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A l’entrée du ramadan : la Libye plus que jamais embourbée dans le chaos

Plongée depuis un mois dans un conflit meurtrier, la Libye apparaît plus que jamais embourbée dans le chaos, après l’appel dans la nuit de dimanche à lundi du maréchal Haftar à redoubler d’efforts pour conquérir Tripoli, siège du Gouvernement d’union nationale, et un Parlement divisé.

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Le pays, en proie à l’instabilité depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, a de nouveau basculé dans une spirale de guerre avec le lancement par l’homme fort de l’est du pays, le maréchal Haftar, d’une offensive militaire sur Tripoli le 4 avril, siège du Gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale.

Après une progression rapide, ses troupes de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) piétinent depuis un mois aux portes de Tripoli, barrées par les forces loyales au GNA, dont les groupes armés de la ville de Misrata. Des combats se déroulent dans la banlieue sud de la capitale, ainsi qu’au sud de la ville.

Depuis le 4 avril, les affrontements et les bombardements ont fait au moins 432 tués, 2.069 blessés et plus de 50.000 déplacés, selon l’ONU, qui a multiplié les appels à cesser les hostilités.

Dimanche après-midi, la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (Manul) a une nouvelle fois exhorté les belligérants à « une trêve humanitaire d’une semaine renouvelable », à l’occasion du début du ramadan lundi.

Le maréchal Haftar a opposé à cette demande une fin de non recevoir: durant la nuit, il a donné consigne à ses troupes d' »infliger une leçon plus dure encore » aux forces qui défendent la capitale libyenne et le GNA.

« Je vous appelle à infliger à l’ennemi, avec votre force et votre détermination, une leçon plus dure et plus grande encore que les précédentes (…) jusqu’à ce que vous le déraciniez de notre pays bien-aimé », déclare-t-il à ses troupes dans un message lu par un porte-parole de l’ANL, le général Ahmad al-Mesmari.

– Président du Parlement « provisoire » –

Avec l’entrée lundi dans le « mois béni du ramadan, le mois du jihad », la guerre sainte, le maréchal Haftar a demandé à ses troupes de se montrer « braves et impitoyables » pour éradiquer « le terrorisme ».

L’homme fort de la Cyrénaïque avait justifié son offensive par la volonté pour « purger l’ouest » libyen « des terroristes et des mercenaires » qui composent, selon lui, les différents groupes armés.

« Dans le cas du retrait de l’ennemi, il faut que les forces le pourchassent avec force et rapidité, ne lui permettent pas de s’enfuir et l’anéantissent », affirme-t-il dans son message.

Sur le plan politique, le Parlement libyen a fait dimanche un pas de plus vers une scission durable, avec la désignation par 42 députés dissidents d’un président « provisoire » du Parlement, en alternative au président actuel, Aguila Salah, soutien du maréchal Haftar.

Le Parlement, composé de 188 députés élus en 2014, siège dans l’est du pays, où il a fui après la prise de Tripoli par une coalition de milices. D’abord installé à Tobrouk, il a déménagé le 13 avril à Benghazi, fief du maréchal Haftar.

Après le lancement de l’offensive, 42 députés ont décidé de boycotter les travaux de l’assemblée pour dénoncer l’opération militaire en cours et la ligne du président Aguila Salah.

Cette guerre est « injustifiée », ont-ils affirmé lors de leur première réunion à Tripoli.

Pour leur deuxième session dimanche, ils ont nommé un président « provisoire » du Parlement, leur doyen Sadeq al-Keheli, « pour une durée de 45 jours ».

Cette décision « a pour but de donner la possibilité à d’autres députés de nous rejoindre, certains n’ayant pas pu le faire à cause de l’état de la situation sécuritaire à Tripoli », a expliqué à l’AFP le député Soleiman al-Faqih.

Avec seulement 42 députés, cette assemblée n’a pas le quorum requis par la Déclaration constitutionnelle (soit la moitié plus un député, donc 95 députés) pour tenir légalement une session parlementaire.

La communauté internationale reconnaît le Parlement basé dans l’est, issu des élection de 2014, mais pas le gouvernement d’Abdallah al-Theni, qui en est issu et qui est également basé dans la région orientale.

Elle soutient depuis fin 2015 le GNA, issu d’un accord politique interlibyen parrainé par l’ONU et basé à Tripoli.

 

sva/all

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