Nouveaux locaux de Mo’Zar : Apporter un rayonnement musical à Batterie-Cassée

L’annonce a été faite mercredi après-midi. Mo’Zar s’installe dans ses nouveaux locaux à Batterie-Cassée, Roche-Bois. Cette relocalisation dans ce quartier défavorisé de la capitale devrait lui donner un nouveau visage, grâce à des jeunes talentueux et déterminés. Pour Clyde Augustin, président de l’Atelier Mo’Zar, il s’agit d’un moment symbolique, car ce lieu a vu grandir Jazzy, un des élèves de feu José Thérèse, la fierté de Batterie Cassée, qui étudie actuellement à la prestigieuse école de Berklee aux États-Unis

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Un décor sobre, des salles pouvant accueillir de jeunes artistes dont Cécilia Ravina, 15 ans, fait partie. Elle joue de la guitare et a découvert l’Atelier Mo’Zar à travers sa sœur. Après un an, Cécilia Ravina a su peaufiner son art et trouve qu’entre éducation et pauvreté, il y a toujours un combat qui peut être mené. Cécilia invite d’autres jeunes artistes à marcher sur ses pas.

L’Atelier Mo’Zar a su, à sa manière, se démarquer grâce à feu José Thérèse, saxophoniste émérite qui avait cette vision de départ de guider les jeunes sur le sentier de l’inclusion. En enseignant la musique à ces jeunes issus d’un quartier défavorisé, José Thérèse leur a fait prendre conscience de leur potentiel. Ceux ayant échoué au CPE ont su trouver leur voie dans les arts.

Le nom Mo’Zar revient à Marcel Poinen. Ce nom sonnait comme un jeu de mots, « Mo’Zar sa. » L’atelier de musique de Roche-Bois a pu éclore grâce à l’appui du Trust Fund pour la lutte contre l’exclusion, avant qu’un projet pilote ne soit lancé avec six jeunes, initié par Marcel Poinen et Lindsay Morvan. On se souvient aussi du premier album Teen’s Hope avec le label de Mo’Zar, enregistré en live au théâtre de Port-Louis. Un beau parcours depuis !

Vers une portée internationale

Clyde Augustin, président de Mo’Zar; a voulu rendre hommage à Jazzy Christophe, un des élèves de l’Atelier Mo’Zar, issu de Batterie-Cassé et qui étudie au Berklee Global Jazz Institute aux États-Unis. Pour lui, cette relocalisation de l’atelier de Mo’Zar est symbolique et cadre parfaitement avec la personnalité de Jazzy, une des plus belles découvertes artistiques de José Thérèse.

Après le décès de ce dernier, Jazzy a été encadré par Philippe Thomas. « Jazzy a su porter l’atelier Mo’Zar au firmament. Des défis, il y en aura toujours, mais Jazzy a fait fi des fléaux du quartier. Sa détermination et sa résilience et le soutien de ses parents l’ont conduit à une réussite inespérée. Jazzy dans quelques mois termine sa deuxième année d’études au prestigieux collège de Berklee. »

Clyde Augustin se dit convaincu que Batterie-Cassée compte d’autres Jazzy et que grâce à la relocalisaton de l’Atelier Mo’Zar, ils vont pouvoir se rapprocher d’autres jeunes. « Si l’autorité a voulu rayer Batterie-Cassée sur la carte, nous, les formateurs de Mo’Zar, avons su redonner aux habitants de ce quartier sa dignité et nous continuerons à revaloriser cet endroit avec le coup de main de tout un chacun : élèves, jeunes, parents, voisins, professionnels de la musique.

Il ne fait pas l’ombre d’un doute que notre mission sera un succès », dit-il.
Selon Anand Gopal, vice-président de l’Atelier Mo’Zar, le but de José Thérèse n’était pas uniquement d’enseigner de la musique mais aussi de redorer l’image de ce quartier. « Il y a eu trop de tabous, trop de dénigrement. L’heure est venue de faire de l’atelier Mo’Zar une œuvre universelle », affirme-t-il.

Pour sa part, Valérie Lemaire, directrice de Mo’Zar, constate l’engouement de la musique chez les enfants. Et à ce jour, ils sont une vingtaine à évoluer au sein de l’atelier. En décembre dernier, a indiqué Valérie Lemaire, les membres seront de retour dans leur nouvelle école de Roche-Bois. Et elle souhaite que Mo’Zar ait une portée internationale.

« Nous ne pouvons plus rester les bras croisés, il faut faire évoluer la philosophie de José et mettre du positif dans la vie des jeunes de ce quartier. Cet aménagement n’est qu’un début, en attendant l’ouverture de notre nouvelle école. Et nous verrons si nius pouvons être à la fois à Batterie-Cassée et Roche-Bois. »

Pour le moment, l’atelier se concentre sur son projet de concert prévu le 30 avril, au Caudan Arts Center, à l’occasion de l’International Jazz Day. Le réalisateur belge, Sébastien Petretti, présentera alors le documentaire Mo’Zar mon style, sur un éclairage dédié à l’atelier.

La présentation a eu lieu à Bruxelles l’an dernier et le documentaire a été sélectionné dans des festivals. Il sera présenté en avant-première le 30 avril à Maurice.

Sébastien Petretti a su mettre en exergue le travail de José Thérèse pour l’éducation et le projet social en privilégiant de l’authenticité dans le récit. Le documentaire raconte en parallèle l’histoire de Nolwenn à l’Atelier Mo’Zar et qui, à travers le chant et le piano, finit par concevoir l’atelier Mo’Zar comme un lieu d’expérimentations sociales et artistiques. Le documentaire revisite aussi les grands classiques du jazz et du blues réarrangés avec les influences du séga, de la musique et des danses traditionnelles mauriciennes.

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