne en employant des mots sans aucun doute très forts, mais qui ont le mérite de décrire cliniquement la situation.
Pendant ce temps, l’Occident – cette petite partie de la planète qui a longtemps imposé son modèle sur le reste de l’humanité, souvent en ayant recours à la colonisation – tergiverse, condamne du bout des lèvres, refuse de prononcer les mots qui décrivent la situation à Gaza. L’Occident justifie encore la politique répressive israélienne comme le seul moyen pour l’État juif de se défendre contre une invasion et une colonisation des arabes, alors qu’existe la situation inverse. Les États-Unis, qui se prennent encore pour les gendarmes du monde, et ses alliés, les « grands » pays occidentaux, sont en train de montrer à quel point ils pratiquent la politique du double langage. Tous assurent que ce qui se passe à Gaza est inacceptable et doit cesser. Mais quand ils ont l’occasion de voter une résolution aux Nations-Unies réclamant un cessez-le-feu immédiat, ils s’arrangent pour que la motion n’obtienne pas suffisamment de voix pour être adoptée. Les États-Unis sont allés beaucoup plus encore dans la défense de la politique militaire israélienne en opposant leur veto à un cessez-le-feu immédiat. Son représentent a déclaré que Washington veut bien d’un cessez-le feu, mais pas immédiatement. Est-ce que Washington attend que l’armée israélienne ait rasé la bande de Gaza de toute habitation et envoyé ses habitants on ne sait où pour lever son veto pour un cessez-le-feu immédiat ?
Il est évident que la population mondiale, et même celles des pays occidentaux, ne partage pas les positions politiques de leurs dirigeants. On le voit dans les manifestations qui ont lieu régulièrement dans les capitales et grandes villes de pays occidentaux. On l’a constaté, vendredi, aux Césars du cinéma français, où au moins trois lauréats ont consacré une partie de leur discours de remerciements à réclamer un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Quand est-ce que les dirigeants des grandes « démocraties » suivront, en les respectant, les politiques des peuples qu’ils sont censés représenter ?
Pendant ce temps, à Gaza…

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Jean-Claude Antoine

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